Vous vous demandez que faire contre la résistance à l’insuline ? Ce trouble silencieux touche de plus en plus de personnes sans qu’elles ne s’en rendent compte… Jusqu’au jour où les signes deviennent trop visibles pour être ignorés. Prenons l’exemple de Michel.
Un bon repas familial tous les dimanches, c’est la tradition chez Michel.
Avec son épouse Laure, ils reçoivent avec un plaisir non dissimulé enfants et petits-enfants.
C’est l’occasion de se raconter les anecdotes de la semaine… Et de se régaler de tout un tas de bonnes choses.
On ne lésine pas sur l’apéritif. Les plats en sauce accompagnés de bon vin, et nul n’échappe à la fameuse tarte Tatin de Laure pour finir les agapes en apothéose.
Ces moments privilégiés sont précieux. Mais depuis quelque temps, Michel ne se sent pas très bien une fois tout le monde reparti chez soi.
Il faut dire que dans son corps, c’est une cascade de réactions néfastes qui s’est insidieusement mise en place depuis des années.
Et, à présent, les dégâts commencent à se manifester au grand jour…
Mais qu’est-ce qui cloche chez Michel ?
L’organisme de Michel, avec l’âge (71 ans) et les excès d’une vie bien remplie, commence à se fatiguer.
Quelques organes aux fonctions essentielles, notamment le foie et le pancréas, n’ont plus la même vitalité.
Ça « rame », comme on dit.
Et cela se manifeste de différentes façons :
- Un métabolisme glucidique perturbé qui a entraîné une élévation progressive de la glycémie moyenne et une hyperinsulinémie chronique.
- Idem pour le métabolisme lipidique, ce qui a provoqué une élévation des acides gras libres circulants et une réduction du bon cholestérol (HDL).
- Une inflammation chronique.
Toutes ces perturbations sont révélatrices d’une résistance à l’insuline.
Michel l’ignore encore, mais celle-ci risque, à plus ou moins court terme, de le confronter à de sérieux problèmes de santé.
La résistance à l’insuline, un mal silencieux mais dangereux
La résistance à l’insuline ne fait pas de bruit.
Enfin, dans un premier temps…
Et c’est là tout le danger, car une fois qu’on s’aperçoit qu’il y a un problème… Il est déjà un peu tard pour éviter une cascade de pathologies pas vraiment sympathiques.
En effet, la résistance à l’insuline peut mener à un diabète de type 2 et, pire encore, au syndrome métabolique (association d’obésité viscérale, d’hypertension et de plaques d’athérome dans les artères), avec un risque augmenté de maladies cardiovasculaires.
Pour être un peu plus précis, la résistance à l’insuline correspond à une diminution de la sensibilité des cellules de l’organisme (muscles, foie, tissu adipeux) à l’action de l’insuline.
Normalement, l’insuline, une hormone produite par le pancréas, permet au glucose sanguin de pénétrer dans les cellules afin d’être utilisé comme énergie ou stocké.
En cas de résistance, cette action devient moins efficace. Le pancréas doit sécréter davantage d’insuline pour maintenir une glycémie sanguine correcte. Et, à terme, il finit par s’épuiser et par ne plus pouvoir assurer sa fonction normalement.
C’est toute la gestion du système glycémique (circulation et utilisation) qui est mise à mal.
Un point sur le syndrome métabolique
En France, ce fléau touche 22,5% des hommes et 18,5% des femmes. Aux États-Unis, c’est 40 % des plus de 50 ans qui en sont atteints.
Il touche aussi bien les enfants et les adolescents que les adultes.
Comme je vous le disais précédemment, la résistance à l’insuline est une pathologie qui ne joue pas sa partition en solo.
Elle entraîne ou s’accompagne de désordres métaboliques comme une hyperglycémie, une prise de poids, de l’hypertension, une accumulation de mauvaises graisses circulantes…
C’est alors que l’on parle de syndrome métabolique.
Pour vous donner une idée des ravages qu’il provoque, sachez que les personnes qui en souffrent auraient un risque de décès presque deux fois plus élevé que la population générale (1,82)[1].
Je vous recommande de faire régulièrement des bilans de santé. Le syndrome métabolique, tout comme la résistance à l’insuline, sont relativement silencieux.
Il est donc essentiel d’avoir un suivi médical afin de dépister précocement ces deux troubles aux conséquences si fâcheuses.
Adressez-vous à votre médecin, il saura vous informer et vous guider au mieux dans ces démarches de dépistage préventives.
Le sucre, un ennemi redoutable
Le sucre alimentaire est au cœur de la problématique.
Il est bien souvent le coupable principal lorsqu’on souffre de résistance à l’insuline.
En effet, outre une possibilité héréditaire, c’est en général une consommation excessive et régulière de produits riches en sucres rapides qui entraîne des pics de glycémie. Elle stimule, par ricochet, une sécrétion d’insuline trop importante.
À long terme, cela épuise le système et favorise la résistance.
Les pics de glycémie ne représentent qu’une des conséquences de la consommation de sucre sur la santé.
Très addictif, il est également responsable de nombreuses pathologies comme :
- L’athérosclérose
En 2017, l’étude scientifique PURE, publiée dans le journal médical The Lancet[2], atteste qu’une grande quantité de sucre dans l’alimentation entraîne de graves pathologies cardiaques. En circulant dans le sang, il « attaque » tout simplement la paroi des vaisseaux artériels et la rend plus poreuse, facilitant ainsi l’adhésion des plaques d’athérome.
- Les candidoses
La consommation de sucre favorise le développement de champignons pathogènes comme le Candida albicans. On sait que ce champignon qui colonise la flore intestinale possède une protéine (la protéine Hgt4) qui capte le glucose et influe sur sa résistance et sa virulence[3].
- Les problèmes dentaires
Lorsque le sucre s’attaque aux dents, cela ouvre la porte à toute une cohorte de maladies, dont les maladies cardiovasculaires, arthritiques et même dégénératives !
Alors, que faire contre la résistance à l’insuline ?
Il ne s’agit pas de bannir totalement les glucides, car notre organisme en a besoin pour bien fonctionner.
En revanche, réduire drastiquement la consommation de sucres rapides (sodas, pâtisseries, pâtes de fruits, bonbons, desserts sucrés, glaces, etc.) est une bonne stratégie pour limiter les risques de résistance à l’insuline.
Privilégiez plutôt les aliments à index glycémique bas. Par exemple les légumineuses, les fruits frais non transformés, les céréales complètes. Et veillez à consommer suffisamment de fibres pour limiter encore davantage les pics de glycémie.
Modifier en profondeur les habitudes de vie à long terme est la clé.
Cela passe par une alimentation plus saine et la reprise d’une activité physique régulière.
Que faire contre la résistance à l’insuline ? Agir sur l’alimentation
Concernant l’alimentation, il s’agit également de limiter au maximum l’alcool (facteur important de surcharge pondérale), le sel et les plats ultra-transformés qui contiennent trop de mauvaises graisses et de sucre.
Il est recommandé de privilégier les viandes maigres (lapin, poulet, parties les moins grasses du bœuf) et les poissons gras comme la sardine, le maquereau ou le saumon, riches en oméga-3.
Que faire contre la résistance à l’insuline ? Agir sur l’activité physique
Pour ce qui est de pratiquer une activité physique, le mieux est de se consacrer à une activité d’endurance. Par exemple : la marche rapide, le footing, le cyclisme ou la natation (au moins 30 minutes par jour, 5 fois par semaine).
Ce type d’effort est meilleur pour la santé cardiovasculaire et pour perdre du poids.
Que faire contre la résistance à l’insuline ? Agir sur le stress
Il est aussi conseillé de réduire le stress, qui est un facteur souvent négligé mais qui favorise toutes les pathologies annoncées par la résistance à l’insuline.
Pour cela, diverses techniques sont à notre disposition : tai chi, yoga, respiration, contact avec la nature et les animaux, méditation, etc.
D’autre part, de nombreuses études ont montré une corrélation entre la santé de la flore intestinale et le développement d’une résistance à l’insuline[4][5].
Remettre les bonnes habitudes alimentaires au centre de la table et faire régulièrement des cures de probiotiques permettent généralement de rétablir progressivement une flore intestinale saine et, par conséquent, une meilleure gestion et métabolisation des graisses et des sucres.
Deux incontournables pour réguler votre glycémie
Pour finir, je vous donne deux atouts supplémentaires à ajouter à votre jeu pour lutter contre la résistance à l’insuline :
1. La berbérine
Pour faire baisser le taux de glycémie dans le sang, certaines plantes sont très efficaces. C’est notamment le cas de l’épine-vinette (Berberis vulgaris) ou berbérine[6].
Elle possède des effets hypoglycémiants et réduit aussi le taux de certains lipides dans le sang.
Autre avantage : son action rééquilibrante sur la flore intestinale permet de favoriser la présence de bactéries bénéfiques à la bonne métabolisation des graisses et des sucres.
Attention toutefois : la prise de berbérine doit se faire sous la supervision de votre médecin, car ses effets sont puissants et les interactions avec plusieurs médicaments (la carbamazépine, la ciclosporine, la digoxine, le losartan, la metformine et bien d’autres) peuvent être graves.
C’est donc votre médecin qui vous prescrira le dosage adéquat, si vous ne présentez pas de contre-indications.
2. La cannelle
La cannelle est reconnue depuis longtemps pour son action hypoglycémiante, anti-inflammatoire et antibactérienne[7].
La variété la plus prisée pour ses vertus thérapeutiques est la cannelle de Ceylan (Cinnamomum verum ou Cinnamomum zeylanicum).
Les compléments alimentaires qui contiennent de la poudre de cannelle sont généralement disponibles sous forme de gélules de 250 à 500 mg.
La posologie de ces compléments doit toujours être déterminée en fonction des recommandations du fabricant.
Personnellement, j’aime beaucoup me faire, durant l’hiver, une bonne décoction de cannelle.
Pour la réaliser, il vous faut : 1 cuillère à café rase, soit environ 1 g d’écorce, pour une tasse de 250 ml d’eau bouillante.
Faites bouillir pendant 5 minutes, puis laissez infuser pendant 10 minutes.
Filtrez ensuite la préparation.
Buvez 1 à 3 tasses de cette décoction par jour, en dehors des repas.
La résistance à l’insuline doit éveiller votre attention, car elle ouvre la voie à de nombreuses pathologies.
La bonne nouvelle est qu’elle est réversible en prenant quelques mesures simples.
Le plus tôt sera le mieux !