Chers amis,
Aujourd’hui je vais vous raconter une belle histoire.
Elle me tient particulièrement à cœur.
La scientifique dont je vais vous parler représente à mes yeux ce que devrait être tout professionnel de santé aujourd’hui.
À l’heure où l’opposition entre la médecine traditionnelle et la médecine scientifique n’a jamais semblé aussi conflictuelle, il serait bon, je pense, de s’imprégner de la voie tracée par Yvette Parès.
C’est la médecine de demain qui est en jeu.
Une médecine raisonnée, multiculturelle, à l’efficacité démultipliée.
Des laboratoires à la brousse
Yvette Parès, décédée en 2010, était un personnage fascinant et attachant.
Née en France en 1926, elle obtient un diplôme de bactériologie à l’Institut bactériologique de Lyon.
En 1960, après des études supérieures de sciences naturelles à Montpellier et un diplôme de microbiologie du sol, elle part enseigner à la faculté des sciences de Dakar, au Sénégal.
Elle y dispensera son savoir jusqu’en 1992, avec au passage un doctorat en médecine décroché à l’université de Dakar en 1968, et des recherches en microbiologie du sol ayant suscité l’intérêt dans le monde entier.
Passionnée depuis toujours par l’Afrique et ses traditions, elle s’y épanouit comme un poisson dans l’eau.
Révoltée par l’idée que la médecine africaine soit considérée comme une magie folklorique faite de gris-gris et de danses de la pluie, elle se voit poussée par un ami médecin militaire à entamer des recherches sur la lèpre.
Les résultats ne tardent pas à voir le jour.
En 1972, elle fut la première personne au monde à cultiver le bacille de la lèpre1.
C’est le début d’une aventure incroyable.
Yvette ne cherche pas, elle trouve !
Malgré les obstacles placés sur sa route par le milieu scientifique (un chercheur américain essayait, lui aussi, de cultiver le bacille de la lèpre et voulait tirer la couverture à lui), notre héroïne ne s’en laisse pas conter.
Il faut dire qu’avant elle personne n’avait réussi à cultiver le bacille de la lèpre.
Comment aurait-elle pu y arriver au fin fond de l’Afrique noire avec des moyens dérisoires ?
Certains chercheurs lui demandent de céder ses souches pour pouvoir vérifier ses travaux. Ce qu’elle refuse.
“Je sentais de leur part beaucoup de mauvaise foi, de mauvaise volonté et l’OMS n’a pas voulu reprendre le travail.”
La communauté scientifique refuse de valider ses travaux ? Qu’importe. Elle poursuit ses recherches pour le plus grand bien des malades.
À partir des souches cultivées dans son laboratoire, elle compose des antibiogrammes2 et vérifie l’action des produits chimiques et des plantes anti-lépreuses, notamment africaines, contre la maladie.
Elle s’aperçoit alors que certaines présentent une efficacité remarquable.
En parallèle, elle constate que, malgré l’emploi des médicaments occidentaux, la lèpre continue de faire des ravages. Il faut rappeler que ce n’est qu’au début des années 80 que l’on a trouvé un remède véritablement efficace.
Elle tente alors de se rapprocher des thérapeutes africains.
C’est son jardinier, Yoro Ba, qui, en mars 1979, la met en contact, avec l’un des plus grands maîtres de la tradition peule : Dadi Diallo.
Celui-ci, alors âgé de 88 ans, exerce depuis plus de soixante ans.
Il accepte de l’initier au savoir traditionnel africain des plantes médicinales.
Que la force des plantes soit avec toi
Sous la direction de Diallo, Yvette Parès commence à traiter ses premiers lépreux dès 1980.
Elle acquiert un terrain à Keur Massar, dans la banlieue de Dakar : un hôpital voit le jour.
À partir de plantes européennes, et avec l’aide de son mentor africain, elle élabore des traitements pour les malades lépreux :
- le premier jour, les malades sont purgés pour éliminer un maximum de toxines ;
- le lendemain, on administre les médicaments préparés à partir de plantes ;
- les mutilations sont évitées, les lésions osseuses soignées, comme les blessures à l’âme ;
- les plantes antibiotiques sont importantes, mais ce ne sont pas les seules plantes impliquées dans le traitement.
Ainsi, jusqu’à 12 plantes sont associées en synergie pour créer des formules à la fois antibiotiques, fébrifuges, antimycobactériennes, toniques, etc.
Un grand nombre de ces préparations sont administrées aux patients par voie interne (infusions, décoctions, DIM3 teintures, sirops) et externe (pommades, huiles médicinales, lotions, bains).
La prise en charge de la lèpre mise en place par Yvette Parès à l’hôpital de Keur Massar prévoit un traitement initial en plusieurs étapes, un traitement final et enfin un traitement anti-rechute.
En parallèle des soins aux lépreux, associant leurs connaissances, Parès et Diallo conçoivent ensemble des remèdes pour d’autres affections graves ou de longue durée.
Aujourd’hui, grâce au savoir transmis par de multiples “tradipraticiens”, l’hôpital Keur Massar prend en charge les patients atteints de nombreuses affections, comme la tuberculose, le cancer, l’hépatite, les maladies infectieuses et parasitaires et… le sida.
L’œuvre du Pr Yvette Parès sera reconnue d’utilité publique par le président de la République sénégalaise en 1985, mais elle ne sera jamais validée par la communauté scientifique.
En 1992, elle prend sa retraite et rentre en France mais ne reste pas inactive.
Durant des années, elle réunit de la documentation sur les plantes européennes, et la rassemble dans des livres. Elle martèle que l’Europe, tout comme l’Afrique, possède un trésor qu’il ne faut pas oublier au nom d’une science omnipotente.
Précisons tout de même que si les résultats des polythérapies avec les plantes africaines ont été documentés à l’hôpital de Keur Massar, les formules établies avec les plantes européennes par Yvette Parès n’ont pas encore fait l’objet d’études.
La médecine intégrative avant l’heure
Ainsi, malgré sa formation médicale scientifique, Yvette Parès n’a jamais cessé de garder l’esprit ouvert.
Le savoir traditionnel qui lui a été transmis en Afrique lui a ouvert la voie vers une médecine holistique : une approche globale du patient dans ses trois dimensions : corps, âme et esprit.
Elle comprit que la médecine occidentale, si elle est d’une grande efficacité pour les actes d’urgence, souffre d’un déficit dans la prise en charge des pathologies chroniques.
Les plantes et la tradition doivent alors prendre le relais, car elles agissent en douceur et en profondeur, sur le long terme et avec peu d’effets indésirables.
Pour elle, soigner était un acte sacré.
Rester humble et connaître ses limites, tel devrait être le credo de tout thérapeute.
Les différentes pratiques médicales ont à apprendre les unes des autres.
Dans une magnifique interview4 Yvette Parès résume toute sa philosophie :
« Toutes les médecines sont belles et doivent être respectées. Une fois admis cela, chacun apporte ce qu’il sait faire et il peut y avoir un échange. »
« Pour être thérapeute, il faut aimer le silence, il faut chercher la paix, l’harmonie en soi, et aimer les gens. »
« Je crois qu’il faudrait revenir à la simplicité et au bon sens. Pour soigner une angine on n’a pas besoin de faire des examens de laboratoire, il y a des remèdes simples : le jus de citron, le vinaigre rosat, des huiles essentielles, des inhalations de thym, de laurier, de camomille. Donc simplicité et bon sens. »
Ces mots me font chaud au cœur.
J’espère que vous aurez pris plaisir à découvrir ou redécouvrir la femme d’exception qu’était Yvette Parès.
Portez-vous bien, et continuons ensemble à promouvoir une pratique thérapeutique pleine de bon sens et d’humanité.
À bientôt,
Laurent des Editions Nouvelle Page
Tout est dit; malheureusement, de plus en plus d’obstacles variés se présentent sur le chemin de ces magnifiques principes .
Merci de nous avoir fait découvrir cette merveilleuse personne, son magnifique engagement au service des hommes, son travail scientifique énorme, précieux et révolutionnaire, fruit d’une ouverture d’esprit peu commune! Comme il est regrettable que sa démarche n’intéresse pas le monde scientifique français.
Bonjour
Pourquoi je n’arrive pas à m’abonner à plantes et bien-être qui se trouve dans le formulaire NPS
C’est la 2ème fois que je vous le demande
Cordialement
Mon mari est soigné pour une neuroborreliose chronique par le Directeur de L’hôpital traditionnel de Keur Massar. Votre article résume bien leur philosophie étonnante et soutenante,prenant en compte le malade et son histoire,sa famille,son environnemental,ses symptômes même les plus petits.
Cela nous donne à réfléchir sur l’évolution de la médecine occidentale qui.pourrait bénéficier de ce savoir ancestral,de cette sagesse et de cette sérénité,de cette humanité et humilité…
Merci pour votre article.
Le livre d’Yvette Parés vient d’être réédité,on peut se le procurer facilement .
Monsieur Laurent Tessier , Bravo et encore mille fois bravo pour votre article sur cette remarquable grande dame. Dans votre article se trouvent les pistes pour se rendre compte que l’Humain peut choisir d’aller vers la véritable médecine interne , sans dénigrer ni se perdre dans l’externe. Comme vous citez ces pistes : 1. Ainsi, malgré sa formation médicale scientifique, Yvette Parès n’a jamais cessé de garder l’esprit ouvert. 2. Le savoir traditionnel qui lui a été transmis en Afrique lui a ouvert la voie vers une médecine holistique : une approche globale du patient dans ses trois dimensions : corps,… Lire la suite »
Ah ! si la médecine « allopathique » pouvait vraiment cohabiter avec toutes ces médecines douces et naturelles : comme les peuples du Monde entier seraient heureux de bien vivre sur cette planète Terre !!!
Quel témoignage qui rappelle la puissance des plantes ! Vivement que le lobby pharmaceutique cesse de vouloir avoir toujours le dessus et que la médecine se penche enfin sur une médecine plus naturelle.
Merci de nous avoir fait connaître cette scientifique qui a fait avancer la recherche malgré les pressions.
Un grand merci pour votre article. Nous venons de le basculer sur la page de l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar! Bien cordialement à vous. Geneviève
Merci Geneviève, j’en suis ravi. Bien à vous.
Merci Geneviève, j’en suis ravi ! Bien à vous.
Il est possible de commander les deux ouvrages d’Yvette Parès (1. La médecine africaine, une efficacité étonnante 2. Perles de sagesse) sur la page FB de l’Hôpital traditionnel de Keur Massar ou directement par mail sur htkm61@hotmail.com. Les livres sont envoyés de France. Bien cordialement. Geneviève
J’ai eu la joie et l’honneur de rencontrer plusieurs fois Yvette Parès et d’avoir eu des échanges enrichissants avec elle. C’était une très grande et véritable scientifique à l’ouverture d’esprit et à la modestie immenses. Bon nombre de nos scientifiques pourraient prendre exemple sur elle.
Ces médecines sont à la base de tout ! Lorsque l’on sait que big pharma envoie ses sbires pour éliminer et discréditer les derniers shamans sur leur propre territoire on a bien compris comment fonctionnait la médication dite moderne !!!
a t-elle croisé la route de notre Didier « panoramix » Raoult bien aimé ?
Dakar c’est quand même autre chose que Paris
Bonjour.
Merci de perpétuer l histoire de ma grand tante. Yvette parés que J ai accompagné et rencontré Jusqu à la fin de sa vie à Pia village familial
Très humble elle n à jamais revendiqué les honneurs. Je suis heureux de savoir qu’elle n est pas oubliée. Votre rédaction est tout à fait conforme à sa vie…
J aimerai correspondre avec vous.
Gérard Louis gabriel Fabre
Je vous remercie pour votre message. Je suis ravi d’avoir pu honorer sa mémoire. Son travail le mérite amplement.
Bonjour Monsieur
Ma sœur et moi-même avons bien connu madame Pares.
Nous étions à l’université de Check Anta Diop.
Grâce à elle nous avons été soigné d ‘une hépatite et d’un pseudomonas.
Heureusement qu’elle était là pour nous sauver la vie.
C’était vraiment improbable de faire sa connaissance à ce moment là.
C’est grâce à un médecin chirurgien Libanais (Hussein Bashoun) qui opéré à la cliniques CASAHOUS que nous avons été mis en contact .
cela est magnifique, bien dommage que la médecine actuelle voit l’argent en premier,celui ci ne soigne pas, la médecine naturelle apporterait un vrai soulagement dans beaucoup de maux ,sans utiliser d’antibiotique ou en complèment de ceux ci
Bonjour à tous, J’ai bien connu le professeur Pares et le guérisseur traditionnel Monsieur Diallo. Ma sœur et moi-même avons été soignés dans les années 1980-1990. Ma sœur avait eu une hépatite. Et moi un pseudomonas, après avoir pris des antibiotiques (je crois à l’époque de la péflacine) normalement en 3 prises j’aurais du être soigné malheureusement cela ne fonctionné pas, on m’a donné 20 boîtes sans aucun résultat. Heureusement j’ai été mis en contact avec Monsieur Diallo grâce à madame Pares. En 2 jours je n’avais plus rien, on m’a fait 2 prises de sang de contrôle car mes… Lire la suite »