Cela fait plus de vingt ans que la cigarette électronique a fait son apparition dans notre quotidien.
Elle est même devenue le premier outil de sevrage utilisé par les fumeurs, devant les patchs et autres gommes à mâcher.
Pourtant, à l’heure où j’écris ces lignes, il est encore bien difficile de se faire une idée précise de la nocivité de ce dispositif car les études se contredisent en permanence.
Faisons le point.
Le tabac fait toujours des ravages
Le tabac, bien qu’il soit en vente libre, est une drogue comme les autres. Il entraîne une dépendance forte et rapide.
La fameuse phrase : « j’arrête quand je veux » est un doux leurre.
Allumer ne serait-ce que deux cigarettes par semaine sur une période d’un mois peut modifier de façon notable les neurones et stimuler le besoin de fumer !
Les symptômes liés au manque se font sentir presque immédiatement : agitation, irritabilité, incapacité de se concentrer, etc…
C’est ce que révèle une étude qui s’est étalée sur trois ans auprès d’adolescents1.
Cette étude contredit de façon claire l’idée, parfois répandue, qui consiste à dire que ceux qui fument moins de cinq cigarettes par jour ne deviennent jamais dépendants.
En moyenne, un fumeur sur deux en meurt.
Ce chiffre est assez effrayant !
Cela en fait la première cause de mortalité évitable.
Sous l’effet de la combustion du tabac, les 2 500 composés chimiques qu’il renferme se modifient pour atteindre 4 000 substances dont beaucoup sont extrêmement toxiques.
Parmi elles, on recense le monoxyde de carbone, l’oxyde d’azote, l’acide cyanhydrique, l’ammoniac, divers goudrons et des métaux lourds (cadmium, plomb, chrome, mercure…).
Les conséquences sur l’organisme sont terribles : divers cancers (un cancer sur trois est dû au tabagisme), maladies cardiovasculaires (infarctus, AVC, hypertension…), maladies respiratoires chroniques (bronchopneumopathie chronique obstructive…).
D’autres pathologies sont aggravées par le tabagisme comme les gastrites, les ulcères gastro-duodénaux, le diabète de type II, l’eczéma, le psoriasis, le lupus, les infections ORL (nez – gorge-oreilles) et dentaires, la cataracte et la DMLA (Dégénérescence maculaire liée à l’âge).
Moins 700 000 fumeurs grâce à la cigarette électronique
Les fumeurs savent à quel point il est difficile de décrocher.
Certains ont tout essayé : hypnose, patchs, gommes, acupuncture, aimants, médicaments (le Champix par exemple), sans succès.
Je ne compte plus les cas autour de moi.
En ce sens, l’apparition de la cigarette électronique a constitué un véritable espoir pour eux.
Le fait d’inhaler de la vapeur, bien moins toxique que la fumée de cigarette, de pouvoir ajuster le dosage de nicotine et de conserver la gestuelle du fumeur pouvait ressembler à la méthode idéale pour arrêter.
Après toutes ces années, que peut-on dire des résultats ?
Sur les sept dernières années, environ 700 000 fumeurs auraient réussi à stopper leur consommation de tabac grâce à la cigarette électronique.
Ce succès n’est pas négligeable.
Le Pr Gérard Dubois, membre de l’Académie Nationale de Médecine, s’est mouillé le 29 juillet 2019 sur RMC en affirmant : « la cigarette électronique est destinée aux fumeurs car ils sont en danger, le tabac tue 8 millions de personnes chaque année. Si vous voulez comparer les deux en termes de dangerosité, c’est comparer le pistolet à bouchon avec un canon de marine »2.
Une prise de position claire dans une nébuleuse qui a pourtant de quoi en perdre plus d’un sur la question.
Une communication sans queue ni tête
Si vous cherchez à savoir si la cigarette électronique est plus bénéfique que dangereuse vous aurez bien du mal à obtenir une réponse claire et définitive de la part des autorités de santé.
Je suis dans le même cas que vous malgré tous mes efforts pour avoir des réponses sérieuses.
Voici pourquoi le flou règne autant :
Septembre 2008 : L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) déclare qu’il n’y a pas suffisamment de recherches pour légitimer l’utilisation de la cigarette électronique comme une aide à l’arrêt de la cigarette.
En France en 2011, un avis de l’AFSSAPS (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) recommande de ne pas utiliser la cigarette électronique en raison de la toxicité de la nicotine.
En 2014, la Haute autorité de santé (HAS) « ne recommande pas la cigarette électronique comme outil de l’arrêt du tabac, mais considère que son utilisation chez un fumeur qui a commencé à vapoter et qui veut s’arrêter de fumer ne doit pas être découragée. »
En 2015, l’Académie nationale de médecine se dit favorable à l’intégration de la cigarette électronique dans la stratégie gouvernementale de lutte contre le tabagisme.
En 2016, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) indique que la cigarette électronique :
- peut être considérée comme un outil d’aide au sevrage tabagique pour les populations fumeuses désireuses d’arrêter leur consommation de tabac ;
- constitue un outil de réduction des risques du tabagisme même pour les usagers à la fois de tabac et de cigarette électronique ;
- pourrait constituer un point d’entrée dans le tabagisme ;
En 2022, le Haut conseil de la santé publique (HCSP) dit que la cigarette électronique ne doit pas être proposée comme outil de sevrage du tabac par les professionnels de santé, faute de recul sur ses bénéfices et ses risques.
Cet avis remplace un précédent daté de 2016, dans lequel le HCSP estimait que la cigarette électronique pouvait « être considérée comme une aide pour arrêter ou réduire la consommation de tabac.»
Bref, la contradiction règne en permanence comme vous pouvez le constater…
A mon humble avis
Permettez moi d’essayer de clarifier la situation en faisant preuve de bon sens.
Pourquoi est-ce toujours mieux que le tabac ?
La cigarette électronique produit de la fumée artificielle (vapeur) contenant ou non de la nicotine.
Cette vapeur est produite en chauffant des liquides (e-liquides) qui se composent de propylène glycol (liquide incolore, inodore, légèrement visqueux qui est très utilisé dans l’univers de la beauté comme émulsifiant, humectant ou conservateur), de glycérine végétale, de nicotine (à différentes concentrations), d’eau et d’agents aromatisants.
Contrairement à la cigarette traditionnelle, aucune combustion n’a lieu et c’est le gros point fort de ce système.
La plupart des composés toxiques que l’on retrouve dans la fumée de cigarette sont absents lorsqu’on vapote.
Le nombre d’études scientifiques sur la toxicité de l’e-cigarette est faible en raison de problèmes méthodologiques (études de petite taille, résultats contradictoires, absence de suivi à long terme, conflits d’intérêts).
Un point commun demeure pourtant, vapoter, si ce n’est pas dénué de danger pour la santé, sera toujours moins nocif que fumer.
Je peux ajouter à cela que de nombreuses personnes parviennent à réduire considérablement leur consommation de cigarettes classiques ou à arrêter complètement grâce à la e-cigarette.
J’ai pu le constater autour de moi et c’est un point
non négligeable.
Pourquoi ce n’est pas sans danger ?
Tout d’abord, il faut savoir que beaucoup de jeunes commencent à vapoter très tôt et que cela peut les inciter par la suite à entrer dans le tabagisme3.
En effet, la nicotine présente dans les e-liquides entraîne la même dépendance que celle induite par les cigarettes classiques.
Malheureusement, le marketing qui insiste sur le côté « fun » et les parfums agréables (on se croirait chez Mariage Frères dans certaines boutiques !) fonctionne à plein régime.
Même si les études se contredisent souvent, de nombreux effets néfastes pour la santé ont été rapportés.
Par exemple en 2019 lors du 68ème congrès de l’American College of Cardiology une étude4 a été mise en avant et elle signale que par rapport aux non-fumeurs, les vapoteurs ont :
- 34% de risques en plus d’avoir une crise cardiaque ;
- 25% d’avoir une maladie coronarienne ;
- 55% de souffrir de dépression ou d’anxiété.
Si l’on compile différentes recherches5,6,7 qui ont été faites sur les effets néfastes de la cigarette électronique on retrouve plus particulièrement :
- une altération des défenses immunitaires au niveau de la muqueuse nasale et pulmonaire qui induit un risque plus fréquent et une guérison retardée des infections respiratoires ;
- un risque accru de maladies inflammatoires touchant les voies respiratoires et les alvéoles pulmonaires comme l’emphysème ou la bronchite ;
- une irritation des voies respiratoires due au propylène glycol et aux arômes utilisés dans les e-liquides ;
- le risque de production de substances potentiellement cancérigènes (acroléine, formaldéhyde etc…) au moment où le e-liquide est chauffé pour créer de la vapeur ;
- une augmentation du rythme cardiaque ;
- la survenue de stress oxydatif (production accrue de radicaux libres).
Quelques conseils pour arrêter de fumer pour de bon
Nous l’avons vu, remplacer la bonne vieille cigarette par son double électronique présente un avantage certain pour les personnes désireuses de se sevrer du tabac.
A condition d’atteindre l’objectif… à savoir ne plus fumer et ne plus vapoter au bout d’un certain temps.
Le passage à la cigarette électronique ne doit être que transitoire (6 mois me semble une période raisonnable).
Il ne s’agit pas de remplacer une mauvaise habitude par une autre !
Pour optimiser vos chances de réussir ce pari difficile, vous pouvez, parallèlement à l’usage de la cigarette électronique, faire appel à quelques méthodes naturelles.
1. Pour commencer je vous recommande de reprendre une activité physique modérée. Le yoga, la randonnée, la natation, le Pilates, un peu de vélo. Cela vous permettra de reprendre contact avec votre corps. Vous allez ressentir le bonheur de vous oxygéner, le plaisir de ne pas inhaler de fumée pendant une heure ou deux. Essayez de retarder au maximum la reprise du vapotage après l’effort.
2. Tournez-vous vers les plantes médicinales. La valériane est traditionnellement utilisée pour aider au sevrage car elle calme les angoisses liées au manque et petit bonus : elle dénature le goût de la cigarette ! Je vous la conseille en extrait liquide : prenez 40 à 50 gouttes diluées dans un peu d’eau, 3 fois par jour, 2 à 3 semaines par mois.
Le Kudzu est la plante de la désaccoutumance par excellence. 2 à 3 gélules dosées à 250 mg par jour sous forme d’extrait standardisé, pendant toute la durée du sevrage, jusqu’à ce que les envies de fumer et l’hyper-activité nerveuse s’estompent. Vous pourrez alors diminuer progressivement.
Attention : le kudzu est déconseillé aux personnes sous anti-coagulants, avec un antécédent de cancer hormono-dépendant et aux femmes enceintes ou allaitantes.
Une synergie de mélisse, damiana et d’aspérule odorante sous forme de tisane pourra également vous aider. Boire 3 tasses par jour.
3. Les huiles essentielles équilibreront également vos émotions. Je vous recommande :
• Le pin sylvestre (Pinus sylvestris) et l’eucalyptus radié (Eucalyptus radiata) qui sont oxygénants et renforcent la volonté.
• La lavande (Lavandula vera) qui calme le système nerveux.
À chaque envie de fumer, respirez une de ces huiles directement au flacon.
Et vous, quelle expérience avez-vous avec le tabac ? Avez-vous essayé la cigarette électronique ? Avec quels résultats ?
Bonjour, On peut aussi chiquer un bâton de réglisse qui détourne l’accoutumance du geste et du goût…
Bonjour Laurent. En réponse à l’article sur la difficulté d’arrêter de fumer, j’apporte mon témoignage « d’ex énorme fumeuse » :2 paquets/jour et + si sortie soirée. Maintes tentatives avec diverses solutions: passage de cigarettes blondes à brunes, aux cigares, à la pipe. Les chewing-gum à la nicotine, l’acupuncture globale et l’auriculothérapie… Les patchs « sur courte période » comme indiqué sur les boîtes – et c’est là – le hic. J’explique. La méthode me convenant le mieux était les patchs associés à une courte cigarette spéciale en plastique contenant une capsule de nicotine( pour utilisation ponctuelle, notamment au cours d’envie violente). Cela fonctionnait… Lire la suite »
Alors il faut qu il face quoi le fumeur??
Les études qui disent que sa augmente certains risques viennent des États Unis donc des plus gros producteurs de tabacs en or un conflit d intérêt
« J’arrête quand je veux ! » Pour moi ce fut le cas. J’ai été grande fumeuse : 2 paquets par jour pendant environ 20 ans. Un jour je me suis dit : j’arrête : J’ai pris un thé le 8 juin 1990 à 10 H 15 au bureau, et ma dernière cigarette. Je n’ai plus fumé bien qu’ayant encore toujours des cigarettes chez moi. J’ai fumé trois cigarettes la nuit du décès de ma maman. et plus rien. Sans aide médicale, sans hypnose, sans rien. Chacun fait ce qu’il peut avec ou sans motivation et/ou volonté. Bonne journée.
Votre affirmation : « En moyenne, un fumeur sur deux en meurt. Ce chiffre est assez effrayant ! » ne semble pas tout à fait conforme à la réalité. Bien évidemment il faut que les fumeurs arrêtent de fumer mais ce n’est certainement pas en annonçant de faux chiffres pour faire peur, comme cela est le cas depuis 2 ans pour le covid, que l’objectif sera atteint.
bien cordialement
J’ai essayé d’arrêter de fumer en m’aidant de la cigarette èléctronique mais celle-ci me faisant tousser j’ai cessé de l’utiliser
Bonjour moi sa fait 32 ans que j’ai arrêté de fumer c’est un magnétiseur mais comme ont ma dit il faut aussi de la volonté
Je me suis arrêtée de fumer il y a 2 ans .En novembre 2019 j’ai beaucoup diminué le nombre de cigarettes fumées en 1 journée en réfléchissant aux spots télé sur l’arrêt du tabac. Je suis passée d’un paquet par jour à un paquet en 3 jours .Je m’imposais des crénaux sans fumer dans la journèe .Puis un jour en dėcembre j’ai dėcidė de ne pas aller chercher des cigarettes tout de suite à la fin de mon dernier paquet . J’ai tenu 3 jours sans souci . Même chose un mois plus tard .Lå j’ai ėgalement tenu 3 jours… Lire la suite »
Bonjour, ayant dans ma famille une personne en stade terminal du cancer des poumons, je me suis motivée pour arrêter de fumer. Je suis passée à la cigarette électronique et ai diminué sur 2 mois le taux de nicotine. Aujourd’hui, soit 4 mois après le début de mon sevrage, je n’ai plus de nicotine dans mon liquide et je ne vapote que 2 ou 3 « taffes » dès que je ressents l’envie de fumer, soit principalement après les repas. La cigarette électronique est pour moi un réel moyen d’arrêter de fumer en douceur, sans tous les effêts secondaires.
Félicitation pour cet article très clair et pertinent .
Cela se passait a l’armée en salle de court, j’ai voulu envoyer de la fumée derrière moi ,j’ai soufflé dans une pointe BIC par le petit trou latérale, résultat, ma pointe BIC » cristal » est devenue couleur jaune. C’ étais la nicotine qui sortait de mes poumons !!!cela m’a dégouté, J’ai déposé mon paquet de cigarettes dans ma « piolle » il a vite disparu J’avais 22 ans, j’en ai aujourd’hui 87 depuis je n’ai jamais retoucher a ce poison.
Vous critiquez les changements d’opinion des autorités en ce qui concerne les « vaporettes ».
c’est normal que ça évolue en fonction des connaissances.
Et comme on dit > seuls les imbéciles ne change pas d’idée.
Bonne réflexion.
Bizarre, bizarre, vous avez dit bizarre.
pourquoi mon commentaire n’a t’il pas été publié ?
Parce qu’il n’allait pas dans le sens de vos assertions ?
Soyez honnête et laissez paraître sur votre site tous les commentaires même s’ils sont interrogatifs !
Je résilie mon abonnement.
« La politesse ne tue pas ».
vous semblez l’ignorer. 🚑
Bonjour, j’ai découvert la cigarette électronique avec enthousiasme il y a 4 mois, car je voulais cesser de fumer et économiser 130€/ mois….mais j’adore fumer, des longues et très fines cigarettes ultra light….environ 7 à 8 par jour… Je suis descendue à 3 ou 4 cigarettes par et jour, et je vapote , mais je n’arrive pas à cesser complètement cette habitude…même certains jours plus anxieux, je remonte en quantité de cigarettes, car la e- cigarette n’est pas assez forte ..Dur dur d’arrêter….😞
Bonsoir Laurent, J’ai fumé pendant plus de 50 ans. Je me suis préparée mentalement, petit à petit, jusqu’au jour où j’ai décidé de ne plus acheter de cigarettes. C’était il y a 6 ou 7 ans, un 1er Mai et pour me procurer mon » poison » il fallait que je prenne le bus car les tabacs par chez moi étaient fermés. Je me suis dit on verra demain car si je tiens la journée, j’arrête. Et j’ai arrêté sans problème. Je n’ai donc jamais utilisé de cigarette électronique. Je pense que je n’aurais pas aimé. Mon fils s’en sert,… Lire la suite »
Je trouve que cette cigarette aurais pu être utiliser contre le Covid au lieu du tabac d’y ajouter un médicament qui allait directement aux poumons.