Elle a 81 ans, une jolie robe aux couleurs gaies, un maquillage discret, qui souligne néanmoins une coquetterie assumée.
Les yeux rieurs, nous venons d’engager une conversation bon enfant sur un banc, dans un jardin où j’aime me balader fréquemment.
La pluie, le beau temps, les rires des enfants qui courent en face de nous, la parenthèse de relative tranquillité de la ville en été… et puis soudain, une confidence plus intime vient assombrir cet instant de complicité improvisé.
Madeleine, puisque c’est ainsi qu’elle se prénomme, me décrit la terrible chute qui lui a valu un passage douloureux aux urgences, il y a deux mois de cela.
Un poignet cassé, une épaule démise, la douleur physique intense, la chirurgie nécessaire et le désarroi qui s’ensuit…
La peur de rechuter, voilà ce qui la hante à présent.
D’ailleurs, depuis cet accident, elle se déplace avec une canne, ce qui lui donne « un bon coup de vieux », me confie-t-elle avec malice.
Malheureusement, Madeleine n’est pas la seule à avoir vécu ce genre de mésaventure, mais ce n’est pas une fatalité.
Une personne de plus de 65 ans sur trois chute chaque année
Chaque année, en France, les chutes des personnes âgées entraînent 76 000 hospitalisations pour fracture du col du fémur.
1 chute sur 12 entraîne une fracture et, pire encore, on recense environ 10 000 décès par an !
Je suis sûr que ces chiffres vous surprennent par leur ampleur.
Comme Madeleine, beaucoup de ces accidentés présentent de grandes difficultés pour « s’en relever », sans mauvais jeu de mots.
Chuter, c’est être touché dans son amour propre, dans sa dignité.
On perd confiance en sa valeur et en ses capacités.
La question de la dépendance s’invite insidieusement dans les pensées, on perçoit nos limites, notre fragilité, notre impuissance face au temps qui passe.
Conséquences sournoises : on commence à moins sortir, à moins marcher afin d’éviter tout nouvel accident, la vie sociale s’appauvrit, et on se sent alors soudainement vraiment, vraiment vieux…
Mais le vieillissement n’est pas une maladie, il faut garder ça à l’esprit.
Simplement, de profondes transformations marquent cette période : transformation du corps, de l’image de soi, de l’idée que l’on se fait de son avenir…
Le pire serait de se laisser aller à la fatalité.
Je vous en prie, ne cédez pas à cette tentation, vous avez encore la vie devant vous !
Chuter, mais toujours se relever
C’est un peu le sens de la vie, non ? Quel que soit notre âge.
Que la chute soit physique ou psychologique, le postulat de départ est de se persuader que cela n’est qu’un accident de parcours, un stop à un instant “T”, mais certainement pas une fin en soi.
Néanmoins, il est important de se poser les bonnes questions et de commencer à investiguer si les chutes se répètent.
Les facteurs de risques sont bien identifiés, ils peuvent être liés à
- Une pathologie (cardiaque, neurologique, articulaire…) ;
- Une dénutrition ou une déshydratation ;
- Un déficit auditif, visuel, cognitif, ou musculaire : les atteintes auditives sont souvent synonymes de troubles de l’équilibre car la baisse de l’acuité visuelle (glaucome, cataracte, DMLA, etc.) ne permet plus de percevoir correctement notre environnement et d’éviter les obstacles, tandis que la faiblesse musculaire fait que nous sommes moins stables sur nos jambes ;
- La prise de médicaments : un médicament peut avoir été approprié plus tôt dans la vie mais ne plus l’être avec l’âge. Il faut alors évoquer cette possibilité avec un médecin. Sachez que trois types de médicaments sont particulièrement incriminés : les médicaments à visée psychique (antidépresseurs, antipsychotiques, anxiolytiques, somnifères), les médicaments faisant baisser la tension artérielle (hypotenseurs) et les médicaments antidiabétiques ;
- Une vision de soi dégradée : la psyché peut fragiliser la dimension physique, simplement en étant convaincu qu’être âgé signifie être diminué et fragile ;
- Un environnement inadapté (le plus souvent le logement).
Bien souvent, c’est la marche, qui est altérée par l’un de ces risques.
Elle nous paraît si naturelle qu’on en oublie qu’elle fait appel à des mécanismes complexes : synchronisation des mouvements, perception de l’espace, sens de l’équilibre, attention, tonus musculaire, bonne santé des articulations, etc.
Par conséquent, lorsque l’un de ces facteurs est perturbé, le risque de chute augmente.
Si vous avez, par exemple, des douleurs articulaires ou musculaires au niveau du dos et/ou des jambes, vous allez modifier votre façon de marcher pour limiter la douleur.
On retrouve alors, la fameuse « marche à petits pas de la personne âgée », qui est le trouble le plus fréquent.
Elle se caractérise par une diminution de la longueur des enjambées et par le fait de moins lever les pieds.
C’est alors qu’on trébuche sur le moindre obstacle.
Trois actions à mener le plus tôt possible
- Entretenir son capital musculaire
La fonte musculaire (ou sarcopénie) est, selon moi, l’une des principales raisons du risque de chute.
Et cela ne concerne pas que les seniors !
Il faut commencer à s’en préoccuper dès 30 ans, car c’est à partir de cet âge que la masse musculaire diminue naturellement d’environ 1 % par an.
Ce processus s’accélère considérablement dès qu’on atteint la cinquantaine.
Différentes études estiment que 25 % des personnes de plus de 70 ans et 40 % des plus de 80 ans seraient sarcopéniques.
Le problème peut se corriger assez facilement en ayant des apports nutritionnels suffisants, notamment en protéines, et en pratiquant une activité physique régulière.
- Le mieux est de privilégier les exercices de force adaptés à vos capacités.
Ces exercices peuvent consister à soulever des poids, à faire des tractions, à utiliser des élastiques pour réaliser des mouvements sous l’effet de la résistance.
Au-delà du capital musculaire, j’ajouterais que trouver un bon professeur de yoga ou de tai-chi est également un excellent moyen de travailler son équilibre et sa coordination.
Je conseille aux personnes âgées ou souffrant de pathologies de se faire accompagner par un professionnel formé et diplômé en Staps-Apa (enseignant en activité physique adaptée) pour éviter toute blessure ou gestes inappropriés.
Vous trouverez ici un annuaire qui vous permettra de trouver l’accompagnant qu’il vous faut.
- Avoir de bons apports en protéines et manger sainement
Avec le temps, et surtout lorsqu’on vit seul, on prend moins le temps de se préparer de bons petits plats.
Pourtant, ils sont le meilleur moyen de garder un système cardiovasculaire en bonne santé et donc d’éloigner le risque de chute.
En effet, les pathologies cardiaques (arythmie, hypotension, insuffisance cardiaque, etc.) et les traitements pour le cœur sont associée à un risque accru de chute et de syncope chez les personnes âgées.
Alors prenez soin de vos artères et adoptez un régime de type méditerranéen, composé de beaucoup de légumes, de fruits et d’huiles riches en oméga-3.
Ensuite, pour éviter la fonte musculaire, n’oubliez pas d’avoir un apport suffisant en protéines.
Pour une personne âgée en bonne santé, on compte 1 à 1,2 g de protéines par kg de poids corporel, par jour (contre 0,8g/kg/jour pour une personne jeune).
Pour une personne de 60 kg, cela correspond donc à 60 à 72 g de protéines par jour.
Cette quantité de protéines pourra même atteindre 1,5 g/kg par jour en cas de sous-alimentation, due à une maladie par exemple.
Vous trouverez sur ce site une fiche intéressante pour vous aider à calculer vos apports en protéines.
Au rayon compléments alimentaires, la L-citrulline est, selon moi, le complément le plus adapté lorsqu’il s’agit de « nourrir » ses muscles.
Le corps produit naturellement de la citrulline.
On en trouve également en quantité dans la pastèque, la citrouille, les courges, le concombre et le melon.
Elle favorise la synthèse des protéines et réduit la destruction des acides aminés par le foie.
Associée à une activité physique, la citrulline améliore la récupération, “basifie” l’organisme et augmente la force ainsi que la prise de masse musculaire.
La posologie est de 8 à 10 grammes par jour, à prendre le matin.
- Se faire suivre régulièrement par des spécialistes
À partir de 50 ans, il est important de faire régulièrement un bilan auditif et d’avoir un suivi ophtalmologique régulier.
Il faut aussi veiller à prendre soin de ses pieds et se chausser correctement (évitez de porter des chaussures qui ne maintiennent pas les pieds et les talons).
N’ayez pas honte de marcher avec une canne, c’est une aide précieuse qui saura vous rassurer.
Et si vous avez peur que cela vous donne « un coup de vieux », comme disait Madeleine, optez pour des bâtons de marche.
Bonjour, est-ce que l’offre anti chute avec Jacques Choque est encore disponible SVP ?
Cdlt