Trouble le plus fréquent de la thyroïde, l’hypothyroïdie touche près de 2 % de la population en France selon la Haute Autorité de Santé.
Des chiffres importants… et pourtant sous-évalués ! Car bon nombre de personnes souffrant d’hypothyroïdie passent sous les radars.
Elles errent de médecin en médecin, espérant trouver une réponse adéquate à leurs problèmes.
Comment est-ce encore possible en 2024 ?
Une pathologie recherchée, mais…
Les investigations sont tout simplement sommaires.
D’abord, pour une question économique, les médecins ont pour consigne de ne doser en première intention que la TSH (hormone stimulant la thyroïde).
Pour faire simple, cette hormone est sécrétée par l’hypophyse, petite glande située dans le cerveau, pour stimuler la production des hormones thyroïdiennes T3 et T4.
Sollicitée par la TSH, la thyroïde se réveille et fabrique des T4. Sans « spoiler », je peux déjà vous dire que tout n’est pas encore réglé puisque cette T4 est une hormone inactive. Elle doit en effet être transformée par le foie en T3, la seule hormone active !
Bref.
Si votre bilan sanguin établit une TSH normale, le dossier est plié : on évacue la possibilité que vous souffriez d’hypothyroïdie. Et ce malgré tous vos signes cliniques de faiblesse thyroïdienne.
À l’inverse, si votre TSH est haute, impliquant selon les normes actuelles un déficit d’hormones thyroïdiennes (et donc potentiellement une hypothyroïdie), bonne nouvelle ! Vous avez droit au dosage de la T4.
Pour autant, si votre dosage de T4 est dans la norme, votre parcours s’arrête ici.
Oubliez le dosage de votre T3 (à moins que vous n’ayez la chance de tomber sur un médecin consciencieux, car il en existe et heureusement !).
Autrement dit, vous ne saurez jamais si votre problématique ne se situe pas au niveau de la conversion des T4 en T3.
Je ne rentrerai pas plus dans les détails, car le sujet est des plus complexes et nécessiterait de très nombreuses lettres.
Mais vous l’aurez compris, la plupart des examens sanguins prescrits ne sont malheureusement pas assez précis !
Autre frein : les stéréotypes de genre qui ont la peau dure dans le milieu de la santé[1].
Oui, il y a encore des médecins qui pensent que les femmes sont des créatures fragiles, qui ont un peu tendance à se plaindre facilement…
Un papillon qui vole au ralenti
Située à la base du cou, la thyroïde est une petite glande en forme de papillon qui joue un rôle de « chef d’orchestre » pour l’organisme.
À travers les hormones thyroïdiennes, elle agit sur le métabolisme, la température corporelle, le système nerveux, la digestion, la libido ou encore le rythme cardiaque.
Et quand, pour différentes raisons, cette petite glande se met en mode hypoactif, c’est tout l’organisme qui ralentit.
S’ensuit un cortège de symptômes aussi divers qu’une fatigue persistante, une digestion difficile (constipation…), des troubles de l’humeur, des crampes, des problèmes de peau, une frilosité surtout des extrémités, l’apparition d’un goître au niveau du cou et une prise de poids anormale[2].
Stimulez naturellement votre thyroïde
Fragile, elle est sensible aux perturbateurs endocriniens, aux métaux lourds, au stress, à la dysbiose intestinale ainsi qu’à certaines carences nutritionnelles[3] (notamment en iode, sélénium et vitamine B12).
Pour la soutenir avant qu’il ne soit trop tard (mais cela est vrai même si vous suivez déjà un traitement pour une hypothyroïdie d’Hashimoto d’origine auto-immune par exemple), il est essentiel d’adopter une alimentation favorable à son bon fonctionnement.
Mon premier conseil est radical : éliminer les plats ultra-transformés. Sans intérêt nutritionnel, ils vous empoisonnent avec leurs multiples additifs.
À la poubelle aussi les aliments à index glycémique élevé.
Synonymes de forte sécrétion insulinique, ils nuisent à votre microbiote et à votre foie. Vous vous soulagerez ainsi des effets négatifs d’un métabolisme au ralenti (constipation, humeur, prise de poids…).
« Plus facile à dire qu’à faire », me direz-vous. Vous avez raison ! Car ces produits sont addictifs (les industriels savent y faire).
Mais la bonne nouvelle, c’est que moins vous en mangez, moins vous en voulez !
Mon deuxième conseil est de cuisiner des produits frais, avec une grande part de végétaux de saison, si possible bio.
En plus des vitamines et des minéraux, ils vous apporteront des fibres et des antioxydants. De quoi nourrir votre flore intestinale et produire des acides gras à chaines courtes anti-inflammatoires.
Ne négligez pas les bonnes graisses (notamment celles riches en oméga-3), indispensables pour l’absorption de certaines vitamines comme la D.
Limitez les fritures, toxiques, au profit des cuissons douces pour préserver les nutriments.
Enfin et surtout, accordez-vous du temps pour mastiquer ! Une bonne mastication vous permet une bonne digestion… et surtout une bonne absorption des micronutriments dont a besoin votre thyroïde.
Vous mangez trop vite ? Voici une astuce qui m’a beaucoup aidée : posez votre fourchette à chaque bouchée. Simple et efficace !
Misez sur l’iode, un must absolu
Cet oligo-élément est indispensable. Or, de nos jours les carences sont fréquentes notamment en raison des perturbateurs endocriniens qui interfèrent avec son absorption.
Intégrez dans vos menus les algues (wakamé, dulse, kombu, nori…), les poissons, les crustacés, les mollusques et les jaunes d’œuf qui sont de très bonnes sources d’iode.
En raison de la pollution des eaux, variez les espèces et réduisez votre consommation de gros poissons (thon, espadon, requin, flétan…), les plus chargés en métaux lourds.
Plutôt que d’éliminer les aliments réputés limitant l’absorption d’iode comme le choux, les radis, la roquette (on les appelle des « aliments goitrogènes »), vous pouvez les cuire.
Leur effet sur l’absorption de l’iode n’intervient que lorsque ces aliments sont consommés crus.
Sans oublier le sélénium, le zinc et le magnésium
Essentiel au métabolisme thyroïdien, le sélénium protège également contre les ravages du stress oxydatif et participe à la détox des xénobiotiques[4][5].
La noix du Brésil est une superbe source, tout comme les fruits de mer, la volaille, le jaune d’œuf, l’ail et les champignons.
Pour une bonne fonction thyroïdienne, il est également important de veiller à un apport suffisant en magnésium.
Il contribue en plus à diminuer la fatigue et la constipation, souvent associées à l’hypothyroïdie.
Pour faire le plein, misez sur les légumineuses, les oléagineux (noix, amande…), les légumes verts à feuilles, le cacao, les fruits de mer, les poissons gras, les eaux riches en magnésium et les céréales complètes.
Quant au zinc, il est indispensable à la production et la libération de la TSH[6], ainsi qu’à la conversion des T4 en T3.
Or, différentes études ont mis en évidence des déficiences en zinc chez les personnes en hypothyroïdie[7].
Vous trouvez cet oligo-élément dans le poulet, les huîtres, le fromage, les noix (surtout de pécan), le shiitake, les légumineuses, les graines de courge.
De la tyrosine pour soutenir la production de T4
Précurseur de la T4, la tyrosine est un acide aminé synthétisé par l’organisme à partir des protéines (végétales et animales). Cette petite molécule a également une action antioxydante, antifatigue et antistress.
Les aliments qui en sont le mieux dotés sont l’avocat, les œufs, les viandes, les poissons, les oléagineux, les champignons, les haricots verts et le seigle.
La maca, ginseng péruvien
La maca est une plante adaptogène très utile en cas d’hypothyroïdie. Revitalisante, elle régule la production d’hormones en agissant au niveau du cerveau[8] (axe hypophyse-hypothalamus).
Véritable superaliment, elle vous apporte des vitamines, des antioxydants, des minéraux (notamment zinc, iode, fer), des protéines et des acides gras (oméga-3 et 9). De quoi améliorer l’équilibre nerveux et émotionnel, lutter contre le stress, la fatigue et la déprime.
Attention, si vous suivez un traitement (hypertension, thyroïde…), demandez d’abord l’avis de votre médecin avant de consommer de la maca.
Voici une recette conviviale pour la consommer.
Ma boisson gourmande et tonifiante : Chauffez un bol de lait végétal, ajoutez-y 1 cuillère à café de cacao cru et 1 cuillère à café de maca. Mélangez et dégustez !
Et vous, souffrez-vous d’hypothyroïdie ? Avez-vous été diagnostiqué ? Partagez vos expériences en commentaires.
Merci.pour.vos.informations,c’est.un.bonheur.de.vous.lire,car.je.n’aime.pas.les.vidéos.ou..pire.les.conférences….
Pouvez-vous nous donner des indications sur l’hyperthyroïdie?
Merci pour les informations gratuites que vous partagez avec vos lecteurs. Je suis intéressé à vos lettres car au bout de la lecture on y trouve des solutions gratuites sans avoir à acheter quoi que ce soit. Et sur ce sujet il est vrai que nos test sanguins sur la thyroïde ne sont pas approfondis . Merci beaucoup
Bonsoir, avez vous des conseils plus ciblés à propos d’Hashimoto… Cordialement.
Francesca Laurino.
Merci pour cet excellent article