En tant que passionné de voyages et de plantes médicinales, j’ai toujours pris plaisir à étudier les vertus des épices.
Ces plantes venues de loin, que nous utilisons quotidiennement pour certaines, ont toutes une histoire passionnante et des usages traditionnels souvent désuets.
Pour autant, la science en a généralement attesté quelques-uns et découvert de nombreux autres !
La preuve avec le fenugrec, cette délicieuse épice aussi ancienne qu’étonnante.
Une histoire fascinante
Originaire du bassin méditerranéen, le fenugrec (Trigonella foenum-graecum) appartient à la famille des Fabacées.
À la manière du trèfle et de la luzerne, il possède des feuilles trifoliées, ovales et aiguës, à bords dentés.
Ses petites fleurs en forme de papillon, blanches ou jaunes pâles, sont rassemblées en grappes à l’extrémité des tiges.
Mais ce sont surtout ses graines qui nous intéressent, utilisées très tôt comme épice et pour leurs propriétés médicinales dans tout le monde arabe et sur le continent asiatique.
La plante est alors réputée pour lutter contre l’inflammation, calmer la toux et l’asthme, favoriser la digestion, stimuler l’appétit et la production de lait.
On aurait même retrouvé ses graines dans la tombe de Toutânkhamon, probablement parce que la plante représentait pour les Égyptiens une herbe de jouvence1.
Au Yémen, ses graines constituent aujourd’hui encore un ingrédient essentiel à la préparation du plat national : la soupe holba.
Une plante couteau suisse
Il semblerait que le fenugrec ait été ensuite rapidement exporté en Europe, puisqu’il est cultivé sous le règne de Charlemagne.
On le retrouve mentionné dans le célèbre capitulaire de Villis, une liste élaborée par l’empereur dictant la culture des plantes alimentaires et médicinales dans les monastères.
Et vraisemblablement, les observations des anciens se sont révélées, la plupart du temps, tout à fait pertinentes !
Tout d’abord, le fenugrec est effectivement une plante aux propriétés hormonales et galactogènes2.
Il est à cet effet couramment employé par les femmes allaitantes.
Le mécanisme relèverait d’un effet œstrogène-mimétique, ce qui expliquerait également l’emploi traditionnel d’huile de fenugrec pour raffermir et augmenter le volume de la poitrine.
Le fenugrec a également révélé des propriétés hypoglycémiantes.
Grâce aux fibres solubles qu’elles contiennent, ses graines diminuent l’absorption des glucides et améliorent l’action de l’insuline3, participant ainsi à réguler les niveaux de sucre dans le sang.
Voilà qui en fait un allié précieux pour les personnes atteintes de diabète de type 2. Mais ce n’est pas tout !
Cette plante est également hypocholestérolémiante4, hépato-néphroprotectrice5, aphrodisiaque, anti-agrégante plaquettaire, digestive et carminative (elle lutte contre les ballonnements).
N’oublions pas son effet anabolisant, capable d’améliorer nos performances musculaires6.
Tant de bienfaits dans une seule plante m’épatent !
De nombreuses formes galéniques sont aujourd’hui disponibles pour profiter pleinement des vertus du fenugrec, par exemple sous forme de gélules de poudre (on recommande généralement 590 mg / jour ; veillez surtout à ne pas dépasser 1 g)7 ou encore en teinture mère.
Mais, pour ses propriétés digestives, rien ne vaut selon moi l’infusion de graines, à prendre avant les repas. Comptez 1 g à 6 g par jour de graines concassées, infusées durant 10 minutes à couvert.
Je l’utilise très simplement
D’un point de vue purement alimentaire, le fenugrec est également très intéressant puisqu’il est riche en protéines (jusqu’à 23 g / 100 g), en vitamines (A, B et C), ainsi qu’en calcium, en fer, en phosphore et en potassium.
Une véritable panacée en somme !
Personnellement, j’aime assez consommer les graines germées de fenugrec. Leur petit goût épicé me fait instantanément voyager en Orient.
Cerise sur le gâteau si vous avez des problèmes de transit, elles sont riches en mucilage également.
En plus, c’est franchement simple à préparer. Depuis que je me suis procuré un petit germoir pour une dizaine d’euros seulement, j’en fait régulièrement à la maison.
Essayez, c’est inratable ou presque. La seule erreur serait de les arroser abondamment, en pensant que les graines ont besoin de beaucoup d’eau, vu combien elles sont dures…
Cela m’est arrivé la première fois. Si vous commettez la même erreur, vous le verrez vite avec les moisissures qui s’ensuivent. Il n’y a plus alors qu’à tout jeter et à recommencer.
Une petite précision pour finir : si une infusion de temps à autre est tout à fait recommandée, demandez conseil à votre médecin avant d’initier une véritable de cure de fenugrec car il existe plusieurs contre-indications à une prise régulière en grande quantité.
Enfin, du fait de ses propriétés oestrogéniques, le fenugrec est également à éviter en cas d’antécédent de cancer hormono-dépendant et reste, de principe, déconseillé chez la femme enceinte, les enfants de moins de 18 ans, ainsi qu’en cas de traitement anti-diabétique ou anticoagulant, avec lesquels il peut interférer.
Et vous, avez-vous des recettes à nous partager à base de fenugrec ? Merci de me le dire en commentaires.
TRES INSTRUCTIF A SUIVRE ET ESSAYER
Bonjour , j’ai mangé du fromage de brebis au fenugrec acheté dans un magasin Bio il y a un an ou deux et j’ai trouvé ça super bon (dommage on en trouve plus ) je n’ai pas la recette mais si qu’elqu’un peut me dire comment faire cela me ferai enormement plaisir Merci d’avance
Bonjour, je demeure a Montreal ,et je tiens a vous dire merci de vos articles .Vos documentations sont extraordinaire encore BRAVO
Bonjour, j’utilise le fenugrec depuis très longtemps , tous les jours dans cuisine. Je mets une cuillère 🥄 dans tout ce que je mange, même la soupe ou les légumes cuits à l’eau. Il cuit avec la nourriture. Je n’attrape pas de grippe, de rhume . Bref toutes les maladies d’hiver. Il donne un très bon goût à la nourriture. Un seul inconvénient, c’est l’odeur. Mais l’eau et le savon existent !
merci beaucoup, Laurent, pour cet article très complet sur le fenugrec et pour les autres aussi!
Merci pour vos infos… J’ai essayé plusieurs fois d’en manger germées car je connais ses vertus, connues déjà chez les gladiateurs combattants le lion dans les arènes… Seulement moi qui ne transpire que peu, je témoigne d’une odeur de transpiration très intense sur la peau qui m’a fait renoncer à en consommer
Bonjour,
Le fenouil Greg est très conseillé pour les femmes qui allaitent et qui n’ont pas assez de alit pour leur bebe, tremper quelques grains de fenouil Greg (10) le veille dans un verre d’eau, le lendemain prendre uniquement l’eau et récupérer les grains pour les faire germer.
Bonjour et merci pour toutes ces infos passionnantes. J’ai lu il y a pas mal de temps un article qui recommande d’associer la fenugrec au curcuma afin de décupler son assimilation. J’ajoute donc les graines germées de fenugrec à une cuillère à soupe de curcuma arrosé d’huile d’olive ou de colza et je mélange le tout à ma salade.
C’est une graine que je consomme germée depuis très longtemps, en alternance , et j’ai remarqué qu’elle parfume ma peau de son odeur d’épice
En décoction avec 6 cuillères à soupe rases de graines de fenugrec dans 2 litres d’eau.
Démarrer à froid; chauffer – ex: sur plaque électrique numérotée 6 mettre 5 – pendant 55 minutes. Retirez les graines aussitôt pour ne garder que le liquide, lequel conservé se boit à jeu toute une semaine.
Et cela une semaine sur deux toute une vie.
Diabétique 2 sévère à 38 ans, j’ai 78 ans passés sans diabète.
Ma mère en son temps n’a pas eu cette chance , de même diabète à l’âge de 40, insulino lourdement dépendante toute sa vie.
est ce que le fenugrec en poudre possède les même vertus