« Les vaccins, ça ne se discute pas ! », déclarait, il n’y a pas si longtemps, une ancienne ministre de la santé[1].
Je crois qu’avec cette simple phrase, nous avons un résumé assez affligeant de toute l’étendue du gouffre qui sépare deux mondes : celui des scientifiques qui « savent » et celui des scientifiques qui cherchent.
Deux mondes qu’on pourrait aussi définir comme étant d’un côté celui des respectables et de l’autre celui des parias.
Alors, y-aurait-il une bonne et une mauvaise science ?
Une figure scientifique nous invite à méditer autour de ce sujet depuis longtemps, et je crois que nous devons l’en remercier car cette question est essentielle.
Il s’agit du Dr Michel de Lorgeril.
Une polémique très médiatique mais pas que…
Michel de Lorgeril, chercheur au CNRS, cardiologue et nutritionniste, est surtout connu pour la polémique qu’il a lancée il y a quelques années autour du cholestérol.
Il est l’un des premiers à avoir affirmé que le cholestérol n’avait rien à voir avec les maladies cardiovasculaires et que les statines étaient dans la plupart des cas inutiles, voire dangereuses.
En se positionnant ainsi, il a délibérément choisi de s’attaquer à un dogme admis par la grande majorité des scientifiques.
Pourtant, selon lui, ce dogme ne repose sur aucune donnée sérieuse.
Il l’a d’ailleurs démontré à de nombreuses reprises dans ses livres Dites à votre médecin que le cholestérol est innocent, il vous soignera sans médicament ou L’horrible vérité sur les médicaments anticholestérol ou bien encore : Cholestérol : Mensonges et propagande, tous publiés aux éditions Thierry Souccar.
On comprend à la lecture de ses ouvrages qu’on peut diffuser n’importe quelle contre-vérité en faisant parler des études scientifiques qui n’ont rien de… scientifique !
Selon lui, les données publiées sont modelées depuis toujours pour servir les intérêts de l’industrie pharmaceutique, tandis que les autres, celles qui gênent, restent dans l’ombre sous le sceau du secret industriel.
Ses conclusions sont implacables : Près de sept millions de Français prennent des médicaments anticholestérol, qui coûtent chaque année un milliard et demi d’euros à l’assurance-maladie et rapportent encore plus à l’industrie pharmaceutique.
Pourtant, les maladies cardio-vasculaires restent la première cause de décès dans le monde et ne cessent de progresser[2].
Alors, les statines peuvent-elles légitimement être encore considérées comme LE traitement adéquat ?
Il y a de quoi en douter.
Mais au-delà de cette polémique, le véritable combat du Docteur de Lorgeril se situe ailleurs.
Le véritable combat d’un libre penseur
« Nier, comme on le fait aujourd’hui, l’importance de la clarification et de la diffusion des savoirs témoigne d’une régression inédite de nos sociétés en termes de démocratie. »
Cette phrase prononcée par le Docteur de Lorgeril à l’occasion d’une interview sur le site lanutrition.fr m’a particulièrement interpellé[3].
Car c’est bien là que se situe le fond du problème : certaines recherches sont à l’origine de dogmes persistants alors que d’autres, pourtant tout aussi valables, sont écartées d’un revers de main.
Visiblement, il y a des conclusions scientifiques qui arrangent et d’autres qui dérangent.
Invité par André Bercoff le 3 décembre 2021 sur Sud Radio, le Docteur de Lorgeril exprime sans tabou le fond de sa pensée[4].
À la question : « Qu’est-ce que c’est que la bonne science ? » il répond en prenant pour exemple la promotion de la vaccination servie à toutes les sauces dans les médias.
Le discours officiel est clair : la vaccination est sûre, efficace, et le bon citoyen doit se faire injecter dès qu’on l’invite à le faire.
Michel de Lorgeril nous invite à nous poser cette question : Avons-nous des données scientifiques solides qui permettent d’avoir un tel discours ?
Selon lui la réponse est claire : « Eh bien non ! C’est le vrai problème. Tout le reste, c’est de la politique, c’est de l’idéologie. »
Il ajoute avec justesse : « Un scientifique c’est toujours un sceptique. Or, en ce moment, c’est comme interdit. Il y a un climat extrêmement pénible où le scientifique indépendant de tout business, de toute politisation, doit se taire. »
Il faut comprendre en substance qu’une seule voix dicte la vérité scientifique : celle du profit.
Je crois, quant à moi, qu’il est grand temps d’arrêter de classer la valeur des scientifiques et des recherches qu’ils entreprennent en fonction des intérêts des uns ou des autres.
La voix de ceux qui nagent à contre-courant est tout aussi valable que celle de ceux qui profitent du sens du vent.
En cela, je rejoins tout à fait l’essence même du combat de Michel de Lorgeril.
Stop à la science à deux vitesses !
Un exemple édifiant
Connaissez-vous Ancel Keys ?
Si ce n’est pas le cas, vous allez découvrir à quel point le combat que nous menons à Nouvelle Page – et qui rejoint celui de grands scientifiques comme les professeurs Montagnier ou Lorgeril – est fondamental.
L’histoire que je vais vous raconter illustre parfaitement ce qui a été dit jusqu’à présent.
Ancel Keys est l’auteur d’une étude qui a profondément et durablement changé nos habitudes alimentaires : l’étude des sept pays.

Michel de Lorgeril la connaît bien puisque c’est cette étude qui a établi un lien entre la consommation de graisses, l’apparition de cholestérol et les maladies cardiovasculaires[5].
S’appuyant sur cette étude, les recommandations nutritionnelles américaines préconisèrent alors un régime faisant la part belle aux glucides (60% des apports en calories sous forme de sucres essentiellement lents), tout en mettant sur la touche les lipides : une réduction de 20 à 30% de leur consommation est alors recommandée pour combattre les maladies cardiovasculaires. Ce fut pareil en Europe… et ça l’est encore aujourd’hui !
On sait aujourd’hui que l’étude d’Ancel Keys était biaisée.
Il avait volontairement choisi 7 pays qui corroboraient son hypothèse de départ.
En choisissant d’autres pays, par exemple le Danemark, les Pays-Bas, l’Allemagne, la Suisse, la France ou la Suède, les résultats de son étude auraient été tout autre, car ces populations consommaient beaucoup de graisses sans être spécialement affectés par les maladies cardiovasculaires…
Parallèlement, à cette même époque, l’industrie du sucre s’est arrangée pour minimiser son rôle dans les maladies cardiovasculaires.
Voilà comment est née la phobie orchestrée autour du cholestérol et comment elle s’est répandue dans tous les foyers : sur la base d’une étude qui n’a aucun fondement scientifique…
Des conséquences fâcheuses
Tout cela a malheureusement des conséquences terribles.
Non seulement on a diffusé une contre-vérité, mais on a aussi mis sous le tapis les véritables causes des maladies cardio-vasculaires.
Voici ce qui est admis aujourd’hui : L’athérosclérose, qui est responsable de bien des pathologies graves de la sphère cardiovasculaire (infarctus, AVC etc.), est liée au dépôt de lipides sur la paroi interne des artères.
Ces plaques d’athérome peuvent finir par se rompre et provoquer la formation d’un caillot (thrombus) qui obstrue un vaisseau avec des conséquences souvent dramatiques.
Le Dr de Lorgeril affirme que si cette plaque d’athérome contient bien des lipides, il rappelle que celle-ci est constituée majoritairement (jusqu’à 70%) de sclérose, c’est-à-dire « une cicatrice, phase finale d’un processus d’inflammation chronique. »
« Cela n’a aucun rapport avec le cholestérol. On trouve du cholestérol mais il ne représente qu’un tiers des lipides de l’athérome, qui lui-même représente seulement 30% de la plaque. »
Ce n’est donc pas le cholestérol qui boucherait les artères mais bel et bien ce phénomène d’inflammation chronique qui conduit de façon majoritaire à la formation de la plaque d’athérome.
Or, les traitements proposés concernent encore et toujours l’ennemi désigné par Ancel Keys il y a 70 ans : le cholestérol…
S’obstiner à faire fausse route de la sorte est absolument dramatique et symptomatique de cette science partisane qui se préoccupe en réalité bien peu de la santé.
Michel de Lorgeril fait partie de ces scientifiques que j’apprécie tout particulièrement : Ceux qui osent et qui n’ont qu’une devise : « ce que je sais, c’est que je ne sais rien ! ».
Connaissiez-vous Michel de Lorgeril ?
Connaissez-vous d’autres scientifiques ou médecins dont la rigueur et l’indépendance du travail mériteraient d’être mieux mises en avant ?
Désirez-vous que je vous en parle dans une prochaine lettre ?


Merci infiniment au docteur de Lorgeril pour son courage trop rare et son indépendance par rapport aux lobbys démesurément puissants. Ayant personnellement quelques soucis cardiaques et du cholestérol je lui fait totalement confiance et je suis scrupuleusement ses conseils car le le considère comme très compétent. Merci à vous de nous transmettre ses informations indispensables.
M.W.