Ortie, qui s’y frotte se requinque - Nouvelle Page Santé

Ortie, qui s’y frotte se requinque

Chers amis,

Sauvage, l’ortie se plaît à envahir tous les lieux : bords de route, haies, friches et jardins.

Si certains pestent contre cette force de la nature irritante, d’autres comme moi s’y piquent et en redemandent !

Je me souviens très bien de notre première rencontre, il y a bien des années : une chute à vélo sur un petit chemin forestier.

J’ai atterri sur l’une de ses armées touffues. Mécontentes d’avoir été dérangées, les sauvageonnes n’ont pas manqué de me piqueter de leurs dards.

De quoi allumer le feu sur ma peau, mais pas encore celui de mon cœur !

Il me faudra d’autres rencontres, notamment gourmandes, pour que je tombe définitivement sous le charme…

La reine des plantes médicinales

Dès l’Antiquité, l’ortie dioïque, Urtica dioica (également appelée grande ortie), s’impose comme plante médicinale.

Hippocrate et Dioscoride la conseillent pour la toux, les morsures, les douleurs, les saignements de nez… et la libido.

Au Moyen Âge, c’est au tour d’Hildegarde de Bingen de la parer de 1000 vertus.

Ainsi, elle explique que « l’ortie est bonne à manger cuite, parce qu’elle purge l’estomac et fait disparaître les humeurs […]. Elle tonifie la mémoire[1]. »

Il faut attendre 1818 pour que cette simple soit inscrite dans la pharmacopée française.

Notez qu’en plus de ses qualités thérapeutiques, elle nous nourrit depuis la Préhistoire.

Surnommée la « viande du pauvre » dans nos campagnes, elle a su aussi attiser la gourmandise des puissants, comme Louis XIV qui lui a donné ses lettres de noblesse en transformant un potage paysan, composé d’ortie et de coquelicot, en un mets royal.

Un superaliment à portée de mains

Véritable championne du nettoyage au jardin, l’ortie aime les sols riches en nitrate qu’elle piège efficacement.

Autre atout, elle absorbe des minéraux comme le fer avant de former un humus de qualité, parfait pour de belles plantations.

Il en va aussi avec notre corps, qu’elle décrasse et reminéralise. Et cela grâce à sa carte d’identité nutritionnelle[2].

Ses feuilles, sa racine et ses graines contiennent plus de 200 composants, dont des minéraux (potassium, calcium, magnésium, fer, silicium…), des vitamines (A, B, C, K), des protéines (dont les 8 acides aminés essentiels), des acides gras, de la chlorophylle, des enzymes, des fibres et des antioxydants[3] (flavonoïdes, phénols, coumarines…).

Ce qui en fait un superaliment aux nombreux bienfaits, à commencer par son action dépurative, diurétique et désacidifiante.

Très riche en chlorophylle, l’ortie améliore la santé intestinale. Elle régule le transit, stimule la digestion et assainit le microbiote.

L’ortie est également efficace pour réguler la glycémie, baisser la tension artérielle, lutter contre l’ostéoporose, soulager les difficultés urinaires liées à une hyperplasie prostatique, combattre les allergies saisonnières, réduire les règles abondantes, prendre soin de la peau[4][5][6][7]

Il faudrait un livre entier pour énumérer toutes les propriétés et indications de cette plante incroyablement généreuse ! Laissez-moi juste terminer avec cette dernière précision.

En augmentant la quantité d’urine, elle élimine l’acide urique dont l’excès finit par encrasser l’organisme et engendrer rhumatisme, arthrite et goutte.

Non content de prendre le mal à la source, elle soulage les troubles ostéoarticulaires déjà installés avec ses propriétés antirhumatismales, antalgiques et anti-inflammatoires[8].

Une pratique maso ?

C’est cet effet salutaire sur les articulations que nos grands-mères recherchaient en fouettant leurs zones endolories avec des tiges d’ortie…

Notez que les libertins vénitiens poussaient le vice (ou la vertu) en fustigeant… leurs parties génitales pour booster leur libido !

À raison ! Car même si la méthode est radicale, elle est efficace.

Ce sont les poils urticants, sous les feuilles d’ortie, qui libèrent un fluide qui dilate les vaisseaux et provoque un afflux de chaleur.

Je vous rassure : pour bénéficier des nombreuses propriétés de l’ortie, une tisane, une infusion ou un cataplasme feront tout aussi bien l’affaire.

Vous avez juste à vous baisser !

L’ortie se boit, se mange, se frictionne et s’étale en cataplasme.

Vous trouverez aisément en herboristerie et en magasins bio de la poudre, des feuilles séchées, des graines, des gélules, du sirop…

Le plus simple et le plus économique reste la cueillette ! D’autant que l’ortie est présente quasiment toute l’année, excepté pendant les hivers rigoureux.

À titre personnel, je la préfère au printemps quand elle est la plus tendre et sans amertume.

Evitez les sites pollués (bord de route, de champs traités, voies ferrées…), l’idéal étant les chemins forestiers, ou mieux encore : votre jardin.

Prélevez les jeunes pousses, à savoir les 4 premières feuilles, au sommet de la plante non fleurie. Pensez à vous munir de gants pour éviter sa caresse brûlante.

Notez que les jours de forte chaleur ou de grosses pluies, l’ortie est plus docile à apprivoiser, ses poils urticants étant moins actifs.

En cas de piqure, ne vous grattez pas, mais frottez la zone irritée avec du plantain, ou une pommade antihistaminique.

Nettoyez votre récolte avec soin, en réalisant trois lavages, dont un à l’eau vinaigrée (ou citronnée).

Vous pourrez ainsi la consommer fraîche (salade, potage, cake, jus, cataplasme), la sécher (pour vos infusions), la réduire en poudre en mixant les feuilles séchées (à parsemer sur les jus, la salade), voire la congeler.

Attention, même si l’ortie n’est pas une plante toxique, la prudence est de mise pour les personnes souffrant d’hypotension, de troubles cardiaques, d’insuffisance rénale ou d’hémochromatose.

Il y a également de possibles interactions avec certains traitements (notamment diurétiques, hypoglycémiants, sédatifs). En cas de doute, demandez l’avis d’un professionnel.

Adoptez ce jus vitalité

Je sais qu’il n’est pas toujours facile d’avoir des idées quand on se lance dans la cuisine à base de plantes médicinales sauvages… Alors je vous partage l’une de mes recettes.

Si vous êtes épuisé physiquement, mentalement ou convalescent, n’hésitez pas à faire une cure de jus vert d’ortie durant 1 à 2 semaines[9]. Avec ses antioxydants et sa silice, vous avez en l’ortie une alliée fortifiante, reminéralisante et antistress[10].

Passez à l’extracteur de jus :

  • une poignée de feuilles d’ortie ;
  • 1/2 demi-concombre ;
  • 1 pomme ;
  • 1 petit morceau de gingembre ;
  • et 1 citron.

Ce jus ne peut être préparé la veille sous peine de voir ses vitamines détruites. Autrement dit : aussitôt fait, aussitôt bu.

Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne cueillette et une bonne dégustation.

N’hésitez pas à partager vos expériences avec cette impétueuse « mauvaise » herbe en commentaires !

A bientôt,

Laurent des éditions Nouvelle Page

4.3 7 votes
Évaluation de l'article

Sources :

Merci de ne poser aucune question d’ordre médical, auxquelles nous ne serions pas habilités à répondre.

En soumettant mon commentaire, je reconnais avoir connaissance du fait que les éditions Nouvelle Page pourront l’utiliser à des fins commerciales et l’accepte expressément.

S’abonner
Notification pour
guest

3 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Maflor
Maflor
6 mois il y a

BRAVO pour cette excellente présentation!
Je peux confirmer que l’usage en est bénéfique. Lors de mes promenades, j’en saisis sans gant le sommet (la partie la plus jeune, ça tombe bien puisqu’elle pique moins!!) et je la tire vers le haut, ce qui évite de me piquer. C’est aussi un très bon exercice de présence à soi car à la moindre erreur du geste, la plante nous la signale !

Chris.T
Chris.T
6 mois il y a

Bonjour
votre article est intéressant mais pourquoi se contenter des premières avec ma grand mère nous mangions toutes les feuilles petites ou grandes et pour la soupe ou les pestos c’est idéal. Qu’en pensez vous?
Bonne journée

Guy Richer
6 mois il y a

Comment fait-on pour éviter que l’ortie nous pique ou irrite la peau? Est-ce vrai qu’une fois cueillie elle perd cette caractéristique? Si oui, après-combien de temps? Est-ce vrai que si on la cueille à mains nues en évitant de l’approcher à contre sens des poils elle sera inoffensive? Quelle est la bonne manière de la cueillir? Merci.

Suivez-nous sur Facebook

3
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x

Quel est votre profil énergétique ?

Découvrez votre personnalité énergétique et le type d'alimentation qui vous correspond le mieux.

Close