Aujourd’hui, je vais vous raconter une histoire où se mêlent poudre à canon et crétins des Alpes.
Cela peut paraître saugrenu, et pourtant, ces deux éléments sont les acteurs principaux d’une découverte majeure : l’utilisation de l’iode en médecine.
On associe souvent l’iode au bon fonctionnement de la thyroïde, mais cet oligo-élément participe aussi au contrôle de nos grandes fonctions vitales.
Une découverte fortuite
Un certain Bernard Courtois, après des études pharmaceutiques, rejoint l’École polytechnique avant d’être incorporé dans le service de santé des armées françaises, où il exerce en tant que pharmacien.
Sa vie prend un tournant vers la fin d’année 1804 lorsqu’il commence à travailler avec son père, salpêtrier de profession.
Il faut dire que l’affaire du papa prospère car nous sommes en pleines guerres napoléoniennes, et le salpêtre est une ressource précieuse à la fabrication de la poudre à canon.
Le processus pour fabriquer la poudre nécessite l’utilisation de bois dont les cendres sont riches en nitrate de potassium. Or, la matière première manque cruellement du fait des échanges commerciaux qui sont au point mort.
Courtois père et fils ont alors l’idée d’utiliser des cendres de varechs (une algue) abondant sur
les côtes bretonnes et normandes, pour remplacer le bois.
Pour information, près de 20 000 « crétins » peuplent alors les Alpes françaises[1].
On désigne ainsi des personnes affligées de nombreux handicaps physiques et mentaux.
Ils souffrent de nanisme, sont difformes, goitreux, et sont intellectuellement limités.
À partir des années 1820-1830, ce problème devient une question médicale de grande ampleur.
On sait aujourd’hui que les terres alpines étant éloignées de la mer, le crétinisme provient d’un dérèglement de la thyroïde causé par un manque d’iode. Mais à l’époque, tout un tas d’hypothèses farfelues fleurissent.
La solution viendra d’une époque bien lointaine : l’utilisation d’éponges de mer calcinées comme traitement du goitre a toujours été recommandée empiriquement depuis l’Antiquité.
C’est en s’inspirant de ce remède que le médecin genevois Jean-François Coindet, en 1819,
s’interroge sur le principe actif contenu dans les éponges et le varech et les soumet à analyse.
Il met alors en évidence la présence importante d’iode, cet élément nouveau découvert huit ans plus tôt par Courtois.
Il entreprend par la suite d’expérimenter l’utilisation de l’iode chez les goitreux et livre ses conclusions dans un mémoire intitulé Découverte d’un nouveau remède contre le goitre, publié en 1820.
Coindet sera le premier à décrire objectivement les principaux symptômes de l’hyperthyroïdie.
Quant aux malheureux « crétins », ce n’est qu’en 1922 que les médecins parviendront à expliquer les causes de leur infirmité.
Un oligo-élément indispensable
Vous l’avez compris, le manque d’iode peut avoir des répercussions terribles pour la santé.
Son apport excessif aussi.
Les principales pathologies dues à une carence en iode dans l’organisme sont l’apparition de goitre, un dysfonctionnement de la thyroïde (hypothyroïdie ou hyperthyroïdie), un amoindrissement des facultés cognitives, le nanisme, le crétinisme et les fausses couches.
Ce sont les résultats positifs obtenus dans le traitement du goitre qui ont ouvert la voie à d’autres perspectives thérapeutiques.
Au fil du temps, l’iode a été incorporé dans le sel de table pour lutter contre les carences à grande échelle.
Le rôle principal de l’iode concerne le fonctionnement de la thyroïde, c’est vrai.
Il régule la production des hormones thyroïdiennes, notamment la thyroxine (T4) et la triiodothyronine (T3).
Ces hormones jouent un rôle fondamental dans la régulation du métabolisme, la croissance, le développement du système nerveux et le maintien de l’équilibre énergétique.
Une carence en iode peut entraîner une hypothyroïdie, caractérisée par une fatigue intense, une prise de poids, une frilosité excessive et une diminution des capacités cognitives.
Quant à un excès d’iode dans l’organisme, il peut entraîner des dysfonctionnements de la thyroïde (toujours elle!) comme l’hyperthyroïdie, mais également avoir certains effets néfastes au niveau cardiaque, rénal ou digestif.
Un goût de cuivre en bouche et la production excessive de salive peut être le signe d’une consommation excessive.
Si je devais en rester là, cela ferait déjà de l’iode un oligo-élément majeur pour notre santé, mais vous allez voir qu’il possède bien d’autres atouts.
Les fonctions méconnues de l’iode
Outre son impact sur la santé thyroïdienne, de bons apports en iode vont avoir des effets bien visibles sur notre santé.
Si vous mangez peu de produits de la mer, je vous conseille d’en incorporer davantage dans votre alimentation ou, si vous n’aimez pas ça, de vous supplémenter (je reviendrai sur ce point plus tard).
La raison est simple : avec de bons apports en iode, vous bénéficierez :
- D’une meilleure santé cérébrale et cognitive
Un apport suffisant en iode est particulièrement crucial chez les femmes enceintes et les jeunes enfants. Durant la grossesse, l’iode est essentiel au bon développement du cerveau du fœtus. Même une déficience légère peut affecter les capacités intellectuelles et la concentration des enfants[2]. On estime à deux milliards le nombre de personnes dans le monde qui souffrent d’un apport insuffisant en iode, en particulier en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne. La carence en iode est la cause la plus fréquente de déficience mentale évitable dans le monde[3].
- D’un métabolisme au top
Les hormones thyroïdiennes influencent la manière dont le corps utilise l’énergie, synthétise les protéines et régule la température corporelle. Une quantité suffisante d’iode permet ainsi d’optimiser le métabolisme, favorisant une meilleure gestion du poids et une bonne vitalité[4]. Les personnes souffrant d’une insuffisance en iode sont souvent en manque d’énergie et en surpoids.
- Du renforcement de votre système immunitaire et d’un effet détox !
On le sait peu, mais l’iode possède également des propriétés antibactériennes et antivirales. On s’en sert d’ailleurs localement comme désinfectant. Avec des apports suffisants, vous serez plus à même de lutter contre les infections. L’iode favorise la cicatrisation des plaies et joue un rôle dans la protection des muqueuses. De plus, il est impliqué dans la détoxification du corps en aidant à l’élimination des métaux lourds et autres toxines.
- D’une bonne santé reproductive
Chez les femmes, un apport adéquat en iode est essentiel pour un bon équilibre hormonal, notamment durant la grossesse et l’allaitement. Il influence également la fertilité et le bon fonctionnement des ovaires.
Chez les hommes, il participe à la production de testostérone et à la spermatogenèse, favorisant ainsi une bonne santé reproductive.
Pour de bons apports
Pour garantir un apport suffisant en iode, il est essentiel de privilégier certains aliments comme les algues marines (kelp, kombu, nori, etc.), les poissons et les fruits de mer, mais aussi les produits laitiers, les œufs, et bien entendu le sel marin, non raffiné de préférence (même si le sel de table basique est enrichi en iode).
Il est recommandé aux adultes de consommer au moins 150 microgrammes d’iode par jour.
Une supplémentation à l’aide d’un complément alimentaire peut s’avérer nécessaire :
- Si vous avez une carence en iode attestée par un professionnel de santé.
- En cas de grossesse et d’allaitement : les femmes enceintes et celles qui allaitent ont besoin de plus grandes quantités d’iode pour favoriser le bon développement du cerveau et du système nerveux de leur bébé. Le dosage précis est à déterminer avec votre médecin.
- En cas de troubles thyroïdiens : certains troubles de la thyroïde, comme l’hypothyroïdie ou le goitre, peuvent nécessiter une supplémentation en iode marine en complément alimentaire pour soutenir la fonction thyroïdienne.
- Si vous consommez peu de produits de la mer et peu de sel.
Il existe de nombreux compléments pour retrouver une quantité suffisante d’iode dans l’organisme.
Vous en trouverez facilement en pharmacie et il vous faut vous référer aux recommandations du fabricant et de votre médecin pour la posologie.
Ne tombez pas dans l’excès !
Avez-vous déjà souffert d’une carence en iode ?
Saviez-vous qu’il était si important pour notre santé ?
Ok, je me rends compte que cette molécule est super importante mais comment faire quand on est allergique à l’iode ?
SUITE A SCANNER AVEC INJECTION PRISE DE SEIZE KILOS DANS LA SEMAINE SUIVANTE ET DEVELOPPEMENT ALLERGIE A TOUT PRODUIT DE LA MER
Oui et grâce à l’iodé je suis sortie de l hypothyroïdie et burn out !.
Bof la fin, lisez mon bouquin « Les pouvoirs de l’iode » ++++