Les traitements du psoriasis ont évolué ces dernières années grâce à l’arrivée de traitements biologiques qui ont considérablement amélioré la qualité de vie des patients.
Les biothérapies sont notamment une source d’espoir pour les personnes atteintes de la maladie.
Leur développement est constant (on en compte aujourd’hui plus d’une dizaine), et d’autres mises sur le marché sont prévues dans les années à venir.
Quand l’épiderme s’enflamme
Le psoriasis fait partie des maladies inflammatoires chroniques.
C’est une affection auto-immune de la peau liée à des cellules immunitaires de la famille des lymphocytes T.
Ces cellules vont sécréter des cytokines, des substances impliquées dans le processus inflammatoire au niveau cutané.
En France, un million de personnes vivent avec cette pathologie parfois très handicapante.
En effet, les symptômes se manifestent par des plaques bien délimitées, rouges, en relief, et recouvertes de squames sèches blanchâtres.
Cela est dû à une prolifération des cellules superficielles de l’épiderme qui vont se renouveler en moins d’une semaine (4 à 5 jours) au lieu de 28 jours habituellement et qui va entraîner la formation de ces plaques.
Ces dernières peuvent apparaître à différents endroits du corps, le plus souvent au niveau des coudes, des genoux et du cuir chevelu, entraînant des démangeaisons plus ou moins importantes et douloureuses.
De plus, être atteint de psoriasis peut aussi mener à un isolement social, du fait du regard des autres.
Heureusement, depuis les années 2000, les biothérapies ont enrichi, voire révolutionné, l’arsenal thérapeutique pour le traitement du psoriasis modéré à sévère.
Que peut-on vraiment en penser ?
Une approche différente
Il n’existe pas vraiment de traitement pour guérir définitivement le psoriasis.
On cherche surtout à améliorer la qualité de vie des patients en réduisant les symptômes et en améliorant l’aspect des lésions cutanées.
Ce sont essentiellement des traitements locaux qui sont proposés comme des crèmes à base de cortisone.
Il existe aussi des crèmes et des gels dérivés de la vitamine D.
En cas de lésions étendues à une grande partie du corps ou en cas de persistance des lésions malgré le traitement local, une exposition aux rayons ultraviolets peut être envisagée.
On parle alors de puvathérapie ou photothérapie.
Il existe aussi des traitements médicamenteux par voie orale ou injectable, réservés aux psoriasis sévères, mais ayant des effets secondaires importants qui nécessitent une surveillance médicale régulière.
L’arrivée des biothérapies constitue donc une petite révolution dans les traitements possibles.
Concrètement, qu’ont-elles de différent ?
En premier lieu, elles sont efficaces même sur les formes de psoriasis sévères ou résistantes aux traitements de première intention.
En agissant directement sur le système immunitaire, elles bloquent spécifiquement certains mécanismes pro-inflammatoires.
Plutôt qu’une action locale, les biothérapies préfèrent donc court-circuiter le mécanisme de défense de l’organisme qui réagit de façon disproportionnée avec l’inflammation.
Comment ça marche ?
Pour remonter le fil de l’histoire des biothérapies, on entendait à l’origine des traitements issus du vivant : hormones, extraits de plantes, d’animaux ou d’organes, enzymes, etc.
Les premiers antibiotiques, produits à partir de champignons microscopiques, furent par exemple parmi les premières formes de biothérapies.
Aujourd’hui, on parle plutôt de médicaments produits génétiquement. Et les biothérapies peuvent plus largement utiliser des médicaments biologiques ou biotechnologiques.
L’exemple de l’insuline qui sert à soigner les diabétiques est parlant : autrefois, elle était extraite de pancréas de porc.
Aujourd’hui, on procède différemment : l’insuline est produite par des bactéries dans lesquelles le gène (ADN) codant pour l’insuline humaine a été implanté.
Administrées par voie injectable, les biothérapies sont donc des traitements innovants et généralement coûteux utilisés dans la prise en charge des affections impliquant le système immunitaire.
Outre le psoriasis, d’autres pathologies en bénéficient telles que la maladie de Crohn, la polyarthrite rhumatoïde, ou la spondylarthrite ankylosante.
Concernant le psoriasis, des cellules sont cultivées de façon à leur faire fabriquer un anticorps et atteindre ainsi une cible importante dans le développement du psoriasis (des molécules inflammatoires comme le TNF-alpha, l’IL-23 ou l’IL-17).
Un des avantages de ces biothérapies est qu’elles sont efficaces pour traiter les effets du psoriasis sur la peau, mais aussi sur les atteintes articulaires.
À noter toutefois que le traitement ne soigne pas définitivement le psoriasis.
Il doit être poursuivi pendant de nombreuses années, parfois même à vie…
En pratique, peu de patients traités
La prescription d’une biothérapie doit d’abord être effectuée en milieu hospitalier puis poursuivie par un dermatologue ou un rhumatologue en fonction du type de psoriasis.
Les injections ont lieu en général à domicile, toutes les semaines ou toutes les deux semaines, voire tous les mois selon les protocoles.
Le résultat est souvent spectaculaire, mais il faut savoir que certains effets indésirables sont à prendre en considération.
De par leur mécanisme d’action sur l’inflammation (pour rappel, un des systèmes de défense de l’organisme), ces produits entraînent un risque augmenté d’infections.
Une surveillance étroite par le médecin traitant ou le dermatologue est donc nécessaire.
Toute fièvre, même banale, lors d’un traitement par biothérapie, doit faire l’objet d’une consultation afin d’écarter une infection sévère nécessitant un traitement par antibiotiques.
Malgré son efficacité, on estime qu’à peine 5 200 patients sont traités en France par biothérapie.
Le Service Dermatologie du CHU de Reims a cherché à comprendre, au travers d’une étude menée auprès de dermatologues libéraux et hospitaliers, pourquoi les biothérapies sont si peu utilisées par les professionnels de santé1.
Parmi les raisons invoquées, le principal frein était la contrainte de prescription initiale hospitalière et la crainte pour le médecin de perdre la main sur son patient.
Pour l’équipe du CHU, il s’agit donc bien d’établir une relation de confiance avec la médecine de ville et d’agir en collaboration pour le bien du patient.
Un protocole pour les maladies inflammatoires de la peau
Si les biothérapies peuvent être une véritable planche de salut pour les personnes atteintes de formes graves de psoriasis, il est possible, avant d’en arriver là, d’en soulager les symptômes de façon naturelle.
Il faut traiter la cause (l’inflammation chronique) et simultanément soulager les symptômes (démangeaisons, douleurs éventuelles).
J’ai demandé au naturopathe Stéphane Morales, avec qui je collabore régulièrement, de voir ce qu’il faudrait faire. Voici ce qu’il vous propose :
1. Le rééquilibrage alimentaire devra être votre priorité.
L’inflammation chronique survient principalement du fait de notre mode de vie moderne.
Notre nourriture est de plus en plus transformée. Elle contient de moins en moins d’éléments nutritifs (vitamines, minéraux, antioxydants) et de plus en plus de conservateurs, de colorants ou d’additifs qui ne sont en rien naturels pour notre système digestif. La sédentarité, le stress et la pollution viennent compléter le tableau.
L’inflammation se propage alors insidieusement et gagne l’ensemble de notre organisme.
Le régime alimentaire à adopter pour réduire l’inflammation est somme toute assez simple : ajouter d’un côté et supprimer de l’autre, voici la marche à suivre.
AJOUTER | SUPPRIMER |
Des fruits et des légumes frais jusqu’à ce qu’ils composent 70% de votre assiette. L’objectif étant de se rapprocher du régime méditerranéen. | Les produits laitiers car ils favorisent grandement l’inflammation. Vous pouvez conserver un peu de fromage de brebis ou de chèvre. |
Des huiles vierges de qualité, à consommer de préférence crues : huile d’olive, de lin, de noix, de colza. Au moins une à deux cuillères à soupe par jour. Vous aurez ainsi un apport régulier en oméga 3 anti-inflammatoires. | Les acides gras trans (AGT), qui se trouvent dans les aliments transformés et frits, les graisses qui figent lorsque vous les mettez au réfrigérateur. |
Des céréales complètes ou semi-complètes pour le pain, les pâtes, le riz, le petit-déjeuner. | Les aliments ultra-raffinés comme les farines blanches, le sucre blanc, les céréales raffinées (pâtes, riz blancs). |
Des épices et des aromates anti-inflammatoires comme le curcuma, la cannelle, le clou de girofle, le persil, l’origan, le thym… | Le gluten pour ceux qui y sont sensibles. |
Des poissons gras comme le saumon, le hareng, la sardine ou le maquereau, deux fois par semaine. | La charcuterie et les fritures. |
Du thé vert, une tasse par jour minimum. | Le sucre en excès (sodas, gâteaux, confiseries…). |
2. Soignez-vous avec les plantes : surtout avec ces deux-là ! La première est à appliquer sur vos lésions et l’autre à prendre par voie interne.
- La consoude (Symphytum officinalis)
Elle contient de l’allantoïne qui a un effet adoucissant, apaisant, anti-inflammatoire et hydratant. L’allantoïne favoriserait aussi l’éradication des cellules mortes de la peau et la cicatrisation2.
Je vous recommande l’utilisation d’un baume à base de consoude à appliquer directement sur les lésions.
Vous pouvez en trouver en pharmacie ou en magasin bio.
- La bardane (Arctium lappa)
Elle contient, tout comme la consoude, beaucoup d’inuline et d’autres composés bénéfiques pour les problèmes de peau dus à une inflammation3.
Votre cure consistera à boire 3 tasses (3 à 6 grammes par tasse) de tisane de bardane par jour.
Si vous préférez prendre des gélules ou des comprimés, référez-vous aux recommandations du fabricant (en général une à trois prises par jour pour un dosage de 350 mg par prise).
Évitez ces plantes en cas de grossesse ou d’allergies aux astéracées. Notez également que la bardane est déconseillée en cas de diabète insulinodépendant et de calculs urinaires.
3. Renforcez le protocole avec des compléments alimentaires.
Le zinc est tout indiqué pour traiter les problèmes de peau aussi divers soient-ils4. Il régule la production de sébum. C’est aussi un antioxydant puissant, qui renforce les défenses naturelles de la peau.
Des études ciblées, notamment sur l’acné, ont permis de mettre en avant les bienfaits du zinc sur la santé de la peau5. Après deux mois de traitement et une prise quotidienne de 30 mg de gluconate de zinc, une réduction significative des lésions inflammatoires a été constatée.
Les oméga-3 sont d’excellents anti-inflammatoires pour la peau6,7. En reprenant en main votre régime alimentaire, vous devriez petit à petit retrouver de bons apports mais vous pouvez, en cure d’attaque, envisager une supplémentation sous forme de gélules.
La curcumine protège la peau en neutralisant les radicaux libres et en réduisant l’inflammation8. Comptez 300 à 600 mg de curcuminoïdes par jour pendant deux mois. Mais n’oubliez pas que le curcuma reste contre-indiqué chez les personnes qui ont des problèmes de foie, qui souffrent d’obstruction des voies biliaires (calculs par exemple) ou d’un ulcère de l’estomac.
4. Soulagez les démangeaisons, les tiraillements et les éventuelles douleurs
Ici, je vous recommande tout particulièrement l’aloe vera. Ses propriétés apaisantes, hydratantes, cicatrisantes et anti-inflammatoires9 devraient vous apporter un réel confort. Vous pouvez l’appliquer sous forme de gel sur les lésions ou poser des compresses.
Une autre solution, mais que je trouve moins pratique : la farine d’avoine. Ajoutez 100 g de farine d’avoine dans 5 litres d’eau bouillante puis mélangez pour obtenir une pâte pas trop épaisse. Une fois celle-ci refroidie, appliquez-la sur les zones concernées.
Et vous ? Avez-vous réussi à vous débarrasser du psoriasis et comment ? Partagez votre expérience avec les autres lecteurs.
Contre le psoriasis, voir la biologie totale de l’être vivant.
La cause n’est pas l’inflammation, comme tu dis, mais la personne qui a du psoriasis vis un état de séparation, quel qu’il soit : un être, un objet…
L’inflammation n’est que le premier signe de la cause psychologique…
Bonjour, j’ai réussi à améliorer l’état de ma peau avec une cure d’huile de la marque Olonagre l’huile « A » 1 cuil. à soupe tous les matins à jeun. cure de 3 mois + Vit « D » et Zinc. Au point de vue alimentaire : pas de sucre ni de laitages, enfin, je peux faire une exception, ne pas être intégriste! Chacun doit trouver ce qui améliore sa peau car ce qui convient aux uns ne convient pas forcément aux autres. j’ai essayé bcp de choses et c’est ce qui m’a réussi.
amicalement
Psoriasis depuis plus de 30 ans; beaucoup de guérisons partielles dont l’une pendant 2 ans et demi. J’ai écris un livre de 230 pages bourré de solutions pour combattre cette maladie; mais je ne peux pas l’éditer car je ne suit pas médecin. Vive la France.