S’inspirer des toiles d’araignées pour produire des tissus hyperrésistants, ou encore des moustiques pour créer des aiguilles de seringues indolores, c’est là tout le génie du biomimétisme !
Le concept : prendre exemple sur le monde vivant pour concevoir de nouvelles technologies capables d’apporter des solutions aux problématiques humaines.
Les nouveautés fleurissent ces dernières années, et je suis émerveillé de toutes les applications géniales que la nature nous inspire, notamment en médecine.
En reproduisant des formes, des structures ou même des processus biologiques, les chercheurs parviennent à mettre au point des solutions innovantes pour améliorer la santé des patients, créer de nouveaux appareillages ultra-performants, etc.
Une des découvertes qui m’a récemment marqué a été conçue à l’image de la peau des requins.
Et elle pourrait bien nous aider à résoudre un véritable problème de santé publique…
Quand l’hôpital nous rend malade
Entrer dans une clinique pour bénéficier d’une opération et ressortir avec une infection grave n’est malheureusement pas si rare.
En cause : des bactéries, des virus ou champignons qui malgré les antibiotiques et les désinfectants pullulent dans nos hôpitaux.
On qualifie de maladies nosocomiales les affections ainsi contractées dans les établissements de santé.
Il s’agit fréquemment d’infections des voies urinaires ou respiratoires, ou encore de lésions cutanées dues à des bactéries du genre staphylococcus.
Ces risques ont toujours existé, mais avec l’antibiorésistance ils sont en constante augmentation.
Et ça fait peur !
On estime aujourd’hui qu’au moins 1 patient hospitalisé sur 18 est victime d’une maladie nosocomiale1.
En 2022, la prévalence des patients infectés était de 5,71%, soit une augmentation de 14,7 % en 5 ans si on compare à 2017.
Un pronostic peu rassurant, qui ne risque pas de s’améliorer sans la mise en œuvre de mesures radicales ou… de nouvelles méthodes de lutte efficaces.
C’est là que la peau de requin fait son entrée !
Aux grands maux, les grands requins !
Cette dernière est recouverte de minuscules denticules dermiques (comme de minuscules dents) qui offrent une rugosité spéciale.
Elle réduit notamment la résistance à l’écoulement et, par la même occasion, la capacité de fixation des micro-organismes.
La découverte de ces remparts naturels n’a pas échappé à la société américaine Sharklet™, la première à s’en être emparée pour créer des revêtements antibactériens à usage médical (notamment des cathéters et des sondes trachéales).
Ces revêtements limitent l’adhérence des bactéries (plus de 90 % de transfert bactérien en moins par rapport à une surface lisse !) et réduisent ainsi les risques d’infections.
Le tout, sans produits chimiques ni antibiotiques, simplement en imitant la texture rugueuse de la peau des requins !
Cet usage peut être appliqué à bien d’autres niveaux, sur les boutons d’ascenseur ou les poignées de porte par exemple et plus largement dans les salles opératoires.
Une piste fort intéressante à mon sens pour lutter à la fois contre les infections bactériennes et la source du mal qu’est l’antibiorésistance.
Voici un bel exemple parmi tant d’autres, qui m’encourage à penser que l’humanité devrait aller encore plus loin dans l’étude et la compréhension de son environnement.
En ce sens, le biomimétisme est une mine d’or qui nous pousse à observer la nature plutôt qu’à la détruire… et nous rappelle que c’est elle, la force créatrice toute-puissante qui a tout à nous apprendre !
Une réalité que l’ego surdimensionné de certains a parfois tendance à oublier.
Connaissez-vous le biomimétisme ?
Vos commentaires sont toujours les bienvenus.
Les animaux encore une fois en 1ere ligne pour notre confort. Après le massacre injustifié des requins, un massacre justifié. Cela restera un massacre. Au 21eme siècle, notre espèce soi disant supérieure devrait pouvoir trouver d’autres solutions n’impliquant pas les autres espèces animales.
bonjour, pour éviter une grande partie des maladies nosocomiales avec des produits existants et pas cher, il suffit juste de ne pas utiliser le désinfectant phare: BETADINE(solution iodé artificielle, très allergène) qui tue tous les microbes …sauf le staphylocoque et le streptocoque (connu depuis 1995, et pas de nouveau produit, juste de nouveau protocoles d’utilisation de produits existants!) On peut aisément revenir a un désinfectant beaucoup moins allergènes, l’Alcool IODE (naturel) qui lui tue tout germe. Grace a ces conseils, j’ai déjà pu sauver la mise a des patients réopéré pour des prothèses infectés au Staphylocoque Doré ou Streptocoque, ainsi… Lire la suite »
Bonjour,
Existe t il déjà des objets dont la surface extérieure a été conçue en imitant la peau de requin ? ( boutons de portes, sonnettes au pied du lit des malades, etc…) et d autre part la société américaine que vous mentionnez à t elle déposé un brevet, alors que l inventeur du système est simplement…la nature ?
Je vous remercie d’avoir trouver ces informations intéressantes sur un sujet brûlant qui est la résistance aux antibiotique et , surtout le non respect de la nature qui conduit à la perdition de l’humanité, alors que la compétition à conquérir l’espace même on y implantant, en plus de la pollution, des armes !!
Pensez-vous qu’un traitement avec des huiles essentielles spécifiques puisse soulager le syndrome des jambes sans repos dont souffre ma femme depuis longtemps. ?
Cordialement
Jean-Claude Appert
Cette découverte est effectivement très intéressante, et j’espère que son application sera mise en priorité, et ne restera pas seulement une théorie.
👍🏼
Merci mais hors de question de consommer du requin ; ni chair, ni peau, ni cartilage !
J’ai un pacte avec eux !!!
Tout comme jamais je ne mangerai de cheval.
Mais merci quand même