Mode d’emploi pour fabriquer de la malbouffe - Nouvelle Page Santé

Mode d’emploi pour fabriquer de la malbouffe

Fuyez les additifs !

Chers amis,

Avez-vous lu ce post qui circule sur Facebook depuis quelques semaines ?

Le célèbre chef britannique Jamie Oliver aurait gagné une bataille juridique contre McDonald’s.

Grand pourfendeur de la malbouffe, le cuisinier star de la télé, aurait dénoncé le fait que dans les hamburgers des fast food « les parties grasses de la viande sont lavées avec de l’hydroxyde d’ammoniac ».

Pas tout à fait exact mais…

Comme plus rien ne me surprend maintenant (notamment au sujet de la nourriture et de la grande industrie), j’ai d’abord pris cette information pour argent comptant.

Mais quelques rapides recherches m’ont appris que l’information n’est pas tout à fait exacte.

Si l’utilisation d’hydroxyde d’ammonium dans la fabrication de steaks hachés a bel et bien fait scandale, cela remonte à 2011, et aux Etats-Unis.

A l’époque, Jamie Oliver participait activement à une campagne qui visait le ministère américain de l’agriculture (USDA) au sujet d’une peu ragoûtante pâte gluante rose destinée aux cantines scolaires.

Cette pâte baptisée « pink slime » était constituée de morceaux de bœuf bas de gamme (des résidus de découpe) mixés et aseptisés avec de l’ammoniaque afin d’éliminer toute éventuelle contamination bactérienne.

Cette pâte infâme était ensuite mélangée à du steak haché, sans que cela soit mentionné dans la composition du produit final.

Jamie Oliver n’a jamais gagné de « bataille juridique » contre McDonald’s à propos du pink slime, mais la conséquence de la mobilisation a abouti à ce que McDonald’s renonce bien à ce procédé en 2011.

Et c’est déjà bien.

Comment devenir un véritable cordon bleu ?

En Europe, l’utilisation d’hydroxyde d’ammonium est extrêmement réglementée, et son utilisation sur de la viande n’est pas autorisée. Les géants du fast food assurent que ce procédé n’a donc jamais été utilisé chez nous (en Europe donc).

Alléluia !

Mais ne nous réjouissons pas trop vite.

Le documentaire La Grande Malbouffe diffusé sur Arte n’a pas de quoi nous rassurer sur « l’art culinaire » de nos industriels.

En matière d’ingrédients douteux et écœurants nous n’avons rien à envier aux américains.

Maud Gangler et Martin Blanchard, les auteurs du documentaire, se sont penchés sur la fabrication des cordons bleus. Vous savez, cette escalope de veau agrémentée de jambon et de fromage et frite dans de la chapelure.

Bien évidemment, les professionnels de l’industrie ont refusé de leur dévoiler les coulisses et leurs secrets de fabrication si précieux.

Du coup, nos deux enquêteurs ont décidé de créer leur propre cordon bleu.

Pour cela, ils ont fait appel à un laboratoire spécialisé en recherche et développement, qui travaille avec les industriels du secteur.

Et ce qu’on leur a proposé a de quoi provoquer quelques nausées…

La cuisine selon les industriels

Pour préparer un cordon bleu maison, cinq ingrédients sont nécessaires : une escalope de veau, du fromage, du bacon, de la chapelure et un œuf.

Celui qu’on leur a proposé comprenait pour sa part … une trentaine d’ingrédients !

Pourquoi autant d’ingrédients ? Comme souvent, pour tirer vers le bas les coûts de fabrication !

Pour cela il suffit de ne pas utiliser de viande à proprement parler, mais de la « préparation de viande ».

C’est-à-dire une savante mixture faite à base de cuisse, d’aile et de peau de poulet (notez qu’il n’y a miraculeusement plus de veau dans la recette…).

On ajoute à cette pâte du dextrose, des fibres de blé qui donnent de la texture pour qu’elles se gonflent d’eau et ajoutent du poids au produit fini.

Même idée pour le fromage : une préparation fromagère bourrée d’additifs, pour obtenir une belle brillance et un fondant incomparable.

Dans le documentaire, le nombre d’additifs pour réaliser un cordon bleu va de 5 à 15.

Ils sont utilisés pour la conservation, améliorer la texture, rehausser le goût, colorer…

Interrogée sur France CultureMaud Gangler résume l’expérience :

« Au final, c’est plus de l’assemblage que de la cuisine, ce sont des poudres et des sirops essentiellement, qui composent l’aliment, c’est ce que l’on consomme quand on mange de l’industriel. »

Vous reprendrez bien un peu d’additifs ?

Ce que je reproche à l’industrie alimentaire repose essentiellement sur les additifs trop fréquemment utilisés.

Vous le savez, on parle d’aliments transformés pour définir les plats cuisinés que l’on achète.

Cela veut bien dire ce que cela veut dire : par un savant tour de passe-passe on transforme un aliment à priori sain en un produit complètement dénaturé tout juste mangeable.

L’exemple des cordons bleus est très représentatif de cette manipulation chimique insensée.

Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué et pas cher ?

L’UFC-Que Choisir a mis à la disposition des consommateurs une base de données qui évalue les 300 additifs autorisés dans les produits alimentaires2.

Cette étude indépendante repose sur une bibliographie intégrant les études scientifiques les plus récentes.

Parmi les additifs autorisés, 87 d’entre eux sont classés comme « à éviter » ou « peu recommandables ». Soit près d’un tiers !

On trouve par exemple :

  • Les nitrates et nitrites (E249, E250, E251, E252), ces conservateurs très présents dans les charcuteries, qui sont associés à un risque accru de cancer du côlon (je vous en avais parlé dans un message au sujet de l’application Yuka).
  • L’ammoniaque ou le sulfite d’ammonium (E150c, E150d), utilisés par l’industrie agro-alimentaire dans une grande variété d’aliments. Ces substances immunotoxiques (ayant un effet indésirable pour le système immunitaire ce qui favorise les allergies ou l’inflammation), sont suspectées d’être cancérigènes.
  • Les colorants azoïques (E102, E104, E110, E122, E124, E129), souvent présents dans les confiseries.
  • Les conservateurs dérivés du benzène comme le benzoate de sodium (E211), ou le benzoate de potassium (E212). On les trouve entre autres dans les olives en conserve, les confitures allégées, les fruits confits, les boissons aromatisées, les bières sans alcool, diverses sauces, les soupes en briques. En ce qui les concerne, des réactions d’hypersensibilité et d’allergies ont été recensées (asthme, prurit, rougeurs).

Je m’arrête là, la liste est très longue…

Des fraudes plus fréquentes qu’on ne le croit

Certes tous ces additifs sont parfaitement autorisés et leur présence ou non dans nos aliments ne dépend que du bon vouloir des industriels.

La DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) se charge de traquer les contrevenants.

Que Choisir nous dit qu’en 2017, les alertes ont principalement concerné des manquements à l’obligation d’étiquetage3.

La présence de nanomatériaux ou encore de nitrates et de phosphates dans des préparations à base de viande ont été malencontreusement « oubliés ».
Un taux ahurissant de 84 % de non-conformité sur 19 établissements contrôlés a été relevé !

Avec un choix toujours plus important et des packagings bien pensés, la nourriture industrielle a envahi nos assiettes, avec des risques sur la santé de plus en plus évidents : jamais l’obésité, les allergies ou le diabète n’ont été aussi répandus.

Il devient de plus en plus compliqué de bien manger.

Raison de plus pour vous fournir, encore et toujours, chez votre maraîcher local, ou même directement à la ferme. Là au moins, pas d’entourloupe aux additifs.

Et vous, comment faites-vous pour vous assurer que vous mangez de la nourriture saine ?

A bientôt,

Laurent des éditions Nouvelle Page

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Sources :

Merci de ne poser aucune question d’ordre médical, auxquelles nous ne serions pas habilités à répondre.

En soumettant mon commentaire, je reconnais avoir connaissance du fait que les éditions Nouvelle Page pourront l’utiliser à des fins commerciales et l’accepte expressément.

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Courtadon
Courtadon
3 années il y a

Bonjour, il ne faut acheter que des produits bruts, fruits et légumes frais, viande du boucher, ici à la campagne nous sommes gâtés nous avons les marchés et nos potagers. Il faut boycotter tout ce qui est transformé et il n’y a qu’à ce prix que les choses changeront.

Christine ARMINIO
Christine ARMINIO
3 années il y a

Tout simplement, comme vous disiez, fromages et œufs d éleveurs locaux, respectueux de l environnement et des bêtes. Pour les légumes , le panier livré sur mon lieu de travail. Pour la viande, peu consommée dans la famille, le boucher du quartier, qui se fournit chez un eleveur français et surtout nous ne gaspillons rien.

Poulain
Poulain
3 années il y a

Bonjour,
cela fait longtemps, que je n’achète plus la viande en magasin!
je vais chez mon Boucher mon Boulanger, ma Ferme de poulets, où on les voit courir en liberté👍.. j’ai mon petit Maraîcher pour les fruits et légumes. J’ai aussi mon petit Jardinet et j’utilise les herbes aromatiques pour les plats , et je reviens aux légumes anciens..
et mon corps et mes organes me disent merci!!
Et je fais les cordons bleus maison..

My ja
My ja
3 années il y a

Nous préparons nous mêmes. Très peu de viande ( poulets.dinde), du poisson (filet de truite à la ferme). Pommes de terre du marché ( un agriculteur ancien, petite agriculture, ), le goût de ces pommes de terre sont incomparables avec les grandes surfaces .
noys sommes à un stade où l’argent seul compte. Plus de respect de la vie humaine.

Djegal
Djegal
3 années il y a

Bonjour, il y a bien bien longtemps que je n’achète plus du préfabriqué, je n’ai absolument pas confiance en les industriels pour me nourrir. Je fais mes courses au marché auprès de producteurs locaux et ou pas, bios, du FRAIS, du VIVANT, légumes, fruits, pain avec des farines plus anciennes. Pour les céréales et légumineuses je vais dans un magasin bio de quartier bien achalandé et aux prix très corrects, là aussi j’évite les chaînes. En fait pour me nourrir j’achète à des GENS et non à de grands lobbys internationaux comme ce qui est le cas dans les grandes… Lire la suite »

Emy
Emy
3 années il y a

Je remarque que dans l’article les aliments incriminés sont essentiellement des préparations à base de viande. Devenir vegan est une action simple et permet d’éviter l’essentiel de la malbouffe, leurs additifs cancérigènes mais permet aussi d’être éloigné des antibiotiques donnés au animaux. A ce propos il y a peu de littérature sur le sujet des antibiotiques pris indirectement (à part sur l’antibiorésistance à l’échelle globale), si vous avez besoin d’idées de nouveaux articles !

BLAIGNE LILIANE
BLAIGNE LILIANE
3 années il y a

Bonjour, pour manger sainement, je fais mes courses sur les marchés locaux, beaucoup de producteurs maraîchers, fromagers et autres sont bios ou en agriculture raisonnée, la cuisine faite maison reste encore la meilleure, l’été nous produisons nos légumes et nous avons nos poules qui nous permettent d’avoir des oeufs extra frais tous les jours

fraternel
fraternel
3 années il y a

bonjour,
tout simplement acheter des produits non transformés faire une escalope de poulet (de préference label rouge ou bio)ne prend pas beaucoup de temps
la faire accompagnée de haricots verts de lentilles ou tout autre légume ne demande pas un effort considérable ces légumes meme en boites sont bons.
surtout éviter les plats préparés d’avance et chauffés en l’espace de trois minutes vu la longueur des ingrédients çà ne donne pas envie et surtout les e en pagaille.
une astuce on peut préparer la veille ce qu’on va manger le lendemain ce n’est pas compliqué

François CHABBERT
François CHABBERT
3 années il y a

Bonjour, je vis dans un département assez rural, en cherchant un peu j’ai trouvé des producteurs locaux, je me fourni directement chez eux ou sur les marchés. Dans la ville voisine (60 000 hab.) il y a même un drive fermier tenu par des producteurs qui se sont associés, et ça marche ! Les consommateurs sont là car les prix sont abordables et en plus leurs gains sont meilleurs car il n’y a plus d’intermédiaires. Bonus : c’est très écologique car peu de transport, peu d’emballages, etc… A multiplier pour remplacer les grandes surfaces.

Marie-Laure MAHEUX
Marie-Laure MAHEUX
3 années il y a

Bonjour, il m’a fallu des années pour pouvoir accéder aux produits Bio, désormais, en regardant aussi les étiquettes ! Je consomme dans les boutiques bio et aux marchés. Je privilégie la qualité à la quantité, je cuisine différemment.

rault gilberr
rault gilberr
3 années il y a

oué c bien triste de savoir quil y a partout de la nourriture bourree de toute sorte de produits dangereux pour la santè.. deja meme en achetant la plupart de mes produits au marché. comme ce nest pas bio. donc bien souvent les produits ne sont pas encore modifié mais deja bourré de produits insecticides fongicides etc. le mieux la plupart du temps je cuit mes produits a la vapeur. on moins 80 a 90 % des produits dangereux sont lavé avec la vapeur. malheureusement jen suis arrivé a etre obligé de le faire a chaque fois que je prepare… Lire la suite »

Pinet
Pinet
3 années il y a

Bonjour en ce qui me concerne je n’achète aucun produit fini j’achète mes légumes et mes fruits frais si on m’en donne en grande quantité je les mets au congélateur mes plats préparés type lasagnes Parmentier je les fait moi-même et congèle ensuite.

Helene GUIOT
Helene GUIOT
3 années il y a

Bonjour, Ca fait longtemps que je boycotte les produits ultra transformés, je continue à manger du jambon cru sans additif (enfin c’est ce qu’ils disent sur les paquets), sinon je fais de mon mieux pour ne manger que les choses que je cuisine, mais des fois j’ai la flemme alors en général ces fois là ce sont « pâtes à l’ail et au basilic » qui finissent dans mon assiette. En Martinique nous avons des fruits et légumes locaux mais il faut faire gaffe à l’endroit d’où ils viennent à cause du chlordécone…. Il y a de plus en plus d’agriculteurs qui… Lire la suite »

Anna
Anna
3 années il y a

Bonjour . En gros je prépare tout à la maison et j’achète de la nourriture auprès de producteurs locaux (fruits, légumes, viande, œufs, lait, farine) et de petits artisans (fromage, quelques charcuteries et quelques douceurs), presque toujours bio.
J’achète très rarement des choses fabriquées industriellement. Utilisant également les parties habituellement considérées comme des déchets (feuilles de chou-fleur, trognon de chou, feuilles de poireau, etc.) je dépense aussi très peu en mangeant très bien.
Désolé pour la langue, je ne suis pas français

Alfred Mabutwa
Alfred Mabutwa
3 années il y a

Bonjour Laurent,
Merci infiniment pour vos publications santé naturelle. Je consomme Bio. Mes plats sont souvent constitués des légumes fraîchement récoltés aux champs et des fretins frais des rivières.Cependant, je me demande comment puis-je accéder à votre livre « les 55 plantes ».Et aussi, voudriez-vous nous mettre en contact des maisons ou organisations françaises qui peuvent nous appuyer dans nos actions de sensibilisation des agriculteurs sur les techniques des cultures bio, sans recourir aux pesticides et engrais chimiques ? N’encourage fermement votre initiative.Alfre Mabutwa de la Rdcongo

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