DMSO et cancer - Nouvelle Page Santé

DMSO et cancer

« La dame toxique », cela vous dit peut-être quelque chose…

Cette histoire, qui a défrayé la chronique il y a quelques années, est digne d’un film à suspense.

Tout commence en février 1994 lorsque Gloria Ramirez est hospitalisée en urgence à Riverside, en Californie, à cause d’un cancer du col de l’utérus au stade terminal.

On lui administre des médicaments, on la met sous oxygène, mais elle fait un malaise.

Les soignants sont alors dans l’obligation de procéder à une défibrillation pour la ranimer.

Va alors s’enchaîner une série d’événements aussi tragiques que mystérieux.

Une infirmière s’écroule, inanimée, suivie d’une interne, puis d’un autre membre de l’équipe médicale, pris de convulsions.

Le service des urgences est évacué.

Une infirmière se dévoue pour placer Gloria Ramirez en chambre d’isolement.

Elle aussi sera victime de celle qui sera surnommée plus tard : la dame toxique.

Au total, 23 des 37 membres du personnel ayant approché Gloria Ramirez  présentent des symptômes inexpliqués : vomissements, convulsions, évanouissements, hépatite, pancréatite. Certains sont même placés en soins intensifs !

Quant à Gloria Ramirez, elle décédera quelques minutes après avoir été placée à l’isolement.

Si je vous raconte cette histoire incroyable, c’est qu’une substance dont vous avez peut-être déjà entendu parler serait à l’origine de cette intoxication collective : le DMSO.

Une panacée qui fait pschitt

Dans les années 1960, une rumeur circule : un traitement miraculeux contre les douleurs chroniques, les traumatismes et les accidents vasculaires aurait été découvert aux États-Unis.

Cette panacée, c’est le DMSO (ou diméthylsulfoxide), un solvant organique soufré produit par l’industrie du bois.

Il se présente sous la forme d’un liquide légèrement huileux, qui dégage une forte odeur d’ail. Il a été synthétisé pour la première fois en 1866 par le chimiste russe Alexander Saytsev.

Il est rapidement utilisé pour ses propriétés de solvant, et ses propriétés potentiellement médicales sont peu à peu révélées.

En effet, au contact de la peau ou lorsqu’il est ingéré, le DMSO se diffuse rapidement dans tout l’organisme.

Grâce à cette remarquable capacité de pénétration cutanée et de solubilité, il est étudié par le Dr Stanley Jacob, un chirurgien de l’Université de l’Oregon.

Celui-ci remarque que la molécule peut traverser la peau et les membranes cellulaires sans les endommager, transportant avec elle d’autres substances chimiques.

Jacob commence alors à l’envisager comme potentiel médicament (ou transporteur de médicament), notamment pour le traitement de la douleur et de l’inflammation.

En 1964, il publie ses premiers travaux.

Aussitôt, la communauté scientifique s’enflamme.

Le DMSO pourrait permettre de traiter certaines maladies, comme le cancer, en allant cibler le mal à la source.

Pourtant, malgré de nombreux témoignages enthousiastes et certaines preuves scientifiques, l’usage du DMSO reste aujourd’hui très encadré, restreint, voire interdit dans plusieurs pays.

Alors, s’est-on réellement privé d’un remède incroyablement efficace ?

Un produit quasi inconnu du grand public

Dès la fin des années 60, le DMSO est mélangé à une teinture utilisée dans l’identification des cellules tumorales.

De nos jours, on s’en sert couramment pour la cryoconservation des embryons, des cellules souches, de la moelle osseuse et des organes destinés à la transplantation.

Le seul usage médical approuvé officiellement par la FDA (aux États-Unis) est le traitement de la cystite interstitielle, une inflammation chronique de la vessie. Il est alors administré directement dans la vessie via un cathéter.

Il flotte comme une odeur de polémique autour du DMSO, certains n’hésitant pas à affirmer que sa capacité à guérir l’organisme est largement sous-estimée.

Selon ses plus fervents partisans, le DMSO pourrait même venir à bout du cancer, en transformant les cellules cancéreuses en cellules saines, ou en mobilisant le système immunitaire pour les éliminer.

Il protégerait aussi l’organisme des dommages causés par les thérapies conventionnelles contre le cancer.

Ainsi, il limiterait les dommages causés par les radiations et préviendrait de nombreuses complications post-chimiothérapie.

Cela soulève une question : si une substance possède de telles capacités thérapeutiques, pourquoi n’est-elle pas utilisée ?

Aurait-elle été écartée sciemment, car trop efficace et donc pas assez rentable ?

Si l’on se réfère aux études existantes, force est de constater que le tableau est mitigé.

Certes, quelques recherches confirment des effets positifs pour certaines utilisations[1], mais d’autres mettent en garde contre des effets secondaires potentiellement graves et la nécessité d’investigations plus approfondies[2].

Essayons de faire le tri et d’y voir plus clair.

Quelle est la réelle efficacité du DMSO ?

Parmi les effets reconnus par la science, le DMSO stimulerait le système immunitaire en augmentant la production de globules blancs et de macrophages.

Il posséderait également des propriétés antibactériennes, antivirales et antifongiques.

Les composés soufrés qu’il contient en feraient un puissant piégeur de radicaux libres (antioxydant).

Selon d’anciennes études remontant aux années 80, il serait également un puissant anti-inflammatoire et un antidouleur[3].

Cela a été plus ou moins confirmé récemment, mais avec la prudence et la méfiance qui s’imposent[4].

Les études les plus récentes ont en tout cas confirmé ses effets positifs sur certains problèmes de peau[5].

Le DMSO serait ainsi particulièrement efficace pour traiter localement les escarres, l’herpès, les brûlures, les inflammations cutanées ou encore les mycoses.

Il apporterait aussi un soulagement notable pour les douleurs articulaires et musculaires.

Il est d’ailleurs vendu sous différentes formes par quelques laboratoires : spray, gel, crèmes ou rollers pour des applications cutanées.

Je vous recommande vivement de l’utiliser sous cette forme, en application locale.

La voie orale est beaucoup plus controversée.

N’oubliez pas : le DMSO traverse la barrière cutanée en emmenant avec lui non seulement ses composés bénéfiques, mais aussi toutes les pollutions locales possibles.

De ce fait, voici quelques précautions à prendre avant toute utilisation :

● Avant une application locale de DMSO, vérifiez que la zone à traiter est propre, sèche et qu’elle n’est pas écorchée ;
● Si vous utilisez les mains pour l’application, elles devront être très propres ;
● Laissez le DMSO sécher pendant 20 à 30 minutes avant de l’essuyer si nécessaire. Ne laissez pas de tissus en contact avec la zone imprégnée pendant ce temps ;
● Évitez d’en appliquer sur les grains de beauté ;
● N’appliquez pas de DMSO directement sur du psoriasis sec ou des lésions purulentes.

De nombreux effets indésirables à signaler

J’aurais tendance à vous inciter fortement à ne pas utiliser le DMSO autrement que pour des applications cutanées.

Vous pourrez en trouver à ingérer ou sous forme de gouttes à mettre dans les yeux, mais à mon sens, il faut rester prudent.

En application locale sur la peau, le DMSO, s’il est efficace, peut aussi entraîner des inconforts plus ou moins supportables.

Vous pourrez par exemple ressentir de la chaleur ou des démangeaisons. Parfois, des urticaires locaux peuvent également apparaître.

Si cela vous arrive, pulvérisez simplement de l’eau sur l’éruption ; elle est provoquée par le fait que le DMSO déshydrate la peau.

Vous pouvez aussi appliquer de l’aloe vera en gel pour vous soulager.

L’usage du DMSO a été associé aux effets indésirables potentiels suivants :

En application sur la peau :

  • Érythème
  • Prurit
  • Squames
  • Épaississement de la peau
  • Urticaire
  • Sensibilité cutanée

Par voie orale :

  • Nausées
  • Diarrhée
  • Maux de tête
  • Vertiges
  • Fatigue, sédation
  • Sensibilité à la lumière
  • Goût d’ail dans la bouche, haleine et corps dégageant une odeur d’ail
  • Douleurs abdominales

Bien entendu, le DMSO est déconseillé pendant la grossesse, l’allaitement et chez les enfants.

L’affaire Gloria Ramirez élucidée ?

Bien qu’il reste encore des zones d’ombre dans l’affaire de la « dame toxique » dont je vous parlais en début de lettre, la piste la plus probable fait état d’une réaction en chaîne des plus surprenantes.

Après des mois de recherches, l’hypothèse avancée est que la patiente avait sûrement dû utiliser du DMSO à haute dose pour calmer ses douleurs.

La substance se serait alors accumulée dans son organisme et aurait réagi à l’oxygène qu’on lui avait administré à son arrivée aux urgences, transformant le DMSO, par une réaction chimique, en diméthylsulfone (DMSO2).

Puis, lors de la défibrillation, les chocs électriques auraient transformé le DMSO2 en sulfate de diméthyle (DMSO4).

Or, le DMSO4 est un gaz extrêmement toxique, qui une fois inhalé, provoque des symptômes similaires à ceux décrits par le personnel médical.

Il s’agit là de l’explication la plus crédible à ce jour…

Connaissiez-vous cette histoire de « la dame toxique » ?

Avez-vous déjà testé le DMSO ? Que pouvez-vous en dire ?

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Sources :

Merci de ne poser aucune question d’ordre médical, auxquelles nous ne serions pas habilités à répondre.

En soumettant mon commentaire, je reconnais avoir connaissance du fait que les éditions Nouvelle Page pourront l’utiliser à des fins commerciales et l’accepte expressément.

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