Les apports de Marchesseau à la médecine naturelle - Nouvelle Page Santé

Les apports de Marchesseau à la médecine naturelle

Un matin froid et pluvieux.

Nous sommes à la fin des années 20.

Le jeune homme qui sort du terrain de rugby où il vient de passer une petite heure à chahuter dans la boue, s’apprête à prendre une douche.

Une fois sous l’eau chaude qui détend le corps et l’esprit, il pense à son avenir avec un appétit d’ogre : il rêve de philosophie, de droit, de médecine (pour faire plaisir à ses parents), de voyages…

Tout est encore un peu en désordre mais bientôt le destin va faire son œuvre, et Pierre-Valentin va devenir Marchesseau, l’un des pères fondateurs de la naturopathie.

Les voyages forment la jeunesse et… les idées

Dans les années 40, Pierre-Valentin Marchesseau revient d’un séjour formateur aux États-Unis.

Depuis la mort tragique de son jeune frère, il se passionne pour le fonctionnement du corps humain et la façon dont on peut le maintenir en pleine santé.

Il trouve, en outre-Atlantique, des réponses à bien des questions auprès des hygiénistes.

Ce mouvement a le vent en poupe.

Il a la particularité de ne plus considérer le symptôme comme l’ennemi à combattre, mais bien à chercher les causes profondes de la maladie.

Ses adeptes reviennent aux fondements de la médecine traditionnelle qui repose sur l’hygiène de vie et les capacités naturelles que possède le corps à s’auto-régénérer.

Dans cette optique, le repos, l’alimentation saine, l’activité physique, la gestion des émotions et les relations sociales épanouissantes se posent comme des piliers de la pratique hygiéniste.

Tout cela parle profondément à Marchesseau, qui ne perd pas une miette des conseils et enseignements des sommités qu’il rencontre lors de son séjour.

Ce sont d’ailleurs de multiples rencontres ou lectures marquantes qui inspireront Marchesseau tout au long de sa vie.

Parmi elles : les écrits et la méthode de Sébastien Kneipp, le Pr Edmond Desbonnet (père de la culture physique en Europe), le Dr Georges Rouhet (pionnier de l’hydrothérapie), ou le Dr Paul Carton (hygiéniste).

À l’aube des années 40, il a suffisamment voyagé et échangé avec différentes personnalités aux visions diverses pour poser les bases de la naturopathie moderne.

Car c’est là le grand talent de Marchesseau : sa capacité à absorber, analyser, et synthétiser les connaissances dont il se nourrit avec gourmandise.

Son accomplissement ultime sera la création, en 1973, de l’Institut d’Hygiène Vitale à Paris.

De nombreux naturopathes y seront formés et encore aujourd’hui les enseignements de Pierre-Valentin Marchesseau sont incontournables dans toutes les écoles de naturopathie.

Il laisse aussi derrière lui une cinquantaine d’ouvrages dans lesquels il dispense son savoir.

Ce que les médecines douces doivent à Marchesseau

Avant tout, une pratique fondée sur des habitudes de vie saines et simples : bien se nourrir, bien dormir, faire régulièrement des exercices physiques et respiratoires, profiter d’un ensoleillement raisonné et des bienfaits de la nature.

Marchesseau a réintroduit dans la médecine de son époque une vision holistique de la santé.

Traiter les maux en considérant toutes les dimensions qui font l’être humain (spirituelle, mentale, et physique) est plus que jamais d’actualité et demeure, selon moi, la direction à ne jamais perdre de vue.

N’oublions pas qu’à l’époque de Marchesseau, le médicament était roi.

Les récents progrès en pharmacologie semblaient pouvoir résoudre tous les problèmes de santé à l’aide de pilules.

S’en affranchir était donc plutôt marginal et particulièrement courageux.

Selon lui, les médicaments ne devaient être utilisés qu’en dernière intention et surtout pas à titre préventif.

Marchesseau imaginait en fait un triangle ayant pour base la naturopathie et pour sommet l’allopathie.

Cela relève du bon sens : si la base est solide, il ne devrait pas être nécessaire de consommer à outrance des médicaments allopathiques.

La plupart des médecines douces s’inspirent aujourd’hui de ce principe et des préceptes établis par Pierre-Valentin Marchesseau au début du 20ème siècle.

Les grandes lignes tracées par Marchesseau

Il me semble important de rappeler à quel point les idées de Marchesseau influencent encore les naturopathes d’aujourd’hui.

Son enseignement repose sur 10 techniques incontournables :

  1. La diététique

Le mot diététique vient du grec « Diaitêtikê », qui signifie « hygiène de vie ». Elle était déjà à la base des préceptes d’Hippocrate, et Marchesseau en avait également fait un pilier de sa méthode. Il privilégiait les aliments non transformés et crus, tout en conseillant de modérer la consommation de viande. La diététique inclut l’alimentation, mais aussi tout ce qui concourt à une vie saine.

  1. La nutrition

C’est la science qui prend en compte le rôle des nutriments et les besoins nutritionnels de l’organisme. Là où la diététique parle d’« aliments », la nutrition s’intéresse aux « nutriments ».

  1. L’hydrologie

Il s’agit de l’utilisation des bienfaits de l’eau aussi bien en interne qu’en externe (eaux thermales, bains chauds ou froids, hydrothérapie du côlon, enveloppements, hammam et sauna, bouillottes…).

  1. L’exercice physique

Marchesseau a repris les principes de la biokinésie prônée par Edmond Desbonnet. L’activité physique est indispensable pour rester en bonne santé mais elle doit être adaptée aux capacités de chacun.

  1. La psychologie

La gestion du stress et des émotions est fondamentale dans la pratique de Marchesseau, et nous savons aujourd’hui à quel point elle influence notre santé en général. Les techniques de relaxation comme la méditation sont aujourd’hui complètement intégrées dans la plupart des médecines naturelles.

  1. La phytothérapie

On parle ici de l’utilisation des plantes quelle que soit la manière (aromathérapie, gemmothérapie, tisanes, extraits secs, hydrolats, etc.).

  1. Les techniques manuelles

Elles comprennent les différents massages (relaxants, drainants, amincissants…)  mais aussi la réflexologie, le shiatsu, l’ostéopathie, etc.

  1. L’oxygénation

Nous connaissons le rôle essentiel de la respiration. Marchesseau conseillait vivement de prendre l’air en marchant dans la nature. Aujourd’hui, nous disposons de multiples exercices respiratoires, du bol d’air Jacquier et, bien sûr, des bienfaits du contact avec la forêt, l’océan ou les jolis chemins de campagne.

  1.  L’actinologie

Il s’agit de profiter des bienfaits du rayonnement solaire, directement ou via des appareils de luminothérapie. La chromothérapie se classe aussi dans cette catégorie de soins.

  1. Les techniques énergétiques

Ce sont les approches qui utilisent l’énergie pour rééquilibrer l’organisme : magnétisme, lithothérapie, aimants, reiki, etc.

Comme vous pouvez le constater, nous devons beaucoup à Pierre-Valentin Marchesseau, et je tenais à lui rendre hommage aujourd’hui.

Sa mémoire perdure à travers son enseignement, qui continue d’être largement diffusé dans les écoles de naturopathie, et tout particulièrement dans l’école qu’il avait fondée et qui existe toujours.

En effet, de son vivant, Marchesseau avait décidé de léguer son école à Philippe et Chantal Dargère, convaincu de leur volonté de transmettre et de respecter cette authentique naturopathie vitaliste.

Dans les années 40, le père de Philippe avait été suivi par Marchesseau, et les deux familles étaient restées très proches.

Aujourd’hui, l’école forme de nombreux naturopathes.

Si vous le souhaitez, vous pouvez obtenir des renseignements ICI.

Saviez-vous que Pierre-Valentin Marchesseau avait eu une telle influence sur les thérapies naturelles en vogue aujourd’hui ?

En aviez-vous déjà entendu parler ?

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Merci de ne poser aucune question d’ordre médical, auxquelles nous ne serions pas habilités à répondre.

En soumettant mon commentaire, je reconnais avoir connaissance du fait que les éditions Nouvelle Page pourront l’utiliser à des fins commerciales et l’accepte expressément.

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Joubert
17 jours il y a

Naturopathe formé par PV Marchesseau, j’ai été très heureux de lire votre article. Vous m’avez appris des détails de sa vie que je ne connaissais pas. J’ai actuellement 87 ans, j’ai écrit 3 livres sur ces principes, dont « manger pour guérir », le dernier. Je donne quelques conférences encore aujourd’hui. Et pour illustrer le bien fondé de sa méthode, j’ai toujours bon pied bon oeil, aucune maladies, aucune tare, et aucun médicament chimique à la maison. Randonneur, très actif, le grain semé par Marchesseau était de bonne qualité. Merci pour votre article. Fernand Joubert.

Nathalie MONTES
Nathalie MONTES
17 jours il y a

Quel bonheur de lire un article sur PV MARCHESSEAU qui parle également de Philippe et Chantal DARGERE qui ont tellement fait derrière lui pour maintenir et transmettre ses enseignements
Je suis actuellement en 4e année à l’école DARGERE (reprise par leurs 2 filles et maintenant par leur fille Gladys) – nous avons de merveilleux enseignants ayant l’envie de transmettre dans l’esprit MARCHESSEAU
Vive la naturopathie vitaliste

Laurent Tessier
Laurent Tessier
16 jours il y a
Répondre à  Nathalie MONTES

Merci Nathalie, ce fut un plaisir d’évoquer la mémoire de Pierre Valentin Marchesseau ! Bien à vous. Laurent

Hélène
Hélène
17 jours il y a

Merci beaucoup pour ces belles informations….

Maflor
Maflor
17 jours il y a

Je suis ébahie par la qualité de votre présentation d’un sujet aussi riche et complexe. Ce qui pourrait être développé dans cet « univers* de la médecine naturelle, c’est un « tome » (donc plus qu’un chapitre!) qui enseigne comment lire les signaux du corps et de tous les systèmes relevant de la sensitivité. On a encore trop souvent la réaction de traiter ce qui gêne plutôt que de remonter à la source des signaux qui peuvent être comparables à des feux rouges clignotants . Evidemment, quand on ressent des sirènes on est obligé de réagir. Or, souvent de petits signaux pris adéquatement… Lire la suite »

Duval
Duval
17 jours il y a

c’est vraiment sympa de lui rendre hommage c’est si rare
comme ceux qui ont pillé sans vergogne l’invention de l’instincto thérapie (régime paléo) de Guy Claude Burger sans jamais le citer !!
honte à eux Cordialement

Quoeurnat
Quoeurnat
17 jours il y a

Oui je connaissais vaguement. Septua sans pathologie. Suis là SANTÉ depuis 1/2 siècle par livres, revues, conférences.

Bessenay
Bessenay
15 jours il y a

Oui des patients suivaient ses conseils c’était très positif Ils m’en ont parlé et j’ai étudié la phyto l’aromathérapie 1 peu, l’homéopathie,la santé par le jeune ….

Betty LUX
Betty LUX
14 jours il y a

Merci d’avoir évoqué le travail de PV Marchesseau dont j’ai suivi l’enseignement pendant 2 ans 1/2 (1984/1986). Je n’ai pu continuer pour des raisons pécuniaires mais ses cours ont enrichi mes connaissances para-médicales. Ces années-là Daniel Kieffer donnait des cours chez Marchesseau, si instructifs.Betty LUX

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