Il y a quelques années, j’ai décidé de quitter la ville pour m’installer en pleine campagne.
Je rêvais de ce changement depuis longtemps.
Le calme, la nature, la retour à l’essentiel, les bons produits du terroir, la vraie vie enfin !
Maintenant que j’ai un peu de recul, je peux vous faire part de mon expérience.
Dans l’ensemble, je ne suis pas déçu.
J’ai trouvé ce que j’étais venu chercher, mais… car il y a un mais. Je n’imaginais pas à quel point il allait être difficile de trouver un médecin généraliste près de mon nouveau domicile.
“Difficile” est le moins que je puisse dire car, au final, j’ai dû garder mon ancien médecin qui exerçait à plus de 100 kilomètres de là !
Des vies sont en jeu !
Des mois pour avoir un rendez-vous chez un spécialiste, des heures d’attente aux urgences, des médecins qui ne prennent pas de nouveaux patients, le 15 saturé, le personnel des hôpitaux au bout du rouleau… 😩
Tout cela a lieu en France, en 2024…
Les déserts médicaux, on en entend parler depuis des lustres, mais la situation a-t-elle changé pour autant ?
Il semblerait que non.
Pourtant des vies sont en jeu !
Cet été, au CHU de Nantes, un bien triste record a été battu : celui du temps d’attente aux urgences.
Tenez-vous bien : on pouvait attendre jusqu’à soixante-dix heures avant d’être soigné[1] !
Les conséquences sont bien évidemment dramatiques : entre fin juillet et début août, ce sont quatre patients qui ont trouvé la mort sur des brancards sans avoir été pris en charge.
Selon la CGT, le temps moyen d’attente serait de quarante-huit heures dans cet hôpital.
Sommes-nous en temps de guerre ? Fait-on face à une épidémie foudroyante ?
Non. Tout cela serait la conséquence de la fermeture ou de la saturation de plusieurs hôpitaux du Grand Ouest.
La réalité des déserts médicaux, c’est ça : des infarctus et des AVC non diagnostiqués ou trop tard, des pathologies qui s’aggravent dangereusement, jusqu’à mettre en danger la vie et la santé mentale des malades.
Certains renoncent même aux soins face à la difficulté !
Alors, vivre en région, c’est croiser les doigts pour ne pas tomber gravement malade ?
On peut se poser la question.
Les raisons de la colère
« Je reçois une à deux fois par semaine en mairie des personnes qui n’arrivent plus à avoir de rendez-vous médicaux. »
C’est ce que le maire de ma commune m’a confié lorsque je lui ai parlé de mon problème.
Il y a une colère profonde qui s’exprime face à cette situation, mais elle s’accompagne d’un sentiment d’impuissance.
Il faut dire qu’elle ne date pas d’hier, et qu’il faudra certainement des années pour retrouver des conditions de prise en charge dignes pour les patients.
Deux tiers des Français vivent dans une zone où les possibilités de se faire soigner sont insuffisantes ou très insuffisantes.
Cette pénurie de médecins est en partie due à des années de réduction du nombre d’étudiants admis à pratiquer des études de médecine.
Le fameux numerus clausus, considérablement réduit au cours des années 80, n’a été revu à la hausse qu’à partir des années 2000. Mais avec des études qui nécessitent au moins neuf ans pour devenir généraliste, il faudra du temps pour compenser les nombreux départs en retraite.
Dans le même temps, le besoin en médecins augmente en raison du vieillissement de la population.
Il faut ajouter à cela des difficultés budgétaires grandissantes.
La Fédération Hospitalière de France (FHF) a fait état d’un déficit structurel de l’hôpital public dépassant les 2 milliards d’euros, principalement causé par l’inflation[2] (ce déficit se situait entre 550 à 650 millions d’euros avant la pandémie de Covid).
Et pour finir, le manque de personnels médicaux apparaît comme la deuxième difficulté rencontrée, après le manque de lits.
Pas moins de 98% des établissements de santé déclarent connaître des difficultés de recrutement, principalement en gériatrie, aux urgences, en psychiatrie ou encore en médecine générale.
Que ce soit du côté des patients ou du côté des soignants : la colère gronde. À tel point que certaines actions coup de poing commencent à voir le jour.
Ces derniers mois, certains maires ont pris des arrêtés municipaux mettant en demeure l’État d’initier dans les plus brefs délais un plan d’urgence pour l’accès à la santé.
En 2023 l’UFC Que Choisir a annoncé avoir saisi le Conseil d’État pour dénoncer « l’inaction » du gouvernement face aux inégalités croissantes d’accès aux soins et l’enjoindre à agir[3].
« Après des années de négociations auprès des décideurs politiques qui restent sans réponse », l’association entend ainsi « défendre le droit constitutionnel à la santé », écrit l’association dans un communiqué.
Elle dénonce en particulier « le refus obstiné des autorités de réguler l’installation des médecins ». [4]
Un pansement sur une jambe de bois
Voilà comment je qualifierais les timides propositions qui ont été faites pour arranger la situation.
Ce qu’on a pu entendre ici ou là laisse assez peu d’espoir pour un retour à la normale rapide.
Voici en résumé les diverses propositions qui ont été faites depuis 2022 ⬇️
La stratégie nationale de santé (ministère de la santé et de l’accès aux soins) a mis en place quelques mesures pour corriger les inégalités dans l’accès aux soins, notamment :
- le déploiement de 1000 communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) pour mieux mailler le territoire national ;
- un soutien financier dédié aux médecins pour l’emploi d’assistants médicaux, en échange d’un engagement pour une augmentation de patientèle ou d’une réduction des délais de rendez-vous ;
- la suppression du numerus clausus et la réforme des études de médecine.
La loi du 23 décembre 2022 de financement de la sécurité sociale pour 2023 comprend de nouvelles mesures afin d’améliorer l’accès à la santé. Le texte prévoit notamment :
- la création d’une 4e année d’internat de médecine générale, consacrée à des stages en cabinet médical, en priorité dans les zones médicalement tendues ;
- la mise en place expérimentale, par les agences régionales de santé (ARS), de consultations de médecins dans les déserts médicaux ;
- la possibilité, jusqu’à fin 2035, pour les médecins et infirmiers de prolonger leur activité à l’hôpital jusqu’à l’âge de 72 ans ;
- l’exonération des cotisations vieillesse en 2023 pour les médecins retraités qui reprennent leur activité ;
- l’assouplissement des règles de cumul emploi-retraite pour les médecins qui exercent dans un désert médical.
Je vous laisse juger la pertinence de ces mesures.
Face à l’urgence, trouver des solutions alternatives
Les thérapies alternatives n’ont pas pour vocation de remplacer les médecins, mais elles peuvent être une solution de secours.
Ostéopathes, naturopathes, réflexologues, acupuncteurs… autant de praticiens qui sont à votre disposition pour soulager certains troubles.
Consulter un médecin à distance, via Internet, est aussi une bonne solution pour avoir un avis rapidement et obtenir un traitement le cas échéant.
Cet usage du numérique limite notamment le recours aux urgences dans les cas où les patients sont isolés.
Des sites comme Qare[5] proposent ce genre de service.
Attention cependant : la télémédecine atteint ses limites lorsqu’il s’agit de traiter des symptômes graves.
Malheureusement, à mon sens, il n’y a pas de solution qui porterait ses fruits rapidement.
Je crains qu’il ne faille subir encore quelques années cette situation des plus insupportables, en espérant que des mesures radicales soient enfin prises.
Il est urgent de remettre la santé au premier plan des préoccupations.
Qu’en pensez-vous ?
Si vous vivez dans un désert médical, dites-moi quelles solutions vous avez trouvées pour bénéficier de soins.
Nous avons appelé le 15 en janvier 2025. Personne n’est venu à domicile. Le soin se fait à distance à présent. Quel changement. Stress et colère face à ce manque de soin Il faut avoir des nerfs solides en France. Eviter de tomber malade est la seule solution
Oui, un des TARES derniers « Sinistres de la Santé » de l’Hexagone l’avait bien dit pendant leur PLAN-DEMIE HYSTERIQUE MONTEE DE TTES PIECES PR SOUMETTRE LES « GUEUX », le « MIEUX PR VS EST DE NE PAS TOMBER MALADE » !!!
Si cela advient, c’est DOMMAGE : TANT PIS PR VS !!!
Tout en vivant en zone urbaine, que dire aussi de l’impossibilité de retrouver un médecin après le sien soit parti en retraite ? inadmissible 😩
Vous présentez excellemment bien le sujet. Dans les solutions, il y en a une qu’il me semble primordial de développer : Que chacun fasse connaissance de soi, apprenne à connaître les signes avertisseurs de son corps, à en comprendre le sens et la symbolique. Une telle démarche permettrait de pratiquer beaucoup plus vite le geste adéquat au moment opportun. Or, l’attitude actuelle est de chercher à « gommer » les symptômes avec des médicaments, à faire taire ainsi les signaux avertisseurs, à juger les symptômes avec des « ce n’est pas grave, ça passera, j’connais déjà, etc » Vous évoquez à juste titre la… Lire la suite »
Bonjour, effectivement les déserts médicaux existent, et depuis plusieurs années. Ils vont même en s’aggravant. Merci de les mettre à l’actualité. Par contre il me semble qu’il soit nécessaire de s’attaquer un peu plus en amont du problème, en relevant la difficulté pour nous les campagnards. Les médecins ne travaillent plus comme leurs pères, ils convoitent aujourd’hui une vie à côté de leur travail. Ce qui fait que pour un village qui avait 4 médecins corvéables à merci, il en faudrait maintenant un minimum de 7. De plus ils sont obligés d’accepter les nouveaux patients (qui ont perdu leur médecin… Lire la suite »
IL S’EN MOQUE LE PRESIDENT DE CES DESERTS MEDICAUX IL EST SOIGNE A DOMICILE GRATUITEMENT AVEC UNE PHARMACIE DE RESERVE —ME DIREZ VOUS C’EST UNE FACON DE FAIRE DES ECONOMIES —en enterrant les vieux —SUR LES MEDOCS LES RETRAITES ET LES POMPES FUNEBRES SONT COTES EN BOURSE ET SONT REDEVABLES DE LA TVA —ATTALI ET LAGARDE N’ONT ILS PAS DIT QU’A PARTIR DE 65 ANS NOUS COUTIONS TROP A LA SOCIETE ??
Qu’en pensons-ns ???
Je pense que TANT QUE LA CLIQUE MAFIEUSE MENTEUSE & CRIMINELLE restera au pouvoir, ns n’avons RIEN DE BON A ATTENDRE pr le Peuple !!!
Ils veulent la PEAU DES « GUEUX » d’où leur ACHARNEMENT CONCERNANT LA LEGISLATION SUR L’EUTHANASIE !!!
Non seulement il est très difficile de trouver un médecin dans les zones géographiques dont vous parlez mais il est pratiquement impossible de trouver un médecin compétente, à l’esprit ouvert, compatissant et humain. Faire douze ans d’études pour prescrire de la metformine à un diabétique, des anxiolytiques à un dépressif, des statines en cas de cholestérol jugé trop élevé, et des antibiotiques pour tout et n’importe quoi me semble tout à fait inutile. En ce qui me concerne et en ce qui concerne pas mal de mes amis nous avons décidé de faire confiance aux dictionnaires d’homéopathie, aux énergéticiens recommandables… Lire la suite »
J’en pense que luter aveuglément contre les médecines parallèles (phyto entre autres) est contre productif. Cela met sur un même pied les personnes compétentes (qui doivent se cacher) et les charlatants !
En 2OO7 un Professeur en Médecine a publié un article sur une revue ,que j’ai retrouvé ,oû il expliquait qu’en 2O2O on manquerait de Médecins ,en France ! Il ne s’est pas trompé !qu’on fait nos politiques ? Le pire ? ce sont les Dermatologues! que des soins au LAZER ,un quart d’heure ,14O euros ( pas de carte vitale ,non remboursé) ( déclaré ?) Nouvellement installé ,panneau àl’entrée ,( on ne prends pas de nouveaux clients ) ou ,pas de rendez -vous avant neuf mois ,si vous avez un grain de beauté avec un risque de cancer ,vous ne… Lire la suite »