Le potentiel thérapeutique du lichen - Nouvelle Page Santé

Le potentiel thérapeutique du lichen

Au mieux, les lichens passent inaperçus, au pire, on se demande si ces organismes très étranges ne viennent pas tout droit d’une autre planète.

Mais en réalité, nous avons bien tort de les ignorer ou de nous en méfier car plusieurs espèces de lichens possèdent des vertus thérapeutiques incroyables.

Plante ? Champignon ? Moisissure ? Algue ? Mousse ? A votre avis ?

C’est à l’époque du Cambrien (il y a environ 539 millions d’années) que ce végétal serait apparu pour la première fois sur notre bonne vieille Terre.

Sa grande capacité d’adaptation lui a permis de se développer aussi bien sur les rochers que sur les troncs d’arbre, le sol et même sur de la lave refroidie.

Il existe environ 20 000 espèces de lichens et leur longévité est exceptionnelle car ils peuvent atteindre 9 000 ans !

Deux espèces de lichens ont même survécu à un séjour d’un an et demi sur les parois de la station spatiale internationale (ISS), avant de reprendre leur croissance sur Terre, comme si de rien n’était !

Les lichens, quels qu’ils soient, proviennent en fait de la symbiose entre deux organismes : un ou plusieurs champignons et une algue ou une cyanobactérie.

On appelle cette forme d’organisme particulier un holobionte.

C’est cependant le champignon qui confère au lichen la majorité de ses caractéristiques.

L’algue ou la cyanobactérie profite surtout de cet allié charitable pour survivre ; sans lui, elle n’y parviendrait pas.

Les lichens possèdent des propriétés variées, poussent sous tous les climats et prennent des couleurs parfois étonnantes, allant du vert au gris, en passant par l’orange, le jaune et même le rouge vif !

Toutefois, la majorité des espèces de lichens sont toxiques.

Parmi les quelques spécimens à ne pas l’être, il y a le lichen d’Islande (Cetraria islandica) ou le lichen boréal (Cladina arbuscula) dont je vais vous parler aujourd’hui.

Ces deux lichens en particulier sont les plus utilisés en phytothérapie.

Car si le lichen renferme généralement une substance au goût très amer, qui s’atténue une fois qu’il est bouilli ; l fut d’ailleurs longtemps consommé comme nourriture dans les pays du Nord de l’Europe, à la fois pour les hommes et pour les animaux.

On s’en servait aussi comme remède traditionnel pour les affections respiratoires et les troubles gastriques.

Une manne de la nature ignorée par le monde scientifique

Certains laboratoires commencent à se pencher sérieusement sur le potentiel thérapeutique des lichens, mais ils sont marginaux.

Il faut dire que ces organismes poussent très lentement et que leur culture est assez compliquée.

Tout ceci n’est pas très rentable, voyez-vous…

Pourtant, ces derniers produisent des molécules rares et spécifiques, extrêmement puissantes et présentes en grande quantité, comparativement à la teneur en principes actifs des plantes médicinales classiques.

Environ mille substances issues de lichens ont été répertoriées à ce jour.

Le chercheur Joël Boustie[1] fait partie des rares explorateurs du monde des lichens.

Il suffit de parler quelques minutes avec lui pour comprendre qu’il est persuadé que ce trésor encore méconnu cache des molécules d’intérêt majeur.

En effet, la plupart des molécules produites par les lichens ont des propriétés chimiques que nous ignorons encore.

Joël Boustie étudie notamment les activités anticancéreuses de l’acide usnique, l’un des composants que l’on retrouve dans tous les lichens.

Ce principe actif présente en outre des propriétés antibactériennes, antivirales, antiparasitaires et antifongiques.

Un autre composé au fort pouvoir antidiabétique, l’acide salazinique représente également pour ses équipes une source d’intérêt prononcé.

La découverte la plus récente de Joël et de son équipe de chercheurs ? Quatre composés issus de lichens (le chloroatranol, l’émodine, l’acide perlatolique et l’acide vulpinique), qui ont montré une activité élevée contre les coronavirus humains[2].

De quoi espérer l’arrivée prochaine d’un médicament antiviral efficace contre le Covid-19 ?

Espérons-le !

En attendant, intéressons-nous aux deux espèces de lichens que vous pouvez utiliser dès aujourd’hui pour prendre soin de votre santé.

Le lichen d’Islande, pour les problèmes respiratoires

C’est aujourd’hui le seul lichen inscrit à la pharmacopée française.

Il est essentiellement reconnu pour son action sur les problèmes respiratoires.

Il est riche en polysaccharides immunomodulateurs, les lichénanes, ce qui lui confère le pouvoir de booster le système immunitaire.

Les autres propriétés médicinales du lichen d’Islande concernent avant tout le système digestif.

Il stimule l’appétit et favorise la digestion grâce au principe amer qu’il contient.

Tout comme les principes actifs amers que l’on trouve dans l’artichaut ou le radis noir, celui du lichen d’Islande aide le foie et la vésicule biliaire à bien fonctionner.

En agissant sur le péristaltisme intestinal (c’est-à-dire les contractions musculaires, qui aident à faire descendre le bol alimentaire), il permet aussi de faire passer les nausées.

Le lichen d’Islande serait également efficace pour calmer les sueurs nocturnes, notamment lors de la ménopause.

Mais malgré ces propriétés intéressantes, on ne le trouve pas facilement dans les herboristeries.

Vous pouvez toujours vous en procurer sur internet, si vous ne parvenez pas à en trouver près de chez vous.

Ici par exemple!

Pour préparer une infusion ou une décoction, voici comment procéder :

Pour une infusion : laissez macérer 30 g de lichen dans 1 litre d’eau froide. Renouvelez l’eau une ou deux fois, puis faites bouillir. Jetez cette première eau et faites bouillir à nouveau puis laissez le tout infuser une dizaine de minutes. Cette méthode, permet de rendre la tisane moins amère. Vous pouvez en boire jusqu’à trois tasses par jour.

Pour une décoction : faites bouillir 30 g de lichen dans 1 litre d’eau, jusqu’à réduction de la moitié du volume d’eau. Laisser refroidir le tout. Vous pouvez, là aussi, boire jusqu’à 3 tasses par jour. Attention toutefois, avec cette méthode, l’amertume du lichen est conservée.

Le lichen boréal, une source végétale de vitamine D

Les lichens, et plus particulièrement ceux appartenant à la famille des Cladoniaceae, sont les seuls végétaux à produire de la vitamine D3[3].

Le lichen boréal en fait partie.

La lanoline, que l’on tire de la graisse que contient la laine de mouton, reste la plus utilisée par les laboratoires pour les compléments de vitamine D3, mais le lichen commence aussi à se faire une place de choix.

Il est la solution idéale pour les vegans par exemple.

La vitamine D3 est produite par notre organisme sous l’effet des rayons du soleil.

On la trouve aussi dans quelques aliments, comme les poissons gras.

C’est la forme à privilégier, car l’organisme l’assimile et l’utilise bien mieux que la vitamine D2.

La vitamine D3 soutient les systèmes immunitaire, nerveux et cardiovasculaire.

Elle est indispensable à la santé des os et au bon fonctionnement du cerveau.

Nous sommes très souvent carencés en vitamine D3, surtout durant l’hiver où la luminosité est faible ; une supplémentation est alors à prévoir.

Un apport de 1 000 à 3 000 UI par jour, en cas d’insuffisance d’exposition solaire, est indispensable.

Vous trouverez facilement de la vitamine D3 issue du lichen boréal sur internet, en pharmacie ou en magasin bio.

Suivez les recommandations du fabricant pour ce qui est de la posologie.

Connaissiez-vous le potentiel thérapeutique des lichens ?

Vos commentaires sont les bienvenus.

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Sources :

Merci de ne poser aucune question d’ordre médical, auxquelles nous ne serions pas habilités à répondre.

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Lucette
2 jours il y a

J’ai sauvé mon mari d’un lymphographie avec le l’exonéra du groenlannd

Lucette
2 jours il y a

J’ai dit ledon du Groenland

Guy
Guy
1 jour il y a

Le lichen est il commercialisé sous une forme où une autre ? Merci

Vanillee
1 jour il y a

Merci pour votre page santé sur les lichens , très intéressant et positif.
Par contre lorsque l’on a du Lichen sur les parties intimes et que l’on arrive pas a éradiquer comment peut-on faire ??
C’est très handicapant les corticoïdes ne faisant aucun effet.
Si jamais …… il y a une astuce , un remède pourriez -vous m’aider !
Je vous remercie .

Delord
1 jour il y a

Bonjour , pourriez vous nous mettre une photos du lichen Boréal
Merci d’avance

Schillinger
Schillinger
1 jour il y a

Bonjour,
Votre article est très intéressant. Mais qu’en est -il du lichen plan que nous les humains peuvent développer ?
Je suis atteinte de lichen plan sur les membres, maladie de peau difficile à gérer…Douloureuse. elle fait des plaques+boutons rouges sur la peau et donne des démangeaisons que rien ne calment. Puis quand le lichen est inflammatoire, c est en plus des démangeaisons des douleurs comme des piqûres de guêpes qui piquent non stop de partout où se situe le lichen..
Merci pour vos réponses.
Ps: Je suis naturopathe et ai essayé toute mes connaissances, mais rien n’y fait.

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