J’aimerais revenir sur la démission début mai de Neil Ferguson, le professeur de l’Imperial College de Londres qui a fourni le modèle épidémiologique catastrophiste qui nous a menés au confinement généralisé.
Neil Ferguson a démissionné du comité scientifique du gouvernement britannique (le SAGE) quand le journal The Telegraph a révélé qu’il avait invité sa maîtresse plusieurs fois chez lui[1]…
Pour rappel, les Britanniques doivent éviter les déplacements “non essentiels”. D’autant que Neil Ferguson avait contracté le coronavirus le 19 mars[2].
Neil Ferguson a-t-il été victime d’un complot politique ?
Pour ma part, je ne comprends pas sa démission, alors que nos dirigeants enfreignent en permanence les règles de distanciation.
Lorsque Macron porte un masque (ce qui est rare), il l’enlève à la première occasion, comme dans cette salle de classe[3] parce que les enfants ne le reconnaissent pas… Macron ne recule pas non plus devant un petit bain de foule, comme à Pantin le 8 avril[4].
Macron a-t-il senti qu’il devait démissionner ? Non.
Si l’exemplarité n’est pas la préoccupation de nos dirigeants, pourquoi Neil Ferguson doit-il s’autoflageller en place publique façon procès stalinien ?
Je pense que dans le gouvernement de Boris Johnson, on cherchait à se débarrasser de Neil Ferguson depuis quelques temps… Et que l’histoire de sa maîtresse n’a été que l’élément déclencheur.
Tant mieux…
… parce que depuis le début, je me demandais : pourquoi écoute-t-on ce faux scientifique qu’est Neil Ferguson ?
Cela fait des années que Neil Ferguson joue les Cassandre avec ses “modèles épidémiologiques” moins fiables qu’une boule de cristal ou qu’un jeu de tarot.
Le track record catastrophique de Neil Ferguson
Lors de la grippe aviaire de 2005, son “modèle” prévoyait 200 millions de morts. Finalement, 282 personnes sont mortes à l’échelle de la planète (entre 2003 et 2009)[5].
J’admets qu’il puisse se tromper, mais pourquoi avons-nous continué à l’écouter ?
Lors de la grippe porcine de 2009 au Royaume-Uni, Neil Ferguson prévoyait 65 000 morts, alors que le bilan final a été de 457 morts.
Lors de la maladie de la vache folle en 2002, Neil Ferguson a prédit qu’il y aurait entre 50 et 50 000 morts (à nouveau, c’est trop facile de donner une telle fourchette). Au bout du compte, il y a eu 177 morts. Mais vous imaginez bien que les dirigeants ont pris leurs décisions en tablant sur 50 000 morts.
D’ailleurs, pour la même crise de la vache folle, Neil Ferguson avait recommandé d’abattre six millions d’animaux (vaches, cochons, moutons). Et le massacre avait eu lieu. Des études ultérieures ont conclu que ses calculs avaient été grossièrement surévalués et que cet abattage massif avait été beaucoup trop important[6].
Une erreur du simple au décuple est déjà disqualifiante. Mais là nous allons bien au-delà… Il y a bien longtemps que les dirigeants auraient dû arrêter d’écouter ce clown de Ferguson.
Pour le coronavirus, Neil Ferguson prévoyait :
- 500 000 morts en France[7], alors que nous en avons 27 321 à l’heure actuelle ;
- 550 000 morts au Royaume-Uni, alors que nous en avons 33 186 ;
- 1,2 million aux États-Unis, alors qu’on en compte 85 234.
Je vous rappelle que c’est suite aux estimations de Neil Ferguson pour la France[8] que Macron a subitement déclaré la fermeture des écoles, commerces et le confinement généralisé.
Si vous posez la question à Neil Ferguson, il vous dira qu’il avait annoncé “jusqu’à 500 000 morts”… mais c’est trop facile. En attendant, Boris Johnson et Emmanuel Macron se préparent à “500 000 morts”, évidemment.
Neil Ferguson est dangereux, c’est le petit garçon qui criait au loup
Neil Ferguson est dangereux, tout comme le petit garçon qui criait au loup dans la fable d’Ésope :
Un petit garçon s’amusait à crier “Au loup, au loup !” pour faire paniquer les bergers.
Les bergers agacés cessèrent de croire aux fausses alertes du petit garçon.
Un jour le loup vint. Le petit garçon se mit à crier “Au loup, au loup !”. Personne ne le crut et tous les troupeaux furent dévorés.
Les Cassandre comme Neil Ferguson sont dangereux pour la société. Il est partiellement responsable de la crise économique que nous sommes en train de vivre.
Neil Ferguson est-il moins bon épidémiologiste qu’un autre ?
Non. Même si ses confrères le surnomment depuis longtemps “The Master of Disaster”[9] (le maître du désastre), je pense au contraire, que Neil Ferguson est l’un des meilleurs de sa génération.
Mais la réalité, c’est que les modélisations épidémiologiques ne valent rien. Elles n’ont de scientifique que l’apparence.
Le Pr Didier Raoult avoue lui-même qu’on ne comprend pas bien les mécanismes des épidémies. Dès lors, qui peut prétendre pouvoir les modéliser ?
Je rejoins Elon Musk, le patron de Tesla, qui accuse Neil Ferguson de faire de la “fake science”[10].
Mais surtout, je frissonne quand je pense que la décision de bloquer le pays était donc fondée sur du bricolage mathématique.
Nous sommes dans la pseudo-science, tout comme l’économétrie que nos dirigeants utilisent abondamment pour déterminer leurs politiques économiques (on voit le résultat…).
Une question demeure :
Si Neil Ferguson est un faux scientifique, pourquoi les dirigeants l’ont écouté lui plutôt qu’un autre épidémiologiste ?
J’ai ma petite idée… Je vous en parlerai une prochaine fois.