Cela fait plusieurs mois que je mène des recherches sur les remèdes anciens. Je vous ai déjà parlé du bleu de méthylène ou encore du vinaigre des 4 voleurs.
Aujourd’hui, j’aimerais vous parler d’un remède issu d’une longue lignée de pharmaciens : l’élixir Bonjean.
Quand le choléra ravageait les campagnes
La Covid aura marqué le XXIème siècle, le SIDA le XXème.
Quant au XIXème, il aura été le théâtre d’épidémies de choléra.
A chaque période ses fléaux.
Le choléra arrive en Europe en 1831, un siècle après la dernière grande épidémie de peste.
A l’origine, cette maladie sévissait surtout dans des contrées lointaines comme en Inde, mais à partir de 1800, les premiers cas se propagent en Asie, au Moyen-Orient et en Afrique, avant d’atteindre l’Europe.
La ville de Paris est touchée de plein fouet en 1832.
L’épidémie fera près de 20 000 morts en six mois !
Des mesures d’hygiène sont imposées aux habitants des villes et des villages, les marchandises importées doivent être désinfectées par fumigations, les voyageurs sont surveillés de près : une quarantaine de 25 jours est prévue pour les personnes arrivant de pays suspects, et de 36 pour ceux arrivant de régions infectées.
Voilà qui nous rappelle une période toute récente de notre histoire.
A l’époque, les médecins connaissent mal cette maladie. Ils ne l’ont jamais rencontrée et elle n’est pas enseignée pendant leurs études. Ils ignorent son mode de propagation et il n’existe aucun traitement connu.
Les symptômes sont terribles : de violentes diarrhées, suivies de vomissements. En l’absence de soins, la mort survient en un à trois jours.
Face à la multiplication des cas un peu partout dans le pays, les remèdes empiriques commencent à fleurir.
Parmi eux, un élixir venu de Savoie : l’élixir Bonjean.
Le remède gagne en popularité et devient une référence pour traiter les effets du choléra.
De nos jours, l’élixir est traditionnellement utilisé dans le traitement symptomatique des digestions difficiles (ballonnements, éructations, digestion lente, nausées).
Une longue tradition familiale
Joseph Bonjean (1810-1896) est issu d’une grande lignée d’apothicaires dont on retrouve des traces en Savoie dès le XIVe siècle.
Son père, Joseph-Louis Bonjean (1780-1846) occupait la fonction de botaniste auprès de l’impératrice Joséphine.
Le fils s’affirme très vite comme un chimiste et un pharmacien de talent et gagne en célébrité suite à quelques découvertes, notamment celle de l’ergotine, qui était alors l’un des seuls médicaments disponibles pour lutter contre les hémorragies.
Son plus grand succès demeure l’élixir Bonjean, qui permit de lutter contre les effets du choléra.
Les docteurs Jean Faure et Jean-Paul Dussel héritèrent de son remède en 1904 et se chargèrent dès lors de sa fabrication.
Aujourd’hui, on le trouve sous l’appellation Élixir digestif de Bonjean et il est fabriqué par le laboratoire DEXO.
Une composition 100% naturelle
La composition de l’Élixir Bonjean que l’on trouve aujourd’hui dans le commerce est restée très proche de celle d’origine.
Elle se présente ainsi :
- Extraits de feuilles de mélisse ;
- Extraits de graines d’anis ;
- Extraits d’écorce d’orange amère ;
- Cachou ;
- Extraits de graines de cumin ;
- Huile essentielle de menthe poivrée ;
- Alcool ;
- Saccharose.
La synergie de plantes qu’elle renferme est entièrement dédiée au confort intestinal.
La mélisse est connue depuis la Grèce antique pour ses propriétés digestives. L’Agence européenne des médicaments a reconnu ses effets pour soulager les troubles gastro-intestinaux légers tels que les ballonnements et les flatulences1. La mélisse exerce principalement une action antispasmodique, c’est à dire qu’elle calme les contractions douloureuses de l’intestin2.
Le principe actif majeur de l’anis est l’anéthol qui a des propriétés antibactériennes et antimycotiques (contre les champignons microscopiques). L’Agence européenne du médicament et l’OMS ont validé l’usage traditionnel des graines d’anis pour « soulager les douleurs gastro-intestinales modérées, dont les flatulences et les ballonnements3. »
L’écorce d’orange amère est prisée depuis des siècles en médecine chinoise pour traiter divers troubles digestifs (brûlures gastriques, nausées, ballonnements). Des recherches contemporaines ont également mis en avant son action hépato-protectrice4.
Le cachou, rendu célèbre par les fameux cachous Lajaunie, est un suc astringent issu de plantes diverses (la réglisse pour ceux de la marque phare) et obtenu par décoction. Le cachou est connu pour ses propriétés digestives générales. Il serait notamment hépato-protecteur, anti-diarrhéique, anti-inflammatoire, antimicrobien, et antioxydant5.
Le cumin est dit carminatif, c’est-à-dire qu’il aide à évacuer les gaz intestinaux responsables des ballonnements et des maux de ventre. Il est également antispasmodique (il réduit les douleurs abdominales et intestinales), il favorise la production d’enzymes intestinales, et il a un effet anti-inflammatoire qui contribue à soulager les brûlures d’estomac.
Enfin, l’huile essentielle de menthe poivrée est extrêmement efficace pour soulager les digestion difficiles et l’ensemble des troubles associés6.
Pour une digestion sereine
Si vous êtes sujet aux fins de repas problématiques ou si vous avez les intestins fragiles, l’élixir digestif de Bonjean devrait vous être d’une aide précieuse.
Vous pouvez vous le procurer en parapharmacie au rayon des compléments alimentaires ou le commander sur Internet7.
Il suffit de diluer une cuillerée à soupe dans un verre d’eau ou de jus de fruit, deux à trois fois par jour.
La prise de cet élixir est déconseillée aux nourrissons, aux enfants de moins de 8 ans, aux femmes enceintes et allaitantes.
Il est préférable de demander l’avis de votre médecin si vous souffrez de maladie grave de la sphère digestive et de prendre en compte la présence d’alcool et de sucre dans ce complément.
Connaissiez-vous ce remède ancien ? Dites-le moi en commentaire ci-dessous.
À bientôt,
Laurent des éditions Nouvelle Page
Oui je connait ma grand mère en prenait. J’ai même eu l’occasion d’en prendre. Effectivement cela favorise la digestion.
Bonjour, une amie d un certain âge m a fait connaître ce « médicament » il y’a une vingtaine d’années et quand j ai trop bien mangé, pour la digestion, c est efficace ; par contre les jeunes préparateurs en pharmacie sont toujours étonnés car ils ne connaissent pas.
Bonjour,
Ma maman née en 1902, avait ce médicament précieusement conservé dans sa pharmacie. Elle l’ utilisait régulièrement après de bon repas ,au cours des fêtes familiales.
Très efficace ,pour la digestion.
Bonjour Pourquoi laisser des commentaires? Je vous ai dernièrement questionné sur mes problèmes intestinaux ? Vous donnez pleins de conseils sur un livre que vous envoyez a vos frais en payant quand même!!!!!!!!!!! Quant a ma demande particulière vous ne m’avez pas répondu ou ne savez pas ??? Il n’y a pas que le général a prendre en compte. C’est vrai vous ne pouvez pas répondre atout le monde et mon cas est sans importance. J’ai eu un cancer colo rectal avec ablation du rectum et 30 cm de colon Mon transit n’est plus le même car du fait différemment… Lire la suite »
Bonjour Paul et merci de suivre mes publications. J’aimerais vous répondre mais dans un cas comme le votre votre médecin traitant ou votre oncologue sont les personnes les plus à même de vous suivre. Je ne suis pas médecin et ne m’autorise pas à donner de conseils en cas de maladies graves. Prenez soin de vous. Cordialement. Laurent.
Non je n’avais jamais entendu parler de cet élixir. Je vais le tester ayant actuellement quelques soucis intestinal
Merci pour l’ information
Ou trouve ton élixir bonjean
Votre page est vraiment intéressante, Merci
Bonjour. Ce Joseph BONJEAN est mon ancêtre; en ligne directe il est le grand père de mon grand-père.
A Chambéry, place St Léger, se trouve une maison au fronton de laquelle se trouve le nom de Bonjean, au rez-de-chaussée se trouvait la pharmacie
Bonjour, je connais cet élixir depuis ma jeunesse. Il n’y a pas mieux pour les digestions difficiles ! J’en trouvais dans les pharmacies savoyardes il y a quelques années. Maintenant il faut le commander, il n’y en pas toujours, dommage.