La médecine ayurvédique est sans doute l’une des plus anciennes, avec la médecine chinoise.
Plutôt que de vous en détailler les grands aspects dans une longue lettre fastidieuse, j’ai préféré prendre un exemple précis qui nous concerne tous ou presque : les problèmes digestifs.
Que nous souffrions de constipation, d’acidité gastrique, de colopathie, de flatulences, de mauvaise haleine, ou bien de lourdeurs digestives, nous pouvons compter sur la médecine ayurvédique pour nous aider efficacement.
Une approche holistique
L’approche ayurvédique de la santé comprend un ensemble de pratiques à mettre idéalement en œuvre au quotidien.
C’est le principe de toute médecine holistique.
C’est à dire tout l’inverse de notre médecine moderne qui repose sur : « un symptôme = un remède »
En sanskrit, ayur vêda signifie « sens de la vie ».
On comprend alors que ce qui nous définit, notre corps physique, notre état d’esprit, notre spiritualité, nos énergies, est considéré comme un tout qui doit être maintenu en équilibre.
Le fondement de cette philosophie repose sur le fait que l’univers est composé de cinq éléments qui cohabitent en harmonie : l’air, le feu, l’eau, la terre et l’éther.
À l’image de l’univers, le corps humain est régi par ces cinq éléments et, pour être en bonne santé mentale et physique, ces derniers doivent s’exprimer de façon harmonieuse.
Par exemple, un excès de feu provoquera de la fièvre, un manque d’air de l’asthme, etc.
Chez l’humain, les cinq éléments constituent trois doshas (dosha vata, dosha pitta, et dosha kapha), dont la combinaison est unique pour chaque individu.
Lorsque ces trois doshas sont équilibrés, l’individu est en bonne santé.
En revanche, si le mode de vie déséquilibre les doshas, cela peut mener à terme à la maladie.
Voilà de façon très simplifiée en quoi consiste la médecine ayurvédique.
Agni ou l’élément feu
En ayurvéda, la digestion est associée à Agni, qui correspond à l ‘élément feu.
C’est à travers lui que la nourriture devient conscience.
Le métabolisme digestif peut être en excès (Tikshna Agni) ce qui est le cas lorsqu’on souffre de brûlures gastriques, d’hypoglycémie ou d’un appétit important (besoin de se remplir en permanence).
À l’inverse, si le métabolisme est lent (Manda ou Munda Agni), on aura plutôt des sensations de lourdeur, des ballonnements, une salivation excessive, de la léthargie, etc.
Le feu digestif peut aussi être irrégulier (on parle alors de Vishama Agni).
On aura alors une digestion et un appétit irréguliers, la bouche sèche, des selles qui alternent entre dures et molles, etc.
Agni, s’il est intimement lié à la digestion, a bien d’autres significations : il renvoie aussi au feu de l’intelligence et à ce qui régit tous les processus de transformation.
Ainsi, Agni assure le fonctionnement avisé de chaque cellule, de chaque tissu, de chaque système de notre corps.
C’est le discernement d’Agni qui détermine quelles substances pénètrent dans nos cellules et nos tissus, et quelles substances doivent être éliminées comme déchets.
Un Agni affaibli est à l’origine de tout déséquilibre et de toute maladie.
Lorsqu’il s’éteint, c’est la mort qui survient.
Agni occupe donc une place centrale dans l’Ayurvéda.
La clé d’une bonne digestion : un Agni en bonne santé
Agni est inévitablement altéré par une mauvaise alimentation, un mode de vie erratique, ou des troubles émotionnels.
Si vous désirez un accompagnement ayurvédique, et pour corriger une problématique présente depuis longtemps, il vous faudra consulter un praticien qualifié qui vous recommandera des soins spécifiques qui agiront sur vos doshas (vata, pitta, et kapha).
Vous pourrez trouver un praticien compétent ici : https://www.ayurveda-france.org
Les conseils que je vous donne aujourd’hui sont surtout destinés à entretenir un Agni équilibré.
Voici les bonnes pratiques :
- Commencez la journée avec un verre d’eau chaude, afin de stimuler la mise en activité du système digestif et favoriser l’élimination des toxines.
- Prenez vos repas lorsque l’appétit se fait sentir, c’est à ce moment que tout le système digestif est prêt à assimiler. Trop tôt ou trop tard, les capacités digestives ne seront pas au rendez-vous et des perturbations surviendront.
- Changez vos habitudes alimentaires : Évitez de manger des plats réchauffés, mangez à des heures régulières, prenez votre dernier repas tôt le soir (avant 20h), réservez les fruits pour des en-cas en dehors des repas pour éviter de faire fermenter le bol alimentaire. Incorporez une grande variété d’épices et d’herbes aromatiques à vos plats, essayez d’avoir les 6 saveurs au cours du repas : douce, salée, amère, piquante, acide, et astringente. Chacune des saveurs stimule une fonction digestive différente, ce qui permet ainsi d’équilibrer le tout. Et enfin, ne buvez pas (ou très peu) en mangeant. Les boissons diluent le feu digestif et altèrent son fonctionnement. Une boisson chaude comme une infusion, 15 mn avant ou après le repas, est en revanche possible. Évitez les desserts trop sucrés en fin de repas : cela « tue » le feu digestif. C’est le cas aussi du froid et du glacé. Les fruits cuits comme les compotes (sans sucre ajouté) sont bien mieux supportés.
- Prenez vos repas au calme, et mangez en conscience en mastiquant longuement les aliments.
- Adaptez les quantités en fonction de vos besoins énergétiques.
- Ne mangez pas le soir (ou très léger, un bouillon par exemple) si vous n’avez pas bien digéré le repas du midi.
- Évitez les aliments crus si votre digestion est en souffrance.
- Et bien entendu, bannissez les aliments ultra transformés. Préférez les aliments de saison, frais et biologiques.
N’oubliez pas : Nous sommes ce que nous mangeons, mais plus encore ce que nous digérons !
Ce que nous digérons nous nourrit et nous régénère, tandis que ce que nous ne digérons pas nous intoxique.
Quelques conseils supplémentaires
L’alimentation est essentielle pour entretenir Agni, mais ne négligez pas votre sommeil et votre équilibre nerveux.
Prenez le temps de contempler le monde qui vous entoure, nourrissez-vous de spiritualité (chants sacrés, méditation, prières, lectures, etc.) et de nature.
La médecine ayurvédique considère que l’on devient ce que l’on voit, entend et sent.
Le corps et l’esprit n’ont pas pour seuls besoins la nourriture que l’on trouve à table.
Vivre dans un environnement familial, amical, professionnel, harmonieux nourrit également Agni.
La désintoxication (physique et mentale) qui vise à débarrasser l’organisme des toxines est essentielle.
Cela peut passer par des périodes de jeûne, une retraite, la pratique du sauna ou du hammam, les bains, les massages, la respiration etc.
Pratiquer l’ayurvéda est véritablement un art majeur.
Cela ne se résume pas à quelques herbes achetées dans une boutique.
En apprendre toutes les subtilités peut prendre toute une vie, mais appliquer quelques grands principes permet déjà de vivre en meilleure santé.
Quels grands principes souhaiteriez-vous mettre en place ? Dites-le nous en commentaire !

