Les bienfaits d'un journal intime pour la santé - Nouvelle Page Santé

Les bienfaits d’un journal intime pour la santé

La question peut surprendre, j’en conviens.

Rassurez-vous, je ne vais pas vous demander de me livrer vos secrets les plus intimes.

J’écris tous les jours pour vous donner les conseils les plus judicieux possible dans le cadre de Nouvelle Page, mais l’écriture sous toutes ses formes fait partie de ma vie depuis toujours.

Je me suis essayé au roman, à la poésie et même à l’écriture de chansons !

Toujours avec le même plaisir et la plus grande satisfaction.

Pour vous confier un peu de ma vie personnelle : c’est l’écriture de mon premier roman qui m’a permis de surmonter la perte d’un être cher lorsque j’avais une vingtaine d’années.

Coucher ses maux sur du papier aurait donc le pouvoir de guérir l’âme ?

Personnellement, je n’en doute pas.

Ringard, le journal intime ?

On associe souvent le journal intime à l’innocence de la prime jeunesse.

Une connotation désuète, voire un peu ridicule, nous gagne une fois que les années ont mis en sourdine nos rêves et nos fantasmes les plus inavouables.

Je crois que ce n’est pas tant l’idée du journal intime qui nous fait sourire, mais plutôt ce qu’on écrit dedans.

Il est évident que nos préoccupations évoluent avec le temps.

Personnellement, j’ai toujours sur moi un petit carnet où je note des idées, des réflexions, des interrogations, des expressions de la langue française qui me font sourire, j’y griffonne même des petits dessins.

Peut-on encore parler de journal intime ?

Je crois que oui.

Ce qui est certain, c’est que je me sens un peu perdu si, par malheur, j’oublie d’emporter mon petit carnet lorsque je sors !

Il est pour moi une aide à la créativité, un pense-bête, une façon d’exprimer clairement ce qui est confus dans mon esprit (ou tout du moins de poser des pistes de réflexion).

Cela est grandement libérateur.

C’est comme mettre dans un sac léger comme une plume tout ce qui encombre mon cerveau et que je n’ai pas le temps de traiter dans l’instant.

La science pourrait changer votre regard sur le journal intime

C’est dans le New York des années 1960 que viendrait l’idée selon laquelle écrire pourrait exercer une influence positive sur la santé.

Le Dr Ira Progoff, psychothérapeute, commence à cette époque à proposer des ateliers pour transmettre sa méthode : le « Journal intime intensif »[1].

Cette méthode consiste dans la tenue d’un journal intime, mais dans un cadre bien précis.

Le journal se présente sous la forme d’un classeur à feuillets divisé en quatre sections :

  • La Vie/le Temps ;
  • Le Dialogue ;
  • La Profondeur (aspects symboliques de notre vie comme les rêves) ;
  • Le Sens.

Chacune de ces dimensions comprend des ramifications (des sous-catégories).

Dans certaines rubriques, on consigne des faits, des événements, des rêves et des images intérieures. Dans d’autres, on s’exerce à stimuler les prises de conscience et la créativité.

Suivre ce chemin permet d’accéder à une connaissance de soi de plus en plus approfondie, et de mieux comprendre nos émotions et ce qui nous empêche d’être heureux.

Il existe à présent de nombreuses données scientifiques qui attestent des bienfaits du « journal intime » sur le bien-être, quelle que soit la forme que vous lui donnez.

L’une d’entre elles nous apprend par exemple qu’écrire pendant 20 minutes chaque jour sur une expérience traumatisante pourrait accélérer la guérison des blessures physiques[2].

Incroyable, non ?

L’écriture expressive, le terme pour désigner une écriture dont le but est d’exprimer nos ressentis[3], a montré des effets aussi bien dans l’accompagnement de personnes atteintes de cancer[4], pour les femmes souffrant de dépression et/ou de stress post-partum (ou durant leur grossesse)[5],  pour les personnes souffrant de stress post traumatique, d’anxiété ou encore de problèmes de sommeil.

Sur ce dernier point, la rumination mentale a longtemps été pour moi une cause d’insomnie.

Écrire ses pensées avant le coucher peut aider à clarifier l’esprit et faciliter l’endormissement.

Le simple fait de noter les tâches importantes qui m’attendent et ce qu’elles m’évoquent (excitation, stress, angoisse, joie, etc.) me permet aujourd’hui de m’endormir plus rapidement et de moins souffrir de réveils nocturnes.

Pas seulement une action psychologique

Au-delà des effets sur le mental, des effets physiologiques ont été observés lors de la pratique d’écriture expressive.

James W. Pennebaker (professeur de psychologie à l’université du Texas à Austin) est un ardent défenseur de l’idée que l’acte d’écrire conduit à une réorganisation cognitive et émotionnelle qui a des effets positifs mesurables sur notre santé en général, y compris physique.

Il en parle très bien dans l’un de ses ouvrages : Écrire pour se soigner – La science et la pratique de l’écriture expressive.

Selon ses recherches, on peut constater des effets marquants sur le système immunitaire, la circulation sanguine, la tension, le rythme cardiaque, la respiration et les réponses neuroendocriniennes.

De plus, la pratique régulière de l’écriture stimule les fonctions cognitives, notamment la mémoire.

James Pennebaker fait également deux remarques intéressantes : il n’est pas utile d’écrire tous les jours pendant de longues périodes. Il faut le faire si l’on en ressent le besoin. Ça ne doit pas devenir une corvée !

Il souligne aussi que le fait de rédiger son récit à la troisième personne (“elle” ou “il” ) permet parfois d’obtenir de meilleurs résultats.

En effet, l’égocentrisme de la première personne peut nuire à la compréhension des événements, alors qu’en les relatant du point de vue d’un tiers, on peut plus facilement y trouver un sens.

Pour bien démarrer

Voici quelques conseils si vous souhaitez tenter l’expérience.

  1. Ne vous mettez pas de pression !

Le but n’est pas d’obtenir le prochain prix Goncourt. Peu importe le style, les fautes d’orthographe, les maladresses. Le but est de vous débarrasser de ce qui vous encombre, de clarifier vos pensées et de laisser libre cours à votre créativité. Écrivez tout ce qui vous passe par la tête ! Et surtout, écrivez si vous en ressentez le besoin. Il peut y avoir de longues périodes durant lesquelles vous n’écrirez pas un mot. Ça n’a pas d’importance.

  1. Ayez le réflexe !

Dans les moments où vous ne vous sentez pas en sécurité, triste, confus, anxieux, prenez l’habitude de vous réserver un temps pour l’écriture. C’est un peu comme la méditation, plus on pratique, plus cela devient un réflexe et plus on en éprouve le besoin et on en ressent les bienfaits.

  1. Plutôt le soir

Le fait d’écrire avant le coucher permet d’évacuer ce qui pollue notre esprit et de mieux dormir. Mais cela permet aussi au cerveau de faire un travail d’intégration pendant la nuit. Il classera mieux les informations et saura mieux comment gérer les situations qui posent problème.

  1. N’ayez pas d’attentes particulières

N’attendez pas de résultats immédiats et spectaculaires. Le processus prend du temps.

  1. Ayez toujours de quoi écrire sur vous

Rien de plus frustrant que d’avoir envie de griffonner une idée ou une phrase importante et de ne pas pouvoir le faire. Même si l’idéal est d’écrire dans un endroit calme, ayez toujours un stylo et un petit carnet dans une de vos poches. Vous pourrez ainsi noter ce qui vous vient dans le métro, dans un café ou dans une file d’attente.

En couchant sur papier nos inquiétudes, nos problèmes, nos sentiments, nos interrogations, on fait un pas vers une meilleure connaissance de soi.

Cela aide vraiment à prendre du recul, à mieux vivre nos tracas quotidiens.

C’est un moyen peu onéreux de faire un travail d’introspection et le mieux dans tout ça, c’est que ça marche !

Tenez-vous un journal intime ou trouvez-vous cela désuet ?

Je suis curieux d’avoir vos avis !

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Sources :

Merci de ne poser aucune question d’ordre médical, auxquelles nous ne serions pas habilités à répondre.

En soumettant mon commentaire, je reconnais avoir connaissance du fait que les éditions Nouvelle Page pourront l’utiliser à des fins commerciales et l’accepte expressément.

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SELKIS
SELKIS
10 jours il y a

Bonjour. J’ écris tous les jours ce que je fais dans la journée;. C’est parfois répétitif mais j’en ai besoin. A 70 ans, je veux pouvoir dans le futur me souvenir de ce que je faisais avant. C est venu au moment de la plandémie. J’écrivais tout ce qui se disait sur les médias mainstream; j’écoutais et regardais beaucoup de vidéos libres. J’ ai beaucoup appris.Ma maman avait Alzheimer et cela m’a fait peur de subir le même sort. A 16 ans j’écrivais déjà sur un journal . Pendant un an. Et puis j’ai arrêté.

Laurie
Laurie
10 jours il y a

Je faisais ça depuis 20ans…jusqu au jour où mon compagnon eu l’idée de le lire…je l’ai mal vécu..depuis Jé n’écris plus..

Cécile
Cécile
10 jours il y a

Namaste J’ai adoré vous lire par cet article, merci beaucoup 🙏 J’écris depuis peu le soir et je ne sais pas d’où ça sort véritablement. Un immense besoin de coucher mes paroles sur le papier. C’est magnifique, un ami me dit d’envoyer pour des chansons, mais je n’y connais rien du tout, ainsi que les droits d’auteurs ?! Ce sont des ressentiments de révélation d’Amour, d’élévation de la pleine conscience, d’expérimentations de notre subconscient et de notre pouvoir par la croyance sur la force des éléments, de l’Univers et des galaxies. Cela en rimes avec du Métaphysique. J’en suis à… Lire la suite »

Tessier Laurent
Tessier Laurent
8 jours il y a
Répondre à  Cécile

Merci beaucoup Cécile pour ce partage. Je suis certain que votre expérience parle à beaucoup d’entre-nous. Bien à vous. Laurent

Cécile
Cécile
10 jours il y a

En fait, mes écris commencent ainsi :
« C’est dans le silence de la nuit que je me suis relevée pour écrire ceci. A toi seul je te le dis : un simple merci à la vie pour tout ce dont j’aurais appris. Seul le hiboux chantant dans la nuit, pouvait percevoir mes cris endormis. » Etc……
Cécile ☀️

LE ROUX
LE ROUX
9 jours il y a

Mon défunt mari tenait un journal de bord comme il l’appelait. Depuis 6 ans je continue le journal. Il me permet de noter toute ma journée, mes pensées, ma détresse, mes rêves etc… c’est une bonne soupape de sûreté.

Jean-Marie
Jean-Marie
6 jours il y a

Bonjour suite à une grosse dépression chronique, je tiens un journal intime, mais je n’écris pas tout les jours .Mais ça me fait du bien.

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