Il y a quelques temps, une amie m’a raconté son expérience avec une médecine alternative qui commence à prendre de l’ampleur : la danse-thérapie.
« Je me souviens encore de ma première séance, j’avais l’impression d’entrer dans un cocon, un espace où je pouvais lâcher prise sans jugement.
Au début, j’étais maladroite, timide, mais au fil des mouvements, j’ai senti une énergie monter en moi.
Au fil des séances, j’ai exploré des mouvements qui résonnaient de plus en plus intensément en moi. Je pouvais enfin laisser librement s’exprimer la tristesse ou la colère refoulée.
Des émotions, des tensions enfouies que je ne soupçonnais parfois même pas ont été libérées, c’était un véritable voyage intérieur… Aujourd’hui, je me sens légère et en paix avec moi-même ! »
Face à un tel témoignage, je me devais de creuser le sujet.
Prémices d’une nouvelle pratique
Depuis la nuit des temps, la danse a toujours été liée à l’expression de soi, à la célébration et à la guérison.
Les chamans et les sorciers utilisaient déjà les mouvements du corps pour entrer en transe, communiquer avec les esprits et soigner les maux.
Les prémices de l’art-thérapie, dont la danse-thérapie fait partie, remontent aux XIXe et XXe siècles.
L’intérêt pour l’expression artistique des personnes hospitalisées se manifeste alors par des initiatives, telles que la création de pièces de théâtre ou l’organisation d’expositions de peintures.
En parallèle, l’émergence de la danse moderne, avec des figures emblématiques comme Isadora Duncan, marque un tournant en valorisant l’expression corporelle individuelle.
La danse-thérapie, telle que nous la connaissons aujourd’hui, trouve ses racines dans les années 1930, avec les travaux de Mary Wigman en Allemagne et de Marian Chase et Mary Whitehouse aux États-Unis.
Ces pionnières ont exploré les liens entre le corps, l’esprit et l’émotion, posant ainsi les bases d’une approche thérapeutique novatrice.
En France, c’est Rose Gaetner qui, dès les années 1950, introduit la danse dans le milieu hospitalier.
La création de l’hôpital de jour Santos Dumont à Paris marque une étape importante dans l’institutionnalisation de cette pratique.
Aujourd’hui, la danse-thérapie est une pratique reconnue et accessible, offrant aux professionnels de la santé et aux artistes une palette d’outils variés pour accompagner les personnes dans leur parcours de soin.
Que faut-il en attendre ?
La première question, qui m’est venue à l’esprit lorsque mon amie m’a parlé de cette méthode, est probablement la même que celle qui vous traverse l’esprit en ce moment même : « Est-ce que l’on peut réellement se défaire de ses blocages émotionnels simplement en dansant ?
Si oui, alors quels sont les mécanismes qui entrent en jeu dans ce phénomène ? »
Tout d’abord, la danse mobilise le corps de manière intense, ce qui permet de libérer notre énergie, souvent celle qui est associée aux émotions refoulées.
Ne dit-on pas qu’une bonne séance de sport permet de lâcher prise et de se défouler ?
C’est exactement le principe de la danse-thérapie ! En réalité, c’est comme si les participants donnaient une forme physique à leurs sentiments et c’est sans doute l’un des aspects les plus intéressants de cette discipline: le mouvement permet d’exprimer des émotions profondes, de les libérer et de les transformer.
Ainsi, la danse-thérapie aide à gérer le stress et l’anxiété et favorise un mieux-être global.
De nombreuses études scientifiques ont confirmé ces faits et même prouvé que la danse-thérapie contribue à réduire les symptômes de la dépression chez les adultes[1].
Elle apparaît également comme un outil complémentaire utile dans le traitement des individus ayant subi des traumas psychologiques[2].
De plus, elle permet de développer la créativité, la confiance en soi et l’estime de soi. Elle stimule les fonctions cognitives et favorise la concentration.
Sans oublier ses multiples bienfaits sur le physique.
En effet, la danse reste une activité très complète, qui améliore la coordination, la posture, la souplesse et la force musculaire, tout en favorisant également une meilleure respiration et une circulation sanguine optimale.
Le déroulement du process
Une séance de danse-thérapie se passe généralement en groupe, et plus rarement en individuel.
Le thérapeute vous guide à travers différents exercices et improvisations, sans jugement.
L’objectif est de vous permettre d’explorer votre corps et vos émotions en toute liberté.
La fréquence des séances dépend de vos besoins et de vos objectifs. Il est toutefois conseillé de commencer par une séance par semaine pour en ressentir les bienfaits.
La danse-thérapie est accessible à tous, quel que soit l’âge ou le niveau physique, car il n’est pas question de rechercher la beauté du mouvement, ni une quelconque performance.
Néanmoins, si vous avez des douleurs corporelles ou des blessures particulières, informez-en votre thérapeute afin qu’il puisse adapter ses propositions de mouvements.
Pour trouver un professionnel près de chez vous, vous pouvez vous renseigner auprès de votre médecin, de votre psychologue ou consulter les annuaires en ligne spécialisés.
De nombreuses associations proposent également des formations et des ateliers de danse-thérapie.
Enfin, vous pouvez également vous tourner vers La Fédération Française de Danse-thérapie pour trouver un professeur qualifié près de chez vous.
N’hésitez pas à vous lancer dans cette aventure ! La danse-thérapie est un bel outil, simple et accessible pour se reconnecter à soi-même et améliorer sa qualité de vie.
Du moins, vous ne risquez rien à tenter l’expérience et si cette dernière ne vous convient pas, vous en tirerez au moins les bénéfices de l’activité physique.
Vos commentaires sont les bienvenus.
