Un appareil pour mieux entendre ? Pas forcément ! - Nouvelle Page Santé

Un appareil pour mieux entendre ? Pas forcément !

 

Avec mon ami Fred, nous sommes passionnés de cinéma. Nous organisons régulièrement une soirée “septième art” chez moi, durant laquelle nous visionnons nos films favoris, façon dernière séance d’Eddy Mitchell.

Lors des dernières fois où nous nous sommes prêtés à ce petit rituel, j’ai constaté qu’il fallait pousser le volume de la télé assez fort pour que ce soit confortable pour lui.

A l’évidence, comme environ six millions de Français, Fred commence à souffrir de problèmes d’audition.

Je partage aujourd’hui avec vous les conseils que je lui ai donnés.

Attention aux premiers signes d’alerte

Tout d’abord, il est important que vous soyez attentif aux premiers inconforts que vous pourriez ressentir au niveau de vos oreilles. Bien souvent les problèmes d’audition commencent de façon plutôt discrète, mais on peut les repérer à certains signes.

Ces derniers peuvent être :

  • Des douleurs dans l’oreille ;
  • Des sifflements, des bourdonnements, voire des acouphènes ;
  • La difficulté à suivre une conversation lorsque plusieurs personnes parlent en même temps ;
  • Le besoin de mettre le volume de la télé ou de la radio plus fort qu’à l’accoutumée ;
  • Le fait de faire souvent se répéter votre interlocuteur ;
  • Des vertiges ;
  • Une hypersensibilité à certains sons.

Si vous cochez une ou plusieurs de ces cases, il est grand temps d’aller faire un bilan auditif chez un ORL.

Celui-ci commencera par faire un examen externe de vos oreilles, puis vous proposera un audiogramme, un examen sans douleur qui vise à tester vos capacités auditives.

Peut-être vous suggéra-t-il de porter un appareil auditif pour corriger votre déficit auditif si celui-ci s’avère important.

Mais avant d’en arriver là, sachez qu’une approche naturelle peut vous aider à prévenir ou surmonter ce handicap.

Une aide non négligeable lorsque l’on sait que la surdité est un phénomène de santé mondiale… qui survient de plus en plus jeune.

Sourd comme un pot à 30 ans !

Savez-vous que plus d’un milliard d’adolescents et de jeunes adultes dans le monde risquent de souffrir de problèmes auditifs dans les années à venir ?

C’est le problème de santé publique que soulève une étude parue dans la revue scientifique BMJ Global Health, il y a deux ans.[1]

C’est énorme, sachant qu’à l’heure actuelle, la population mondiale âgée de 12 à 34 ans représente environ 2,8 milliard d’individus.

La raison de ces chiffres alarmants est simple : près d’un quart des jeunes âgés de 12 à 34 ans (23,81 %) seraient exposés chaque jour à une intensité sonore élevée avec leurs « appareils d’écoute personnels » et 48,20 % seraient soumis à des niveaux de décibels néfastes lors de leurs sorties dans des lieux de divertissement bruyants.

Or, lorsqu’on abîme notre système auditif pendant notre jeunesse, on s’expose à un vieillissement prématuré de l’audition. Par conséquent, les problèmes auditifs handicapants ne surviennent désormais plus aux alentours de la soixantaine, comme par le passé, mais entre 30 et 40 ans !

Une exposition prolongée et régulière au bruit détruit les cellules sensorielles de l’audition, qui meurent et ne sont pas remplacées.

A long terme, les fibres du nerf auditif finissent  également par être touchées.

Autrement dit, nous disposons d’un capital d’exposition aux sons comme nous disposons d’un capital soleil et il est crucial d’en prendre conscience.

La prévention avant tout

L’oreille interne est une mécanique de précision qui souffre des agressions répétitives dont elle peut faire l’objet.

Il est important de préciser qu’il n’est pas possible de retrouver l’audition naturellement en cas de surdité de perception.

Cette surdité commune, causée par la destruction des cellules ciliées situées dans l’oreille interne, est irréversible.

Par conséquent, la prévention doit être votre priorité absolue.

Le risque de perte auditive dépend de l’intensité, de la durée et de la fréquence de l’exposition au bruit.

Un niveau maximal raisonnable d’exposition au bruit est estimé à 80 dB (exposition sur une durée de 8 heures par jour), le temps d’exposition admissible d’un son de 92 dB serait de 2,5 heures par jour, d’un son de 98 dB de 38 minutes, et d’un son de 101 dB de seulement 19 minutes.

Or, le volume sonore de la musique que nous écoutons dans nos oreillettes ou casques tourne autour de 105 dB (en particulier chez les jeunes) et les niveaux sonores moyens dans les lieux de divertissement (boîtes de nuit, bar, salles de concert, etc.) varient entre 104 et 112 dB (voire plus encore)…

Le bon sens voudrait :

  • Que nous baissions le volume en cas d’utilisation de casques audio ou d’écouteurs ;
  • Que nous protégions nos oreilles avec des bouchons lors des concerts ou autres situations dangereuses pour les oreilles ;
  • Que nous permettions à notre système auditif de se reposer, en lui accordant des périodes de calme sonore régulières.

L’hygiène des oreilles est aussi à prendre en compte.

Il est notamment déconseillé d’utiliser les coton-tiges, qui favorisent la formation de bouchons en repoussant le cérumen dans le conduit auditif.

En réalité, vouloir nettoyer ses oreilles à tout prix fait davantage de mal que de bien, car le cérumen n’est pas sale, bien au contraire ! Il a pour fonction de protéger nos oreilles des bactéries.

Un simple nettoyage du pavillon et de l’entrée du conduit, à l’aide d’un bout de coton humide, est donc largement suffisant.

Vous pouvez également utiliser un spray prévu à cet effet, une fois par semaine, si vous avez tendance à avoir des bouchons de cérumen.

Prendre soin de son audition naturellement

Comme tous nos organes, nos oreilles ont des besoins essentiels en acides gras, vitamines, minéraux et oligo-éléments pour bien fonctionner.

Trois nutriments sont particulièrement importants :

  1. Le magnésium (algues, herbes aromatiques séchées, cacao, graines de lin, graines de chia, fruits à coque, céréales complètes…) ;
  2. Le potassium (algues, tomates séchées, thé, curcuma, haricots secs, banane…) ;
  3. Le zinc (fruits de mer, germes de blé, sésame, abats, viande de bœuf, cacao…)

Le rôle des antioxydants, mis en avant par certaines recherches[2], est également à souligner.

Les vitamines A, C et E sont les principales vitamines antioxydantes.

Vous pouvez les trouver en quantité suffisante si vous avez une alimentation variée et équilibrée ou bien si vous vous supplémentez en cas de carence avérée.

Le resvératrol fait également partie des compléments qui s’avèrent efficaces en prévention[3] [4].

Ce puissant antioxydant naturel peut être extrait de la renouée du Japon ou de certains fruits, dont les grains de raisin, les airelles, la rhubarbe ou encore les mûres.

C’est également un anti-inflammatoire de premier choix.

Si vous souhaitez vous supplémenter, la posologie se situe entre 200 à 600 mg de resvératrol par jour, en cures d’un mois (à renouveler trois fois par an).

En revanche, le resvératrol sous forme de complément est déconseillée aux personnes qui suivent un traitement anticoagulant ou bien qui doivent subir une intervention chirurgicale (car le resvératrol fluidifie le sang), aux personnes qui souffrent d’hypotension, aux enfants, et aux femmes enceintes, allaitantes ou bien qui ont des antécédents familiaux de cancers gynécologiques.

A l’inverse, n’hésitez pas à abuser des aliments anti-inflammatoires, comme le curcuma, les oméga-3, les fruits, les légumes, ou encore les oléagineux.

Vous pouvez également vous tourner vers les plantes qui stimulent la microcirculation sanguine.

Le ginkgo biloba est ainsi particulièrement adapté, que ce soit en prévention ou bien pour soulager les oreilles fatiguées.

Des recherches scientifiques prouvent que la consommation d’extraits de ginkgo biloba contribue à lutter contre les acouphènes ou la perte d’audition[5] [6].

Au moins 200 mg par jour seraient nécessaires pour obtenir des résultats.

D’autres plantes pourraient aussi s’avérer bénéfiques comme l’aubépine, la mélisse, la prêle, ou le mélilot. Vous pouvez prendre deux à trois tasses d’infusion par jour.

Le must : la thérapie par le son

Si votre perte d’audition est réversible (votre ORL, vous le confirmera), si vous souffrez d’acouphènes ou encore si vous souhaitez ajouter une corde à votre arc en matière de prévention, la thérapie par le son est très efficace.

Elle permet une sorte de rééducation des muscles de l’oreille interne.

C’est Alfred Tomatis, un ORL français, reconnu pour ses découvertes sur l’oreille et sur l’utilisation de la stimulation sonore, qui a posé les bases de cette thérapie, notamment pour soulager les acouphènes.

Le principe repose sur l’utilisation d’un appareil portatif spécifique, qui produit une alternance de fréquences graves et aiguës, afin de mettre l’oreille au repos puis au travail, alternativement.

L’écoute de ces fréquences spécifiques demande un effort important d’accommodation de la part de l’oreille et stimule le cerveau.

Elle fait également travailler les muscles de l’oreille, en les forçant à se tendre et à se détendre, et permet ainsi de les renforcer, et d’améliorer le fonctionnement global du mécanisme de l’oreille.

De nombreuses thérapies s’inspirent de la méthode Tomatis, comme la Sound Therapy International[7], la méthode Hipérion[8] ou encore la méthode Bérard[9].

Les orthophonistes proposent aussi des exercices destinés à l’entraînement auditif.

Dans le même ordre d’idée, méditer vous aidera également à vous concentrer sur la perception des sons qui vous entourent. C’est un excellent entraînement pour votre oreille.

Enfin, pensez à pratiquer une activité physique régulière, car l’exercice joue un rôle essentiel dans la circulation sanguine. L’afflux sanguin est ainsi augmenté vers la cochlée, zone de l’oreille interne qui convertit les vibrations sonores en signaux nerveux.

Prenez-vous soin de votre audition ?

Avez-vous réussi à éviter l’appareillage grâce à des méthodes naturelles ?

Vos commentaires sont les bienvenus.

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Sources :

Merci de ne poser aucune question d’ordre médical, auxquelles nous ne serions pas habilités à répondre.

En soumettant mon commentaire, je reconnais avoir connaissance du fait que les éditions Nouvelle Page pourront l’utiliser à des fins commerciales et l’accepte expressément.

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lemonnier
1 mois il y a

j’ai travaillé avec le professeur Tomatis et vraiment il fut une pointure dans ce domaine je pense qu’il y a aencore des centres en France .si vous aviez des adresses ? J’ai 82 ans et malgré la violence auditive subie guerre famille fille autiste quihurle mon audition est bonne !quelle chance merci pour cet article qui démontre votre savoir etre Marie Aline

Maflor
Maflor
1 mois il y a

Bravo et merci pour cette excellente présentation!
Vous soulignez très clairement à quel point il est important de prendre soin de son audition sans attendre d’en vivre la diminution.
Il est d’autant plus important d’évoquer ce problème que les écouteurs utilisés fréquemment ou pendant de longues durées peuvent être toxiques.

Mary
1 mois il y a

Bonjour,
Votre article est très intéressant surtout lorsque vous évoquez la méthode Tomatis , qui a fait ces preuves pour mon fils de 12 ans dans les années 90 !
Mais vous ne parlez pas des problèmes de  » Cristaux soudés  » Qui eux aussi altèrent l’audition et causent quelques légers vertiges !
Quelles sont les methodes douces pour éviter la chirurgie ?

Aubert Catherine
Aubert Catherine
1 mois il y a

Suite à de nombreux et longs passages chez la dentiste, j’ai eu une perte d’audition. Mais il y a des dentistes qui ont des appareils quasiment silencieux. Je l’ai découvert trop tard. Et Tomatis ouiiiii!!!

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