Je vais vous faire un aveu, je n’ai pas le rythme dans la peau et je le regrette amèrement depuis que je sais que la danse est un formidable outil pour lutter contre la maladie de Parkinson.
Plus de 500 000 personnes souffrent de cette maladie en Europe et ce chiffre est en augmentation constante en raison du vieillissement de la population. Il s’agit de la deuxième maladie neurodégénérative la plus fréquente en France après la maladie d’Alzheimer.
Les traitements actuels s’ils permettent de contrôler les symptômes moteurs associés à la maladie sont en revanche sans effet sur sa progression. Les chercheurs ont donc décidé de se concentrer sur les moyens de prévenir la maladie et sur la façon de préserver le plus longtemps possible les fonctions des patients atteints. Si en plus le plaisir est de la partie nous ne pouvons que nous en réjouir.
Alors tous en piste !
Aux origines des tremblements
Nous connaissons tous les tremblements caractéristiques de la maladie de Parkinson.
Comment se déclenchent-ils ? C’est la mort progressive de certaines cellules nerveuses d’une zone du cerveau appelée « la substance noire » qui cause les troubles moteurs liés à la maladie de Parkinson.
Ces cellules (ou neurones) produisent un messager chimique : la dopamine. Or, celle-ci est directement impliquée dans le contrôle des mouvements. Elle joue également un rôle majeur dans l’attention, le plaisir, la motivation, le sommeil, la mémoire et la cognition.
La lente disparition des neurones et la baisse du niveau de dopamine qui en résulte entraînent une activité cérébrale anomale. Tout le réseau de communication lié à ces neurones est peu à peu affecté. C’est alors que l’on voit apparaître les fameux tremblements de Parkinson.
Au moment où les premiers symptômes se manifestent, on estime que de 60 % à 80 % des cellules nerveuses seraient déjà détruites. En moyenne la maladie aurait déjà 5 à 10 ans d’évolution « silencieuse ».
Parkinson, des facteurs encore largement méconnus
Les causes exactes de cette dégénérescence neuronale sont incertaines, mais l’âge reste le principal facteur de risque. L’accumulation de radicaux libres ou un processus inflammatoire sont aussi soupçonnés.
En outre, les facteurs environnementaux ne doivent pas être négligés. On sait par exemple que l’exposition aux pesticides est un facteur de risque important. Je ne saurais trop, encore une fois, vous recommander une alimentation biologique.
Une étude réalisée par des chercheurs de l’Inserm, en collaboration avec la Mutualité Sociale Agricole [1] ont prouvé qu’un risque accru de maladie de Parkinson est présent chez les agriculteurs exposés aux insecticides. La maladie de Parkinson fait partie du tableau des maladies professionnelles du régime agricole. L’hérédité parfois évoquée n’est que marginale dans cette maladie. Elle ne concerne que 5% des cas.
Savoir repérer l’arrivée de la maladie
La maladie de Parkinson est une maladie qui s’installe progressivement et ses signes avant-coureurs sont souvent négligés. Ils sont pourtant annonciateurs des premiers symptômes moteurs. Il s’agit :
- de la perte d’odorat
- des troubles du sommeil (notamment les mouvements brusques accompagnant les rêves.)
- de troubles cognitifs
- de troubles de l’équilibre
- de mictions urgentes
- de dépression
Viennent ensuite les problèmes invalidants tels que :
- L’akinésie, c’est à dire une lenteur dans les mouvements et une mauvaise coordination qui perturbent les activités de la vie courante, dont la marche.
- L’hypertonie, soit une rigidité excessive des muscles. Elle entraîne notamment une posture penchée vers l’avant.
- Les tremblements survenant au repos. Ils affectent surtout les mains et les bras. Ils peuvent être intermittents et ne sont pas systématiques. Environ 30% des patients y échappent.
Une atteinte physique et psychologique
Si les traitements médicamenteux sont efficaces pour compenser la perte en dopamine ils ne peuvent rien contre la dégénérescence neuronale.
Qui plus est ces traitements n’ont aucune action sur les symptômes non moteurs. La recherche progresse lentement mais il est important de ne pas se montrer passif face à la maladie.
Des solutions efficaces qui ralentissent sa progression et qui proposent une prise en charge globale des patients existent et c’est une excellente nouvelle !
Elles agissent à la fois sur les désagréments physiques causés par la maladie mais aussi sur l’aspect psychologique de celle-ci, qui est souvent négligé.
Car les personnes touchées par Parkinson sont souvent isolées. La peur de tomber, du regard des autres, la dépression, sont couramment associés aux symptômes moteurs et sont autant d’effets collatéraux qui leur empoisonnent la vie et les amènent à se replier sur elles-mêmes…
Dansez maintenant !
La pratique de la danse pour gagner en autonomie, en confiance, en joie de vivre tout simplement, est plébiscitée (entre autres) par le Docteur Olivier Bouquiaux, neurologue à Libramont-Chevigny en Belgique.
Voyez ce qu’il affirme :
« Dans les dernières lignes de conduite européennes, la danse est considérée comme un adjuvant thérapeutique, avec un degré de pertinence tout à fait significatif. »
Cela tombe bien : des ateliers spécialement adaptés aux personnes atteintes par Parkinson sont maintenant proposés un peu partout en France et en Europe.
Ils présentent non seulement des bénéfices sur la mobilité, la souplesse, et la coordination mais aussi un aspect social : on sort de chez soi, on fait des rencontres et on s’amuse !
Rien de mieux pour reprendre possession de son corps et retrouver l’ambiance des bals d’antan !
Ces séances sont encadrées par les professeurs de danse bien entendu, mais aussi par des kinés, des ergothérapeutes, et des infirmières.
Sous leur regard bienveillant chacun travaille à son rythme la dissociation des épaules et du bassin, les déplacements latéraux, les changements de rythme, l’équilibre, la confiance en soi et parfois ses techniques d’approche amoureuse !
Un confort amélioré
Le professeur Olivier Blin, directeur de Dhune, un programme de l’hôpital de la Timone à Marseille (labellisé centre d’excellence pour les maladies neurodégénératives et le vieillissement) a évalué le contrôle du mouvement et du déplacement des patients parkinsoniens après 6 mois de participation à un atelier de capoeira (une forme de danse brésilienne, proche des arts martiaux).
Résultat : la motricité, la vitesse, et l’amplitude des mouvements sont améliorés chez les participants… mais pas seulement ! D’autres symptômes de la maladie sont également atténués comme les troubles de l’humeur ou de l’anxiété.
Une cinquantaine d’articles publiés entre 2003 et 2014 dans les bases de recherche Pubmed et Cochrane montrent qu’un effet positif bien réel est observé sur la santé physique, cognitive et psycho-sociale des personnes âgées.
La danse est particulièrement bénéfique pour plusieurs raisons :
- Elle stimule l’audition, la vue, les fonctions cognitives.
- Elle procure un état de bien-être et un sentiment d’accomplissement chez les patients.
- Elle peut être pratiquée par la majorité des patients car chacun se verra proposé des mouvements adaptés à ses capacités (assis sur une chaise, debout…).
- Elle fait travailler l’ensemble du cortex cérébral.
Quelle danse choisir ?
Concernant le style de danse pratiqué il y en a pour tous les goûts ! Cela va du tango aux danses folkloriques en passant par la danse classique ou africaine. Toutes les danses ont des effets bénéfiques.
Le choix dépend bien entendu des goûts de chacun en matière de musique mais aussi des capacités physiques des participants.
Un cours par semaine suffit pour bénéficier des effets de cette thérapie joyeuse et pleine d’entrain.
Alors qu’attendez-vous ? Mettez vos plus beaux atours et laissez-vous entraîner par le rythme !
Musique !
Bonjour
La pratique de la Danse des 5 Rythmes Devrait faire partie de cette aide !
Danse libre proposée par une américaine Gabrielle Roth
C’est extraordinairement délassant et récupérateur.
Do ´
(66 ans en pleine forme)