Je vais vous raconter une histoire édifiante.
Paul, le beau-père d’une amie, est hospitalisé à 80 ans pour une gêne respiratoire en lien avec une infection par le coronavirus.
Le médecin qui le prend en charge est épidémiologiste et étudie les possibilités de traitement contre le Covid-19. Il lui propose de l’inclure dans une étude sur un antiviral, le remdésivir.
Paul fait confiance à ce médecin, qu’il imagine préoccupé uniquement par son bien-être, et signe l’autorisation.
L’état de Paul se dégrade très vite et son fils, Jean, inquiet à juste titre, demande à rencontrer le médecin. Celui-ci lui décrit un état gravissime de son père et justifie la prescription comme étant indispensable.
Jean demande l’arrêt de ce traitement qu’il pense trop toxique pour son père et responsable de la dégradation de son état. Le médecin le culpabilise et lui dit qu’en faisant arrêter le traitement, il signerait l’arrêt de mort de son père.
Jean insiste et le traitement est arrêté.
24 heures plus tard, Paul va tellement mieux qu’il est autorisé à sortir de l’hôpital.
Cancer, coronavirus : quand l’angoisse des malades justifie tout
Un autre ami, Michel, est en phase terminale d’un cancer du foie.
Il est sollicité par un professeur parisien pour participer à une étude pour une nouvelle chimiothérapie qui, lui promet-il, est adaptée à son cas.
Renseignements pris sur les risques encourus avec ce traitement, je lui conseille de ne pas participer à l’étude et de profiter pleinement des dernières semaines qui lui restent à vivre.
Il cède aux sirènes médicales et meurt dans des souffrances impressionnantes et totalement défiguré par le traitement proposé.
Cobayes, à qui profite le crime ?
Les études cliniques sur les médicaments ont un intérêt certain, puisqu’elles permettent d’en définir les indications.
Mais devons-nous pour autant accepter d’être les cobayes de l’industrie pharmaceutique ? Est-ce à nous, patients, de subvenir aux besoins de médecins peu scrupuleux rémunérés par les laboratoires ?
À quoi s’attendre si l’on vous propose de participer à une étude clinique ?
En acceptant de participer à une étude, vous allez être réparti dans un groupe de patients.
Il y a deux options pour ce groupe : ce sera soit le groupe test (celui qui reçoit le médicament), soit le groupe dit contrôle. Ce dernier groupe reçoit seulement un placebo, donc un médicament inactif.
Ces deux groupes sont randomisés, c’est-à-dire que vous êtes répartis de manière aléatoire dans l’un ou l’autre. Et la constitution de ces groupes doit être similaire en sexe, âge, niveau social, état de santé.
Le but de cette étude est de vérifier si le médicament est efficace et s’il ne comporte pas trop d’effets secondaires.
Vous devenez donc un cobaye de l’industrie pharmaceutique.
Études cliniques, bien se renseigner avant de dire oui
Primum non nocere : d’abord ne pas nuire.
Cette phrase, de notre maître Hippocrate, est malheureusement trop souvent oubliée par une grande partie des médecins.
Si l’on vous propose de faire partie d’une étude, soyez prudents !
Faites-vous bien expliquer les bénéfices du traitement par rapport à ses risques.
Évaluez l’intérêt de cette prise en charge, sachant que vous avez une chance sur deux de recevoir un traitement inactif (placebo).
Ensuite, je vous invite à vous poser des questions plus vastes :
- est-il vraiment nécessaire de recevoir un traitement coûteux et dont on ne connait pas l’efficacité, sachant qu’il peut détruire un malade et accélérer son déclin ?
- faut-il chercher à vivre longtemps à tout prix ou nous contenter de vivre bien ce qui nous est donné à vivre ?
Ce sont là des questions profondes, qui méritent de vraies réponses, sincères.
Bravo: tout à fait ma façon de penser. Ayant été traitée d’un cancer du sein il y a plus de 10 ans, j’ai pensé que s’il y avait une récidive, je refuserais la quimio; pour moi c’est un véritable poison. Plutôt ajouter de la vie aux années que des années à la vie, surtout à partir d’un certain âge (le 3ème)….
Cela me parait être du bon sens.