Chers amis,
Très franchement, je peine à me l’imaginer tant celle-ci rythme mon quotidien : dans ma voiture, mes moments d’attente ou sous la douche, la musique m’accompagne partout !
Lorsque j’étais adolescent, je rêvais même de devenir un célèbre pianiste. Comme beaucoup, probablement…
Après tout, qui n’aime pas la musique ? Cela semble tout naturel, puisque son écoute active dans notre cerveau le circuit de la récompense, celui qui nous procure du plaisir et des sensations de bien-être.
Seule 5% de la population mondiale serait atteinte d’ « anhédonie musicale »[1], un trouble rare et congénital qui se traduit par l’absence d’activation du circuit de la récompense – et donc l’absence de plaisir – à l’écoute de la musique.
Pour le reste, nous sommes tous faits pour la musique !
Mais de là à en faire un outil thérapeutique ?
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le concept de la musicothérapie n’est pas tout récent.
Nos ancêtres avaient déjà bien perçu les effets de la musique sur le mental et les premiers musicothérapeutes exercent leur pratique dès l’Antiquité[2].
Les Égyptiens utilisaient des instruments de musique dans leur pratique médicale, tandis que les Grecs croyaient en l’effet curatif de la musique sur l’esprit et le corps.
Au fil des siècles, la musicothérapie a continué à se développer et à s’intégrer dans différentes cultures à travers le monde.
Au Moyen Âge, l’utilisation de la musique dans les hôpitaux était courante en Europe et en Chine, où elle était utilisée pour apaiser les patients et faciliter leur guérison.
Cependant, la musicothérapie en tant que discipline scientifique et professionnelle moderne a émergé au XXe siècle.
L’influence de la musique dans la réadaptation des soldats blessés pendant les deux guerres mondiales a été un facteur clé de l’établissement de la musicothérapie en tant que pratique clinique.
La première formation académique en musicothérapie a eu lieu en 1944 aux États-Unis, avec la fondation du Bureau of Music Therapy par le psychologue Everett Thayer Gaston.
Depuis lors, cette discipline n’a cessé de se développer dans bien des domaines.
Le pouvoir de la musique
La neurologie nous apprend notamment que la pratique, mais aussi tout simplement l’écoute de la musique, influence la neuroplasticité cérébrale[3], c’est-à-dire la faculté d’adaptation de nos neurones en réponse à un stress, ou à une tache à exécuter par exemple.
En stimulant notre cerveau, elle améliore notre concentration, notre mémoire et notre capacité à résoudre des problèmes.
Il n’est donc pas étonnant que celle-ci ait toute son importance dans l’apprentissage et l’éducation chez les jeunes et les étudiants[4].
Son activité sur le système nerveux est également efficace pour soulager le stress et l’anxiété[5]. La musique a le pouvoir de détendre notre esprit et notre corps, de ralentir notre rythme cardiaque et de réduire la tension artérielle.
La musique, bien sûr, invite aussi les émotions et nous aide à exprimer ce que nous ressentons.
Elle est à ce titre très utilisée en thérapie comportementale et cognitive, pour aider les patients rencontrant des difficultés relationnelles, mais aussi pour combattre des phobies, des TOC, etc.
La musicothérapie est même employée avec succès dans le traitement des douleurs chroniques.
En effet, l’activité neurologique qu’elle suscite entraîne une réponse physiologique qui influence de manière positive la perception de la douleur, quelle que soit son origine[6].
Une discipline paramédicale en plein essor
De plus en plus de professionnels l’ont intégrée dans leur pratique thérapeutique, depuis la pédiatrie où elle accompagne les enfants malades ou hospitalisés, jusqu’en gériatrie où elle gagne désormais du terrain.
Il existe même une liste de professionnels agréés, disponible sur le site de la Fédération Françaises des Musicothérapeutes.
En 2019, la Société Française de Musicothérapie présentait un programme officiel d’accompagnement dédié aux personnes atteintes de démence sénile et de la maladie d’Alzheimer.
Aujourd’hui de nombreux établissements spécialisés en ont fait leur credo pour améliorer la qualité de vie des personnes âgées, en stimulant leurs souvenirs et en favorisant leurs interactions sociales.
Peut-être sera-t-elle bientôt prescrite par les cardiologues, au vu des études suggérant sa capacité à réduire les risques de récidive de l’infarctus[7] ?
En attendant, elle est déjà intégrée dans de plus en plus de CHU et de structures hospitalières, tels que l’Institut du Cancer de Montpellier[8], pour apaiser les patients de tout âge.
Voilà qui donne envie d’expérimenter cette surprenante forme de traitement, non invasive et récréative, qui n’a a priori que du bien à nous apporter !
Si ce sujet vous intéresse, je vous invite à regarder l’excellente conférence de ma collègue Anne intitulée Ma santé par les Sons. Elle y reçoit Catherine Darbord, une célèbre sonothérapeute pour évoquer le pouvoir de la musique et des sons sur la santé.
Et vous, quel est votre rapport à la musique ? Profitez-en pour nous partager votre morceau préféré en commentaires, je serais curieux de le découvrir.
A bientôt,
Laurent des éditions Nouvelle Page