Bernard Bertrand fait partie de ces passionnés qui sont capables de publier un livre de 200 pages autour d’une plante aussi banale (en apparence) que l’ortie.
C’est vous dire s’il a accumulé des connaissances gigantesques en matière de botanique.
Cet « aventurier de l’ordinaire », comme il aime à se définir lui-même, vit dans les Pyrénées en autonomie depuis 50 ans.
Paysan, amoureux des plantes, de la nature en général, il diffuse son précieux savoir lors de conférences, de stages dans sa ferme, et au-travers de multiples ouvrages passionnants.
Si vous ne connaissez pas Bernard Bertrand, il est grand temps de corriger cette anomalie !
De l’importance du patrimoine naturel
Bernard Bertrand est paysan au départ.
Sa passion pour les plantes s’est véritablement révélée à lui à l’aube de la vingtaine.
Dès lors, elle n’a fait que croître, au point qu’aujourd’hui Bernard est probablement le plus fin connaisseur que nous, aux éditions Nouvelle Page, ayons pu rencontrer.
Il est incollable sur les classiques, bien évidemment, mais il s’est aussi très vite intéressé aux mal aimées, à celles qu’on piétine tous les jours sans savoir qu’on a sous les chaussures un véritable trésor.
Pour vous rendre compte du puits de science que représente Bernard Bertrand, penchez-vous sur ses écrits (la collection Le compagnon végétal, en particulier) ou sur l’interview qu’il nous a accordée récemment (j’y reviens).
Vous aurez de quoi faire, puisque je vous parle ni plus ni moins d’une centaine d’ouvrages tous plus passionnants les uns que les autres.
Vous y apprendrez la grande Histoire de chaque plante, leur symbolique, leurs vertus thérapeutiques, leur utilisation en cuisine, la façon de les cultiver, et même le côté pratique de certaines d’entre elles (l’art de la vannerie par exemple).
Ce savoir se perd inexorablement à mon grand regret, alors lorsqu’on a l’occasion d’en embrasser ne serait-ce qu’une petite partie, il ne faut pas passer à côté de cette bénédiction !
La transmission est plus que jamais d’une importance capitale si nous voulons préserver notre histoire, mais aussi notre autonomie vis-à-vis du tout industriel.
Tout est dans la nature, pourquoi aller chercher ailleurs ce que nous avons à disposition ?
Il suffit de s’arrêter un instant, de s’asseoir au pied d’un arbre, et d’écouter ce qu’il a à nous dire.
Ce chemin à la fois philosophique, thérapeutique et instructif est l’un des plus merveilleux qu’il nous est donné d’emprunter.
Une façon de voir la vie qui me plaît !
Bernard Bertrand n’est pas qu’un amoureux des plantes, je le considère pour ma part comme un véritable philosophe.
Son mode de vie, quelque peu en dehors du système, n’a rien de farfelu.
Nous pourrions tous l’adopter afin de nous reconnecter à l’essentiel.
Nous sommes d’ailleurs nombreux à en ressentir le besoin impérieux !
« Avec les plantes, on peut satisfaire tous nos besoins », voilà l’une des phrases les plus inspirantes de Bernard.
Bien entendu, cela demande de s’intéresser au monde végétal, d’en comprendre les principes, les bienfaits et les dangers. Mais acquérir ces connaissances peut radicalement changer notre vision du monde et de la vie… pour le meilleur.
Bernard le dit souvent : « observer et accompagner la nature plutôt que de chercher à la domestiquer, ce cheminement est un émerveillement quotidien ».
Un émerveillement qui mène concrètement à l’autonomie !
N’oubliez jamais que l’autonomie, ce n’est ni plus ni moins que la liberté !
Vivre en communion avec la nature, c’est s’affranchir du tout chimique, du tout industriel, de la société de consommation qui nous fait perdre le sens des valeurs et des priorités.
La nature est une pharmacie et un garde-manger, tous deux gratuits et à ciel ouvert.
Trois plantes que Bernard Bertrand m’a fait découvrir
Je dois à Bernard Bertrand d’avoir pu considérablement élargir mon champ de connaissances en matière de plantes.
J’aimerais partager aujourd’hui avec vous trois découvertes étonnantes.
1. L’aspérule odorante
Voilà une plante médicinale connue depuis le Moyen-Âge mais qui est un peu tombée dans l’oubli.
Il est grand temps de lui redonner la place qu’elle mérite dans notre pharmacopée naturelle, car vous allez voir qu’elle recèle une variété de bienfaits.
Avec elle dans votre arsenal médicinal, vous pourrez soulager les phénomènes inflammatoires, les infections et les douleurs grâce à la coumarine qu’elle contient[1].
Ne croyez pas que les bienfaits de l’aspérule s’arrêtent là : elle aussi efficace pour calmer l’anxiété et favoriser le sommeil.
Elle se consomme en tisane une fois séchée mais il est également possible de confectionner un vin médicinal au léger goût de miel.
2. L’alliaire
Son nom lui vient de l’odeur d’ail qu’elle dégage dès lors que l’on froisse ses feuilles.
Elle n’est pas pour autant de la famille de l’ail puisque c’est une brassicacées, de la même famille que le chou donc.
L’alliaire se consomme cuite ou crue. Ses feuilles tendres relèvent délicatement une salade, un fromage frais ou un pesto maison. Vous pouvez aussi les intégrer à une omelette ou les faire revenir comme des épinards.
Côté propriétés médicinales, l’alliaire est traditionnellement utilisée comme vermifuge.
Vous la trouverez à l’état sauvage dans les sous-bois ou en lisière de forêt.
3. La pâquerette
Vous serez sûrement surpris de constater que la pâquerette fait partie de mes découvertes.
Laurent, voyons ! Tout le monde connaît cette petite fleur qui pousse un peu partout !
Oui, mais saviez-vous qu’elle se mange crue (feuilles et fleurs) ou cuite (feuilles) ? et que sa saveur est particulièrement délicate ?
J’ai aussi découvert qu’en réalité, la pâquerette n’est pas une fleur… elle est en fait composée de plusieurs petites fleurs !
En plus, elle possède des propriétés médicinales ! Je vous avoue que, pour ma part, je l’ignorais totalement.
Par exemple, elle est souveraine pour vous libérer de la constipation, grâce à ses nombreux mucilages !
Pourquoi aller acheter des compléments alimentaires très chers, alors que vous avez probablement des tapis de pâquerettes dans votre jardin ou dans un pré à-côté de chez vous ?
Un pas de plus vers l’autonomie… et l’écologie
Des plantes comme celles-là, il en existe des centaines, tout près de chez vous. Inutile de traverser la planète : elles se trouvent souvent dans notre environnement immédiat.
Poursuivons cette exploration, pour mieux connaître ce que la nature nous offre, apprendre à en prendre soin, et cultiver notre autonomie tout en la protégeant.
Si l’on en croit Bernard, nous sommes sur le bon chemin car aujourd’hui nous nous rendons compte des problèmes, des incohérences, et de l’importance de l’écologie… bien plus qu’il y a 50 ans.
Il ne manque que l’action politique pour faire basculer les choses du bon côté, et ce n’est pas une mince affaire quand on voit qu’un pesticide violent comme l’acétamipride va de nouveau être autorisé en France…
Voilà pourquoi nos actions individuelles sont importantes et pourquoi il est primordial de garder son indépendance en matière d’alimentation et de santé.
Et voilà pourquoi des gens comme Bernard sont si précieux !
Qu’avez-vous pensé de ce message ? Connaissiez-vous Bernard Bertrand ? Vous pouvez réagir à mon message en commentaires.