Comment activer votre nerf vague pour agir sur l’inflammation chronique - Nouvelle Page Santé

Comment activer votre nerf vague pour agir sur l’inflammation chronique

Dans deux précédents messages, je vous ai expliqué pourquoi l’inflammation pouvait devenir une guerre qui s’éternise…

… et surtout pourquoi, bien souvent, le problème n’est pas la bataille elle-même, mais l’absence de retour au calme.

Vous avez vu que ce retour au calme dépend en grande partie d’un nerf central : votre nerf vague.

Un nerf qui informe le cerveau, qui règle vos grands automatismes (rythme cardiaque, respiration, digestion), et qui aide votre organisme à passer du mode combat au mode récupération[1].

Un super nerf !

À ce stade, la question n’est plus : “à quoi sert-il ?”

Les vraies questions sont :

  • qu’est-ce qui lui permet de jouer pleinement son rôle ?
  • et surtout : comment lui envoyer les bons signaux pour qu’il fasse enfin redescendre l’alerte ?

Ce que votre nerf vague “écoute” en permanence

Votre nerf vague ne réagit pas à des mots.

Il ne réagit pas non plus à des intentions.

Ce qui le fait réagir, ce sont des signaux physiologiques concrets.

En permanence, il “lit” votre état interne et remonte au cerveau une information simple[2] :

« Est-ce que l’environnement est sûr… ou non ? »

Et c’est à partir de cette information que vos réglages internes s’adaptent.

Si les signaux indiquent tension, pression, manque d’air, agitation… votre corps reste en vigilance.

Si les signaux indiquent stabilité, rythme, relâchement… alors le retour au calme devient possible.

Le nerf vague ne se stimule pas… il se rassure

On parle souvent de “stimuler” le nerf vague.

Le mot est en réalité assez trompeur.

Dans la majorité des cas, votre nerf vague n’a pas besoin d’être excité.

Il a besoin d’être rassuré.

Rassuré par des signaux qui disent au cerveau :

« Il n’y a pas de danger immédiat. Vous pouvez lever l’alerte. »

Ces signaux simples sont très puissants.

Surtout, ils ont la spécificité de passer par le corps, et non par l’intellect.

Un seul axe fondamental : le rythme

S’il fallait résumer en un mot ce que “comprend” le nerf vague, ce serait celui-ci : le rythme[3].

Un rythme respiratoire stable.

Un rythme cardiaque capable de varier.

Une alternance claire entre action et récupération.

  • Quand tout est haché, accéléré, irrégulier… le message envoyé est celui de l’urgence.
  • Quand le rythme se pose, s’allonge, se régularise… le message change.

Et c’est à ce moment-là que votre nerf vague peut enfin jouer son rôle de régulateur .

Pourquoi cela change tout dans l’inflammation chronique

Dans l’inflammation chronique, votre corps continue à produire des signaux inflammatoires… non pas parce qu’un ennemi est clairement là, mais parce que le système n’a jamais reçu le message :

“C’est fini. Vous pouvez arrêter.”

Et c’est précisément pour cela qu’agir sur le nerf vague est si intéressant : vous ne cherchez pas à “éteindre” l’inflammation à coups de force.

Vous cherchez à rétablir le bon contexte, celui dans lequel votre organisme peut enfin faire son travail de retour au calme[4].

Le signal de sécurité le plus simple : votre expiration

Si je ne devais vous donner qu’un seul repère, un seul axe, pour aider votre nerf vague à faire son travail… ce serait celui-ci : la capacité à expirer vraiment.

On parle souvent de “bien inspirer”.

Mais votre corps ne cherche pas à remplir ses poumons encore et encore.

Ce qu’il cherche, d’abord, c’est un équilibre très fin, notamment l’équilibre acide/base du sang, qui dépend beaucoup de ce que vous éliminez : le CO₂.[5]

Et pour éliminer correctement ce CO₂, il faut pouvoir vider vos poumons.

Or, le stress a un effet très fréquent : il vous pousse à respirer “haut”, à rester un peu poumons pleins, et à couper l’expiration.

Résultat : votre respiration devient comme inachevée, et votre corps reçoit un message implicite : “On ne relâche pas complètement.”

C’est exactement l’inverse d’un signal de sécurité.

Un mini-test très parlant (20 secondes)

Je vous propose une observation très simple.

Là, maintenant : sans vous forcer, sans gonfler, sans “faire de la respiration”…
faites juste une chose :

expirez tranquillement par la bouche, comme si vous vouliez embuer une vitre, jusqu’au bout… puis laissez l’inspiration revenir toute seule.

Ce que vous cherchez à sentir, ce n’est pas la performance, mais la fin de l’expiration.

Est-ce que vous pouvez aller au bout sans crispation ?

Ou bien est-ce que ça “bloque”, que ça coupe, que ça serre, que ça appelle vite l’air ?

Si ça coupe vite, ce n’est pas “grave”, c’est simplement une information : votre corps a pris l’habitude de rester en réserve… donc en vigilance.

Un geste discret, mais très puissant

Voici maintenant le geste, volontairement simple, que je vous propose de tester aujourd’hui.

  1. Vous inspirez par le nez, normalement.
  2. Puis vous expirez par la bouche plus longuement, comme pour souffler doucement dans une paille imaginaire.
  3. Et vous recommencez 5 fois.

C’est tout.

L’important est que l’expiration doit être plus longue que l’inspiration, sans forcer.

Vous envoyez ainsi à votre système nerveux un message clair :

“Je peux vider. Je peux relâcher. Je peux finir le cycle.”

C’est un signal de sécurité très basique… mais très compréhensible pour le corps.

Et souvent, dès ces quelques expirations, vous sentez quelque chose changer : vos épaules descendent, votre mâchoire relâche la pression, votre ventre se dénoue un peu, votre mental s’apaise.

Il n’y a rien de magique là-dedans, c’est simplement physiologique.

Ce qu’il faut retenir

Si vous cherchez à “activer” votre nerf vague, vous pouvez vite vous perdre dans mille méthodes… et finir par vous disperser.

Alors qu’en réalité, tout commence souvent par des signaux très simples, très corporels, et l’expiration en fait partie.

Ce que je voulais vous transmettre avec ma série de messages sur le nerf vague, ce n’est pas une liste de techniques. Ce n’est pas non plus une promesse miracle.

C’est ceci :

1. Votre corps n’est pas défaillant.

2. Il est souvent bloqué dans un mauvais mode.

Et ce mode peut évoluer.

À condition de savoir quels signaux envoyer, dans quel ordre, et pourquoi ils fonctionnent.

Connaissez-vous une autre méthode pour activer votre nerf vague ?

Avez-vous pris le temps d’essayer le petit exercice de respiration que je vous proposais ? Si oui, qu’avez-vous ressenti ?

Vous pouvez me répondre en laissant un commentaire.

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Sources :

Merci de ne poser aucune question d’ordre médical, auxquelles nous ne serions pas habilités à répondre.

En soumettant mon commentaire, je reconnais avoir connaissance du fait que les éditions Nouvelle Page pourront l’utiliser à des fins commerciales et l’accepte expressément.

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