Moi qui ne recommande pas la consommation de lait en général, je vais faire une exception aujourd’hui.
Quelques indices pour vous mettre sur la voie ?
Ce lait était donné aux nourrissons fragiles jusque dans les années 60 dans les hôpitaux à Paris.
Au 18ème siècle, on disait de ce lait : « Que tous ceux qui peuvent boire, du nourrisson au vieillard, boivent jusqu’à l’ivresse cette boisson salutaire. Les signes de vieillesse disparaissent, les visages revivent, et les joues pâles rougissent de nouveau. »
Ce lait est proche du lait maternel de la femme.
Ce lait est apprécié depuis des siècles par les Mongols, les habitants de l’Asie centrale et des steppes indo-européennes, notamment sous forme de boisson fermentée comme le Kumiz ou le Kéfir.
Vous l’avez peut-être deviné : il s’agit du lait de jument.
Pourquoi je préfère le lait de jument au lait de vache ?
La première et principale raison est qu’il est très proche de notre lait maternel et donc plus adapté à nos besoins et à nos capacités digestives que le lait de vache.
Le lait de jument est pauvre en matières grasses, mais riche en acides gras essentiels, en éléments anti-infectieux et en vitamines.
Autrefois, l’orphelinat de Saint Vincent de Paul à Paris possédait des écuries qui abritaient des juments dont le lait était tout spécialement destiné aux bébés recueillis.
On donnait aussi ce lait aux patients atteints de maladies graves pour qu’ils bénéficient de ses qualités nutritionnelles exceptionnelles.
D’ailleurs, une étude scientifique récente souligne encore ses bienfaits pour la santé, en particulier pour les personnes souffrantes[1].
Ses bienfaits ne sont donc pas tout à fait oubliés et ne sont pas sans fondements.
D’un point de vue nutritionnel, le lait de jument est moins gras que le lait de vache ou le lait maternel (1,73 g de lipides / 100 g, contre 3,5 pour le lait maternel et 3,63 pour le lait de vache!)
De plus, les matières grasses qu’il contient sont pour moitié des acides gras polyinsaturés (oméga-3 et 6).
Cela en fait un aliment relativement peu calorique, intéressant si vous devez perdre du poids et que vous n’arrivez pas à vous passer de lait.
Le lait de jument renferme plus de 40 nutriments et beaucoup de vitamine C (15 mg/100 g contre 0,5 pour le lait de vache et 3,8 pour le lait maternel), ainsi qu’une teneur en protéines proche du lait maternel.
Enfin, un dernier point en faveur du lait de jument : il provoque beaucoup moins d’allergies et d’inconforts digestifs que le lait de vache[2].
Sa teneur en caséine (protéine qui provoque en partie ces troubles) est plus basse que celle du lait de vache.
Chez la vache, la caséine représente 80% du total des protéines, alors que pour le lait de jument, c’est seulement 50 %, le reste étant des protéines bien plus digestes.
Le principal atout du lait de jument selon moi
Le lait de jument est un formidable régulateur de la flore intestinale.
Grâce à sa composition, il joue à la fois le rôle de prébiotique (il nourrit la flore intestinale) et de probiotique (il enrichit la flore).
On le sait : notre alimentation étant souvent déséquilibrée, nous sommes nombreux à souffrir d’une perméabilité intestinale et à avoir un microbiote en souffrance (dysbiose).
Cette perméabilité intestinale nous empêche d’assimiler correctement les nutriments et favorise grandement les phénomènes inflammatoires, en laissant passer dans le sang de grosses protéines qui ne devraient pas s’y trouver.
Or, une flore intestinale en pleine santé est le meilleur moyen, non seulement de prévenir la perméabilité intestinale, mais aussi de la résoudre.
Le lait de jument aide à régénérer la flore, à réparer la muqueuse intestinale et à fournir des nutriments anti-infectieux et anti-inflammatoires.
Une étude scientifique (parmi d’autres) confirme par exemple que le lait de jument peut aider à lutter contre la colite ulcéreuse[3].
Cette maladie inflammatoire chronique de l’intestin forme des ulcérations sur la muqueuse du côlon et du rectum, et survient souvent lorsque le microbiote est déséquilibré.
Il peut également s’avérer précieux en cas de traitement antibiotique pour éviter la destruction de la flore.
Du lait de jument en poudre a été utilisé à ces fins lors d’une étude très probante[4].
Pendant 60 jours, des enfants traités avec des antibiotiques pour une bronchite ont pris du lait de jument en poudre, et les résultats se sont révélés très positifs sur la préservation de leur flore intestinale pendant et après leur traitement.
Trois autres bienfaits du lait de jument
- Il met la fatigue KO
Le lait de jument contient de la lactoferrine.
Cette molécule, apparue en même temps que les mammifères, renferme bien des mystères qui commencent à être résolus par la science.
On a longtemps cru que sa seule fonction était de favoriser l’absorption du fer, d’où son effet anti-fatigue.
Aujourd’hui, nous savons que la lactoferrine est multifonctions.
Elle protège des infections bactériennes, du cancer, joue le rôle de prébiotique et aide à la croissance osseuse[5].
- Il prend soin de la peau
Le lait de jument, tout comme le lait d’ânesse, est réputé pour ses bienfaits dermatologiques.
Il a une action cicatrisante, assainissante et hydratante sur la peau.
Il sera d’une aide précieuse en cas d’irritations, d’acné, d’eczéma ou de psoriasis sous forme de crèmes ou de savons.
Une étude a notamment montré son efficacité en cas dermatite atopique[6].
- Il renforce l’immunité
Les propriétés antibactériennes, antivirales et antifongiques de la lactoferrine, la présence de glutamine (anti-inflammatoire) associées à son action bénéfique sur la flore, font du lait de jument le compagnon idéal pour passer un hiver tranquille, loin des infections.
Voilà pourquoi le lait de jument est tout spécialement recommandé aux personnes âgées, à l’immunité déficiente ou pendant une convalescence.
Il s’agit alors de faire une une cure de lait lyophilisé (en gélules par exemple) ou frais si vous avez la chance de pouvoir vous en procurer.
Le prix du lait de jument est assez élevé (environ 12€/L), j’ai bien conscience que cela peut être un frein.
Plusieurs formes galéniques sont disponibles.
Vous pouvez le trouver lyophilisé (paillettes) : dans ce cas vous pouvez laisser fondre l’équivalent d’une cuillère à soupe dans la bouche.
Le lait de jument est également disponible en gélules.
Voici quelques adresses où vous pourrez passer commande :
https://lafermedesmauberts.fr/produit/lait-jument-frais-retrait-ferme/
https://www.chevalait.com/fr/alimentaire/21-lait-de-jument-frais-pasteurise-20cl-par-12.html
Pour ma part, j’ai déjà testé le lait de jument pour renforcer ma flore intestinale pendant et après un traitement antibiotique, et les résultats ont été formidables.
Et vous ? Seriez-vous prêts à faire l’essai ?
Merci de votre article!! 🙏 je l’ai utilisé il y a 16ans pour mon premier bébé en remplace de mon lait et force est de constater qu’il a toujours été plus résistant au niveau immunitaire comparé aux autres enfants de son âge, et une peau impeccable alors que mes enfants qui n’ont eut que du lait maternisé classique et mon lait ont eu des problèmes d’eczéma. J’ai moi même fait des cures de lait de jument frais alors que je faisais face à une poussée d’eczéma envahissante et je dois dire qu’en plus des effets sur la peau c’est une… Lire la suite »
Pour obtenir le lait d’un animal, une gestation est nécessaire.
Quid des poulains : séparation mère/poulain, engraissement, transport, abattoir …
C’est le même combat que pour les autres animaux utilisés pour leur lait.
J’ai opté pour les laits végétaux par conviction.
Original et bien documenté, mais il manque les références correspondantes au chiffres de renvoi du texte