Pourquoi vous devriez utiliser la pâquerette plus souvent - Nouvelle Page Santé

Pourquoi vous devriez utiliser la pâquerette plus souvent

Arnica montana est certainement la plante médicinale la plus vendue en pharmacie.

On peut s’en féliciter : c’est le signe d’un engouement réel de la part du public. Nous sommes de plus en plus nombreux à nous tourner vers les plantes pour nous soigner.

Et quand les plantes se révèlent aussi efficaces que l’est l’arnica pour faire passer les coups et les bosses, on se dit que l’on fait un joli geste pour la planète en se soignant avec !

Oui mais… pas toujours !

C’est un sujet sur lequel on n’est pas toujours bien informé : ce n’est pas parce que c’est naturel que c’est forcément bon pour l’environnement !

Car la « mode » des plantes sauvages et médicinales n’est pas sans impact pour la biodiversité.

Si vous aimez vraiment la nature, vous devriez faire ceci

Prenons l’exemple de l’arnica, justement, plante sauvage de nos montagnes.

Depuis des années elle fait l’objet de cueillettes massives et déraisonnées pour servir les industriels de la pharmacie et parapharmacie.

L’Association française des professionnels de la cueillette de plantes sauvages (AFC) a alerté à plusieurs reprises sur sa raréfaction alarmante[1].

Aujourd’hui, les dommages du réchauffement climatique s’ajoutant à ceux des cueillettes clandestines, la ressource est plus que jamais menacée[2].

La situation est grave pour l’arnica, mais aussi pour de nombreuses autres plantes sauvages « à la mode » en herboristerie et en pharmacie-parapharmacie.

Nous devons absolument prendre conscience de cette réalité et nous informer à ce sujet. C’est tellement dommage que l’engouement pour les produits à base de plantes soit synonyme de leur destruction à court, moyen ou long termes !

Heureusement, à notre échelle, en tant que consommateur, nous pouvons faire quelque chose.

Nous pouvons nous tourner vers des solutions de remplacement dont la ressource n’est pas menacée.

Cela tombe bien, il en est une qui travaille aussi bien que l’arnica contre les coups et les bosses, et qui se trouve en abondance à deux pas de votre porte, où que vous vous trouviez !

Si petite qu’elle en serait invisible, si commune qu’elle apparaît insignifiante… Vous la connaissez forcément : il s’agit de Bellis perennis, la pâquerette, tout simplement !

La pâquerette mérite que vous la regardiez d’un autre œil

Abondante, elle l’est ! La belle se rencontre aussi bien dans les jardins que dans les terrains vagues et les parcs urbains.

Est-ce que vous avez vraiment besoin que je vous la décrive ? C’est certainement la première fleur qu’un petit enfant apprend à reconnaître…

Peut-être serez-vous content d’apprendre, quand même, que ce que nous appelons « fleur » chez la pâquerette est en réalité une inflorescence (le capitule), composée de dizaines de fleurs minuscules !

C’est l’une des caractéristiques de la grande famille des Astéracées (pissenlit, artichaut, bardane, etc.) à laquelle elle appartient.

Chez notre pâquerette, le capitule est composé d’un cœur de fleurs jaunes en forme de tubes (tubules), qu’entoure une couronne de fleurs blanches en forme de languettes (ligules).

Aucune confusion n’est vraiment possible, si ce n’est peut-être avec la marguerite. Mais cette dernière est beaucoup plus grande (en moyenne 40 à 50 cm contre 5 à 10 pour la pâquerette) et ne fréquente pas les mêmes milieux.

C’est une plante médicinale pour laquelle il n’existe aucune contre-indication, ce qui fait d’elle une plante parfaite pour s’initier à la cueillette en toute sécurité. Et sans craindre d’épuiser la ressource !

Il serait dommage de s’en priver tant elle regorge de bienfaits…

Pourquoi je l’aime beaucoup, passionnément, à la folie !

Elle est un peu délaissée de nos jours, et c’est vraiment injuste.

La pâquerette était pourtant bien connue de nos anciens pour ses nombreuses propriétés !

Je m’y suis réintéressé, pour ma part, lorsque j’ai appris il y a quelques années, qu’autrefois, les soldats l’employaient en cataplasme pour désinfecter et guérir les plaies et les blessures…

Et en effet, elle renferme des mucilages adoucissants et cicatrisants, ainsi que des composés antibactériens, désinfectants[3] : les polyacéthylènes (polyines).

Mais ce n’est pas tout, puisqu’ils se trouvent être très proches de ceux que contient son cousin l’arnica !

La pâquerette sera donc, comme l’arnica, efficace pour soulager les hématomes, en particulier sur des tissus mous, et les œdèmes persistants.

La pâquerette est également reconnue pour ses vertus raffermissantes (cuisses, buste, cou, etc.) et bienfaitrices pour la sphère cutanée, notamment grâce aux tanins qu’elle contient.

Pour profiter de ses bienfaits, il suffit de l’utiliser en externe :

  • Sous forme de cataplasme de ses fleurs fraîches pour guérir les plaies ;
  • Sous forme de macérât huileux pour apaiser les hématomes, l’acné, les rougeurs, l’eczéma…

Je vous donne ma recette (simplissime !) à la fin de cette lettre !

Mais la pâquerette peut aussi faire du bien de l’intérieur. C’est une plante comestible, riche en minéraux et nutriments essentiels. Elle contient notamment du calcium, mais aussi du magnésium, du potassium, du fer, etc.

Ses composés auraient même démontré des propriétés antiprolifératives, induisant la mort cellulaire sur des cellules de cancers digestifs[4] !

N’hésitez donc pas à incorporer ses feuilles et ses fleurs dans des salades sauvages, des jus et des smoothies ou autre préparation de votre choix.

Recette simplissime du macérât huileux de pâquerette

Pour réaliser ce macérât huileux de pâquerette, vous aurez besoin d’un bocal en verre stérilisé à l’eau bouillante, d’une gaze et d’un élastique.

1 – Cueillez des capitules de pâquerettes par temps sec et ensoleillé, de préférence en début de journée. Cueillez-en en quantités suffisantes pour remplir votre bocal au 1/3.

2 – Laissez-les quelques heures sur un linge propre dans une pièce aérée ou au soleil (mais à l’abri du vent), afin de laisser s’évaporer l’excédent d’humidité. Cette étape permet d’accomplir un « demi-séchage ». Il ne faut jamais complètement sécher les capitules de pâquerette, car ils perdraient leurs propriétés.

3 – Une fois cette étape terminée, déposez les capitules dans votre bocal.

4 – Ajoutez de l’huile d’olive vierge extra de première pression à froid (bio de préférence), en prenant soin de bien recouvrir complètement les capitules pour éviter le développement de toute moisissure.

5 – Fermez le bocal, mais pas de façon hermétique, pour que l’huile puisse « respirer » et évacuer l’humidité restante. Vous pouvez pour cela utiliser une gaze et un élastique.

6 – Laissez macérer à l’abri des rayons du soleil durant 1 mois, en vérifiant régulièrement que le niveau d’huile n’a pas baissé. Si l’huile ne recouvre pas totalement la plante, rajoutez-en.

7 – Au bout d’1 mois, filtrez le mélange en pressant bien les fleurs pour récupérer toute l’huile.

8 – Étiquetez votre préparation et la conservez-la à l’abri de la lumière. Vous pourrez la garder 2 à 3 ans, tant que votre macérât n’a pas changé d’aspect.

Ce macérât pourra être employé tel quel ou servir de base pour confectionner un baume, peut-être plus agréable à appliquer sur la peau.

Et vous, avez-vous déjà testé de vous soigner avec des pâquerettes ?

Vos commentaires sont les bienvenus.

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Sources :

Merci de ne poser aucune question d’ordre médical, auxquelles nous ne serions pas habilités à répondre.

En soumettant mon commentaire, je reconnais avoir connaissance du fait que les éditions Nouvelle Page pourront l’utiliser à des fins commerciales et l’accepte expressément.

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Maflor
Maflor
14 jours il y a

Merci de sauver l’arnica!
Et de décrire merveilleusement bien les caractéristiques de Bellis Perennis (qui mérite si bien son nom latin!)

Catherine
Catherine
14 jours il y a

Bonjour ! J’utilise le macérât de pâquerettes depuis de nombreuses années. Par contre, j’utilise une huile sèche type huile de macadamia, plus pratique car moins grasse et d’une odeur des plus agréables !

labérine régine
13 jours il y a

Bonjour, je me sers de la pâquerette pour raffermir le buste depuis des années et pour les bleus mais je n’avais pas pensé aux cuisses et autres partis du corps à raffermir Merci pour l’info.

Henocq
Henocq
13 jours il y a

Bonjour
Reste le problème de l’énorme pollution qu’absorbent ces jolies paquerettes dans nos jardins !!!!

GABY Cat.
GABY Cat.
13 jours il y a

Bravo pour cet article particulièrement intéressant et instructif.
Il nous réconcilie à la beauté de la nature et à la joie des simples…..
La recette du macérât de pâquerettes est un bonus de bonheur !
Un grand MERCI.

Marguerite
Marguerite
12 jours il y a

Moi j aimerai savoir ces qoi le mot ( regard) qui va avec un elastique moi je suis Québécoise peut-être que vous vos mots ne veux pas dire la même signification pour moi Merci

F MARREL
F MARREL
12 jours il y a

Bonjour,
Merci pour ce bel article. J’utilise le macérât de pâquerettes depuis longtemps pour raffermir le buste. Je vais donc élargir l’utilisation. Merci pour la recette!

Perez
Perez
11 jours il y a

Frédérique

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