Chers amis,
Dans la galaxie cellulaire qui compose notre organisme, les mitochondries sont le corps céleste le plus mystérieux.
Si je me permets de faire une analogie entre ces microscopiques éléments logés au cœur de nos cellules et l’astronomie, ce n’est pas par hasard.
Les mitochondries sont d’authentiques « aliens » dont on ne cesse de découvrir les étonnantes propriétés.
Tout cela vous paraît tiré par les cheveux, voire complètement absurde ?
Rassurez-vous, je vous explique tout !
Nous avons été contaminés il y a des milliards d’années !
A l’aube de la vie sur Terre, ce qu’on appelle aujourd’hui une mitochondrie était une bactérie, soit un organisme unicellulaire autonome qui n’avait besoin de personne pour vivre.
Mais il se trouve que par un heureux hasard (mais faut-il vraiment croire au hasard ?), elle trouva le moyen de s’inviter au cœur des cellules d’êtres vivants plus complexes pour définitivement s’y installer.
Visiblement la cohabitation, volontaire ou non, se déroula parfaitement bien puisque les mitochondries sont aujourd’hui un élément central de la vie et de la mort cellulaire.
L’enrichissement progressif de l’atmosphère en oxygène fut l’élément déclencheur de la symbiose entre les cellules à noyau (les nôtres) et les mitochondries. Ces dernières offraient leur capacité à utiliser l’oxygène pour produire de l’énergie en échange du gîte et du couvert.
Sans elles nous ne serions peut-être pas là !
Leur rôle est d’alimenter nos cellules en énergie pour qu’elles puissent accomplir toutes les tâches qui leur sont destinées.
Les mitochondries sont de véritables petites usines énergétiques.
Elles sont devenues tellement essentielles à la vie que leurs dérèglements peuvent provoquer des pathologies multiples.
L’impact psychologique au cœur de nos cellules
Une des grandes questions que se pose la médecine est de comprendre comment les problèmes psychologiques peuvent avoir une influence sur notre santé physique.
Nous le savons, le stress, la dépression favorisent l’apparition de pathologies telles que les ulcères, les maladies de peau (psoriasis, aphtes, herpès etc…), ou les maux de ventre.
La principale raison avancée est que sous l’effet d’une émotion forte, l’organisme produit des hormones corticoïdes qui affaiblissent les défenses immunitaires1.
23 études expérimentales sur l’animal ont confirmé qu’un stress aigu et chronique modifie le fonctionnement des mitochondries2.
Nous avons appris grâce à ces recherches que les mitochondries « détectent, intègrent et signalent des informations sur leur environnement », dont le sentiment de stress.
Cette faculté provoque à la fois des modifications structurelles et fonctionnelles de nos petites centrales à énergie.
Cela peut engendrer des effets multiples sur la santé, comme une inflammation accrue, une baisse du système immunitaire, des dommages à l’ADN cellulaire ou un vieillissement accéléré.
Les mitochondries deviennent donc un champ d’étude important pour mieux comprendre comment certaines maladies se déclenchent et en particulier celles liées au psychisme.
Nous assistons en ce moment même à l’essor de la médecine mitochondriale.
Les maladies mitochondriales : une malédiction ?
Du fait de leur rôle central dans le fonctionnement du corps humain, quand elles dysfonctionnent, les mitochondries sont malheureusement sources de maladies.
Jusqu’à présent, les maladies mitochondriales identifiées sont surtout considérées comme héréditaires.
Elles peuvent se déclencher in utero, dans l’enfance, à l’adolescence ou à l’âge adulte.
Ce sont surtout des pathologies rares qui sont concernées comme la myopathie, la cardiomyopathie hypertrophique, le syndrome de De Toni-Debré-Fanconi (une maladie des reins), le retard mental, le syndrome d’Alpers (une maladie du système nerveux central), une surdité de naissance, etc.
Malheureusement il n’y a actuellement pas de thérapie pour les maladies mitochondriales.
Seuls les symptômes sont pris en charge par la médecine.
Depuis peu, on considère que des pathologies plus courantes pourraient être déclenchées par un dysfonctionnement des mitochondries.
En effet, en produisant de l’énergie, les mitochondries produisent des « déchets » notamment des radicaux libres.
Pour rappel, ces molécules agressives sont suspectées de favoriser de nombreuses pathologies (cancer, maladies cardiovasculaires, athérosclérose, hypertension, diabète, maladies neurodégénératives) ainsi que le processus de vieillissement3.
Et là, c’est le serpent qui se mord la queue car les premières victimes en sont… les mitochondries elles-mêmes !
On ne peut pas affirmer en l’état des connaissances actuelles que les mitochondries favorisent ou déclenchent telle ou telle maladie mais elles sont une source de recherche et d’attention en ce qui concerne :
- l’autisme,
- les troubles bipolaires,
- les dépressions majeures,
- la schizophrénie,
- les migraines chroniques,
- les maladie neurodégénératives,
- la sclérose en plaques,
- les cancers,
- le diabète de type 2,
- l’insuffisance cardiaque,
- le syndrome de fatigue chronique,
- l’apnée du sommeil…
Si on découvre que les mitochondries jouent un rôle dans ces maladies cela constituerait une avancée majeure dans leur compréhension mais aussi en terme de prévention.
L’étrange pouvoir des mitochondries : l’exploration ne fait que commencer
Les mitochondries possèdent une grande spécificité : elles ont leur propre génome, distinct de l’ADN contenu dans le noyau des cellules qu’elles occupent.
C’est grâce à cette particularité que des scientifiques ont découvert il y a peu que nos petits aliens pouvaient faire le mur et se balader dans le sang.
Le plasma d’un individu en bonne santé contient jusqu’à 50 000 fois plus d’ADN mitochondrial que d’ADN nucléaire (notre ADN propre).
Il était jusqu’alors admis qu’il s’agissait de résidus de fragments de mitochondries (des déchets issus de cellules mortes).
Une telle concentration a pourtant piqué la curiosité d’ une équipe de chercheurs de l’Inserm, de l’université et de l’institut du cancer de Montpellier.
Après sept années de travaux, ils ont révélé la présence dans la circulation sanguine de mitochondries intactes et fonctionnelles4 !
Que font-elles là ?
Selon leurs premières hypothèses, ces mitochondries fugueuses pourraient se comporter comme des hormones. Des sortes de messagers chargés de distribuer des informations aux différentes cellules de l’organisme !
Elles pourraient être impliquées dans de nombreux processus physiologiques et/ou pathologiques nécessitant une communication entre les cellules comme les états inflammatoires.
L’équipe de recherche s’intéresse maintenant à la possibilité que ces mitochondries extracellulaires soient des biomarqueurs de différentes formes de cancer.
Ciblez votre santé : soignez vos mitochondries !
En attendant d’en savoir plus sur l’implication réelle des mitochondries dans les problèmes de santé courants, nous pouvons faire en sorte de les préserver.
Ce qui cause des dommages aux mitochondries reste relativement flou.
Deux facteurs sont avérés : un problème génétique (qui provoque les maladies rares énumérées précédemment), le stress oxydatif (généré en partie par les mitochondries elles-mêmes)
Une étude ouvre une autre piste : elle suggère que les mitochondries pourraient être altérées par une accumulation d’acides gras libres5.
Les acides gras libres circulent dans le sang. Ils constituent une réserve de graisses transportée vers le foie et les muscles, où elles sont stockées pour être utilisées comme source d’énergie.
Le taux d’acides gras libres augmente en cas de dérèglement hormonal dus au stress, à l’hyperthyroïdie, à la prise de certains médicaments (pilule contraceptive, bêta-agonistes, corticoïdes, amphétaminiques), au diabète.
La malbouffe et les polluants pourraient également abîmer les mitochondries.
Quelques déductions simples permettent de penser que l’on peut préserver ses mitochondries en adoptant une hygiène de vie saine qui comprend une alimentation équilibrée et biologique, de l’exercice physique et l’entretien d’un bon moral (méditation, yoga, exercices de respiration, contact avec la nature).
La nutrition peut améliorer le fonctionnement mitochondrial6.
Parmi les éléments essentiels au fonctionnement des mitochondries citons :
- le magnésium,
- les vitamines du groupe B,
- la taurine,
- le sélénium,
- la vitamine E,
- la vitamine C,
- le manganèse,
- le resvératrol (un polyphénol antioxydant que l’on trouve en grande quantité dans le raisin)
- la coenzyme Q10,
- le glutathion.
Les toxines environnementales telles que métaux lourds représentent un danger qu’il faut combattre en pratiquant régulièrement la détoxification (monodiètes, cure de chlorella7…)
Prenez bien soin de vos mitochondries, mes amis.
À très bientôt,
Laurent des Éditions Nouvelle Page
Merci pour ces explications. C’est bien documenté, clair et pourtant accessible. Bravo et intéressant !!!
Super article sur les mitochondries !!Bonjour, je ne crois pas que quelque chose d’aussi complexe qu’elles mitochondries se soient incrustées PAR HASARD à l’intérieur de la cellule. Le hasard ne fait pas des interactions si complexes. Quand on pense qu’une voiture laissée sous la pluie un certain temps se transforme en vieille ferraille, comment peut-on raisonnablement imaginer que le hasard puisse participer à la création de la vie.
Mon livre préféré est la Bible et à juste raison elle dit: » Ils ont quitté la source d’eau vive ( Dieu) pour se tailler des citernes crevassées. Quelle sagesse ont-ils? » A méditer !!!
Vos articles aboutissent toujours sur un livre qui faut acheter. Vous ne divulguer aucun renseignement intéressant gratuitement c’est trop pour moi je n’en peux plus de lire vos conneries et de n’avoir rien eu comme information
Monsieur Laurent Tessier, j’apprécie toujours vos informations que je trouve toujours instructives. Suite à votre lettre du 6 avril sur les mitochondries, vous avez mentionnez qu’il se serait produit un heureux hasard. J’ai rassemblé pour vous quelques réflexions de scientifiques pour qui parler de création n’est pas un gros mot. Les citations concernent principalement les scientifiques américains (337 prix Nobel). Même si nous avons eu quelques prix Nobel (69 sur 579) l’ouverture d’esprit n’est pas le fort des français d’où l’intérêt de consulter nos voisins et leurs réflexions sur ce sujet des faits qui montrent que croire en Dieu est une… Lire la suite »
[…] mitochondries (les fameuses “centrales à énergie” de nos cellules dont je vous parlais dans un récent message) […]