La réalité sur les plantes dépolluantes - Nouvelle Page Santé

La réalité sur les plantes dépolluantes

Tout comme moi, vous avez sûrement déjà lu ou entendu qu’il est possible de lutter contre la pollution de nos intérieurs, naturellement et simplement… en faisant appel aux plantes !

Durant longtemps, je considérais donc moi-même la chose comme une certitude, jusqu’au jour où je me suis réellement penché sur la question.

N’ayant jamais douté de tous les innombrables bienfaits des plantes pour notre santé, je m’attendais à trouver des informations qui abondent dans ce sens.

Cependant, lorsque j’ai entrepris mes recherches, j’ai été rapidement pris au dépourvu…

Quelle est finalement l’origine de cette croyance ? Peut-on réellement faire confiance aux plantes pour purifier nos intérieurs, et si non, que faire ?

Je vous raconte toutes mes découvertes dans cette nouvelle lettre !

Aux origines du mythe

“Des plantes capables d’absorber le toluène[1], le xylène[2] ou encore l’ammoniac[3]”…

De tels arguments marketing sont monnaie courante chez les fleuristes, sur le net ou dans les journaux.

A tel point que la plupart d’entre nous semble considérer qu’il s’agit là d’un fait immuable !

Mais comment une telle croyance populaire au sujet des « plantes dépolluantes » a-elle réussi à voir le jour ?

Tout a commencé dans les années 80.

Le jeune chercheur Bill Wolverton est engagé par la NASA pour étudier les effets des plantes d’intérieur sur la qualité de l’air.

Il met alors au point une expérience, qui consiste à placer des plantes en pots dans de petites enceintes, à l’intérieur desquelles sont injectées des doses contrôlées de polluants.

Au bout de 24h, des analyses sont faites pour mesurer la quantité de polluants restant dans les enceintes.

Basés sur ces seules données, les résultats obtenus sont très convaincants :

Pour les différentes plantes testées, ils indiquent une diminution moyenne de 21,8% de la concentration pour le trichloréthylène (un solvant cancérigène), de 44,8% pour le benzène (polluant principalement émis par le trafic routier) et 55,6% pour le formaldéhyde (polluant émis lors de la combustion de matériaux)[4] !

Voilà qui apparaît spectaculaire et qui aurait, à l’époque, contredit les études de la prestigieuse agence spatiale ?

Une étude qui ne prouve pas grand-chose

Pourtant, en lisant cette étude, il m’est apparu flagrant que les conditions de l’expérience ne reflétaient pas la réalité…

A commencer par la taille des enceintes utilisées, dont le petit volume (0,4 m³ à 0,9 m³) est tout simplement incomparable à celui d’un espace de vie ou de travail standard et, par conséquent, force les polluants aériens à entrer en contact direct avec les plantes.

Dans les conditions d’aération d’une pièce classique, nos végétaux ne « captent » pas nécessairement aussi bien les substances indésirables.

De plus, dans l’expérience menée par Wolverton, les plantes ne sont  confrontées qu’à une unique source de pollution, tandis que nos intérieurs en renferment plutôt un cocktail !

Les résultats obtenus dans les années 80 sont donc convaincants pour un contexte de laboratoire, mais rien n’indique que cela soit aussi le cas dans la vie de tous les jours.

Les conclusions du projet PHYTAIR

Et justement, un très sérieux avis de l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie)[5] publié en 2013 est venu confirmer mes soupçons.

Leur vaste projet, PHYTAIR, initié à l’époque en vue d’étudier le rôle des plantes sur la qualité de l’air afin de répondre à de nouveaux enjeux sanitaires, fait cette fois-ci état de résultats tout à fait décevants.

Dans le détail, PHYTAIR a débuté en 2001 et s’est poursuivi jusqu’en 2012, avec pour objectif d’achever 3 phases d’expérimentation.

Sans surprise, les premières phases réalisées en laboratoire, ont conclu à un impact positif des plantes sur la qualité de l’air pour 3 polluants étudiés (benzène, formaldéhyde, monoxyde de carbone), sur un schéma identique à celui de l’étude de la NASA.

Or, la 3ème et dernière phase, qui consistait à tester les facultés dépolluantes des plantes en conditions réelles[6], a révélé des taux d’absorption insignifiants.

À tel point que l’ADEME considère dans son avis que l’argument « plantes dépolluantes » n’est pas validé scientifiquement au regard des niveaux de pollution généralement rencontrés dans les habitations et des nouvelles connaissances scientifiques dans le domaine ».

Voilà qui ne laisse plus vraiment d’espoir, ni de doute sur la question !

Moins de polluants, plus d’aération

Mais alors, si nous ne pouvons pas compter sur les plantes pour assainir l’air de nos habitations, que faire pour tenter de ménager notre santé ?

En ce sens, le projet PHYTAIR a révélé un impact bien supérieur du renouvellement de l’air sur les concentrations de polluants.

Autrement dit « l’aération et la ventilation restent bien plus efficaces que l’épuration par les plantes », d’après l’avis de l’ADEME.

Alors, pensez à bien ouvrir les fenêtres, chaque jour, dans toutes les pièces de la maison, y compris en hiver, pour évacuer le monoxyde de carbone et les autres polluants générés par les chauffages d’appoint.

Bien évidemment, le bénéfice n’en sera que meilleur si vous essayez en parallèle de changer vos habitudes afin d’introduire le moins possible de substances douteuses dans votre environnement.

Cela signifie, qu’il faut également apprendre à apporter une grande attention à l’origine et la composition de vos peintures, de vos produits d’entretien, mais également de vos vêtements et même de votre mobilier !

Car la plupart libèrent des composés organiques volatiles (COV), parfois très néfastes et capables de provoquer des troubles allant de la simple irritation oculaire ou cutanée au développement de problèmes respiratoires tels que l’asthme.

Si les méfaits de substances comme le benzène[7] sont avérés, nous manquons parfois de preuves ou de recul pour affirmer la toxicité d’autres de ces molécules.

Cependant une chose est sûre : moins on s’expose à ces polluants, moins on prend de risques !

Alors, faites au mieux pour stopper la consommation de produits aérosols (déodorants, bombes parfumées, insecticides, etc.) et réduisez au strict minimum l’usage de produits d’entretien.

Cherchez des articles à la composition plus saine, en privilégiant les matières naturelles, telles que le vinaigre blanc, le bicarbonate de soude, le savon de Marseille ou l’huile d’olive, etc.

Des valeurs (plus) sûres (et dans certains cas moins onéreuses !), vers lesquelles il faut essayer de transiter petit à petit.

En d’autres termes et comme toujours, il ne semble pas y avoir de solution miracle pour protéger notre santé et notre environnement.

Nous sommes les acteurs prioritaires de notre quotidien, qui reflète notre manière d’être et nos pratiques !

Et vous, quelles sont vos méthodes pour éviter la présence de tels polluants dans vos intérieurs ?

Vos commentaires sont les bienvenus.

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Sources :

Merci de ne poser aucune question d’ordre médical, auxquelles nous ne serions pas habilités à répondre.

En soumettant mon commentaire, je reconnais avoir connaissance du fait que les éditions Nouvelle Page pourront l’utiliser à des fins commerciales et l’accepte expressément.

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Michelle VUILLERMOZ
Michelle VUILLERMOZ
27 jours il y a

Merci pour toutes ces infos mais mon logement est au rez de chaussée à ras la route. Cette voie de circulation est très fréquentée, desservant un village à 3 km, seule voie de desserte, en face un parking, franchement je n’ose pas ouvrir mes fenêtres, les gaz d’échappement arrivent directement dans ma cuisine. J’ai voulu faire installer une vmc, aucun artisan n’a accepté de le faire, trop compliqué dans l’ancien. Alors, que faire ? Le seul moment de « repit » c’est entre minuit et 4h, heu, et là je dors. L’été les 2 exploitations agricoles passent devant chez moi avec des… Lire la suite »

Jean-Louis
Jean-Louis
27 jours il y a

Après tentative de vérification, je constate que toutes les assertions concernant l’effet dépolluant de certaines plantes viennent d’une source unique: « Les plantes dépolluantes – purifier l’air de la maison ou du bureau avec des plantes » d’Ariane Boixière et Geneviève Chaudet, éditions Rustica 2007, lesquels font suite aux travaux de Bill Wolverton. Un chercheur français dont je n’ai pas noté le nom précise : « les recherches ont été réalisées dans des milieux à forte concentration, on ne sait pas si les effets d’absorption des plantes s’applique dans un milieu où les polluants sont plus dilués, il faudrait faire d’autres études » Il… Lire la suite »

Nathalie Trouveroy
Nathalie Trouveroy
27 jours il y a

Un ami en Inde, ancien de MIT, a purifié l’air de tout un immeuble de bureaux à Delhi – l’une des villes les plus polluées au monde – en consacrant un étage entier à des plantes dépolluantes et en faisant passer toute la ventilation par cet étage.Il avait très soigneusement étudié le choix des plantes et leur combinaison. Le résultat est spectaculaire et nous avons pu le constater en personne. Par ailleurs, tous les déchets de la cantine sont traités par vermiculture et le compost qui en résulte a permis de créer un parc avec des arbres florissants devant l’immeuble!

Lefèvre
Lefèvre
26 jours il y a

Merci beaucoup pour votre message sur les polluants atmosphériques.
Au sujet de l’omniprésence de micro-plastiques dans notre environnement, pourriez-vous nous en dire plus sur la présence de ces micro-polluants dans nos vêtements « polaires » fabriqués semble-t-il à base de recyclage de déchets plastiques ( bouteilles d’eau par ex ) ?

cham
cham
26 jours il y a

bonsoir, très surprenant j’y croyais complètement à ces plantes dépoluantes
heureusement j’ai tjrs aéré et je ne vais pas m’arrètter de sitôt
merci pour ces infos
cham

la claude94
la claude94
21 jours il y a

dommage, j’y croyais !! vous parlez d’aérer son logement. Oui bien, sûr ! Mais, je pense très sincèrement que l’air extérieur est beaucoup plus pollué que celui de l’intérieur (pollutions diverses mais aussi épandages aériens permanents…..). Donc, le mieux ne serait-ce pas d’arrêter carrément de respirer !

Mireille G.
Mireille G.
16 jours il y a

Le sujet abordé est excellent et également rare. Où demeure dans le flou. Dernièrement un professionnel des plantes, plus que fleuriste, me confirmait cette réalité à ce sujet.
Après réflexion je trouve que ça a tellement de sens ! Alors MERCI à vous deux.

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