Histoire et solutions autour du paludisme - Nouvelle Page Santé

Histoire et solutions autour du paludisme

paludisme moustique

Le soleil des Landes ou de la côte méditerranéenne…

Voilà deux destinations très prisées, à juste titre, pour les vacances.

On pourrait penser que cela a toujours été le cas. Mais moi, qui ai une partie de ma famille qui vit dans le sud de la France depuis des générations, je peux vous dire qu’il fut un temps où on préférait éviter ces régions.

Lorsque j’étais enfant, mon grand-père prenait plaisir à raconter qu’avant la première guerre mondiale, les plages bondées dès les beaux jours étaient à l’époque quasiment vides.

Étonnant, mais pourtant vrai.

La raison en était simple : partir en vacances dans les régions du sud de la France à cette époque, c’était la quasi-certitude d’être contaminé par le paludisme.

Et cela ne concernait pas que le Midi. Le Poitou, la Vendée, la Sologne et bien d’autres régions connaissaient alors le même problème… jusqu’au jour où le paludisme a mystérieusement disparu.

Le paludisme en Europe

Saviez-vous que le paludisme fut l’une des maladies qui fit le plus de victimes en Europe au cours de l’histoire ?

Récemment, des paléogénéticiens ont analysé les restes de 68 individus provenant de trois nécropoles romaines, utilisées entre le 1er et le 4e siècle.

En étudiant l’ADN contenu dans leur pulpe dentaire, ils ont identifié la présence de Plasmodium falciparum, le parasite responsable du paludisme[1].

Jusqu’à présent, on soupçonnait la présence de fièvres mortelles dans certaines régions à la fin de l’été, mais uniquement sur la base de quelques textes anciens. Cette découverte génétique apporte donc une preuve supplémentaire de l’ampleur historique de la maladie.

Même l’étymologie du mot « paludisme » en témoigne : il vient du vieux français palud (marécage), lui-même issu du latin palus. Car en effet, le paludisme sévissait dans toutes les zones humides d’Europe.

La France n’y a pas échappé : la maladie était présente dans de nombreuses régions, y-compris à Paris. Le creusement du canal Saint-Martin en 1811 y provoqua même une véritable épidémie. À Versailles, le paludisme resta endémique pendant longtemps, le château ayant été bâti sur un terrain marécageux.

La Grande-Bretagne, l’Espagne, l’Italie, la Roumanie (notamment le delta du Danube), et même les pays nordiques jusqu’au littoral de la Baltique, aux environs de Stockholm, n’ont pas été épargnés… loin de là.

Pourtant, ce n’est qu’en 1880 qu’Alphonse Laveran, un médecin militaire français, découvre dans le sang d’un paludéen les parasites microscopiques, les Plasmodium, responsables de la maladie.

Et c’est seulement en 1895 que Ronald Ross démontre que le paludisme est transmis par la piqûre de certains moustiques.

L’introduction de la quinine, l’usage des moustiquaires et, plus tard, l’invention du DDT (un puissant insecticide) ont permis de réduire considérablement les épidémies en Europe[2].

Mais est-ce pour autant que le paludisme a totalement disparu de nos régions tempérées ?

Pas tout à fait.

Un mystère qui reste entier

Au début du XXe Siècle, et sans que l’on puisse donner une raison précise, le paludisme a disparu.

Les derniers foyers importants ont été relevés surtout dans les années 30 dans diverses régions et en Corse jusqu’en 1973, époque à laquelle la maladie a été considérée comme éradiquée sur l’île de beauté.

Aujourd’hui, le paludisme se rappelle à notre mauvais souvenir uniquement à l’occasion d’un voyage sous les tropiques, ou en Afrique.

Longtemps, le seul remède connu en Europe fut la quinine, tirée de l’écorce d’un arbre (le quinquina). Le problème, c’est qu’elle lutte exclusivement contre le symptôme mais n’a aucun effet sur la source du problème.

La quinine permet surtout d’éviter les violentes poussées de fièvre qui se manifestent lorsqu’on est atteint de paludisme.

Elle sauve des vies, certes, mais elle n’empêche en rien une épidémie de se répandre.

En réalité, si le paludisme a disparu en Europe, la médecine n’y est pour rien.

C’est très certainement la combinaison de plusieurs facteurs cumulés au fil des décennies qui a abouti à ce résultat inespéré.

De nombreuses mares, étangs et marais ont été asséchés, les surfaces de prairies naturelles (humides) ont diminué au profit des terres labourées (assainies), les pulvérisations de l’insecticide DDT ont réduit les colonies de moustiques, les conditions de vie se sont améliorées, nous rendant peut-être plus résistants…

Que tout cela entraîne une baisse des contaminations est tout à fait logique, mais cela a-t-il vraiment conduit à une éradication totale de la maladie ?

Il est évident que toutes les eaux stagnantes n’ont pas été asséchées, loin de là, et les anophèles (les moustiques qui transmettent la maladie) sont toujours présents en nombre.

Nous nous faisons tous piquer régulièrement par ces moustiques et nous n’avons pas le paludisme pour autant.

Il est parfois des miracles dont il faut profiter sans en chercher l’origine.

Si vous deviez être contaminé malgré tout

Les cas de paludisme sont maintenant essentiellement recensés chez des personnes revenant de voyage ou migrant en Europe depuis des pays où il sévit malheureusement encore.

N’oublions pas que cette maladie a encore causé 608 000 décès dans le monde en 2022 selon l’OMS[3].

De plus, depuis plusieurs années, les parasites Plasmodium développent des résistances aux molécules antipaludiques et les moustiques sont de moins en moins sensibles aux insecticides.

Il ne faut donc pas crier victoire trop vite.

Aucun moyen préventif n’assure une protection totale.

Les symptômes du paludisme sont assez faciles à identifier mais peuvent se confondre avec d’autres pathologies.

Le premier d’entre eux est la fièvre, qui peut se déclarer jusqu’à 30 jours après l’infection.

Elle peut venir seule, mais en général elle est accompagnée de sueurs froides, de maux de tête, de tremblements, de douleurs musculaires, de fatigue, de vomissements, de diarrhée, ou de toux.

Ces épisodes de fièvre accompagnée de tremblements, de sueurs froides et de transpiration peuvent disparaître avant de revenir cycliquement.

Des symptômes plus graves peuvent avoir de sérieuses répercussions, notamment sur les personnes fragiles, à savoir : des difficultés respiratoires, des saignements, une atteinte du foie (jaunisse), ou même un AVC.

Quoiqu’il en soit, seule une prise de sang pourra confirmer le diagnostic, alors si vous avez un doute, ne tardez pas à vous rendre chez votre médecin.

Il existe plusieurs traitements antipaludiques qui peuvent être utiles en prévention (en cas de voyage par exemple), ou qui peuvent être pris une fois la maladie déclarée.

Je pense notamment à la chloroquine, à l’artémisinine, à l’association atovaquone-proguanil (en prévention).

Cependant, aucun n’assure une immunité ou une guérison totale et encore moins depuis que des résistances de plus en plus importantes rendent les traitements moins efficaces.

Puisons dans la nature !

Le principe actif contenu dans les traitements allopathiques contre le paludisme provient de l’Artemisia annua (armoise annuelle).

En effet, l’artémisinine et ses dérivés font baisser rapidement le nombre de parasites du genre Plasmodium dans le sang des personnes atteintes de paludisme.

Problème : la médecine conventionnelle peine à reconnaître que la plante en elle-même puisse suffire à vaincre le paludisme.

Lucile Cornet-Vernet, auteure du livre « Artemisia : une plante pour éradiquer le paludisme » (Editions Actes sud) n’est pas d’accord.

Elle raconte les combats de scientifiques et de citoyens venus des quatre coins du monde pour faire admettre à l’OMS et à l’industrie pharmaceutique les vertus de cette plante.

En Afrique, par exemple, plusieurs Maisons de l’Artemisia ont vu le jour.

L’association, qui défend l’utilisation de la plante, affirme sur son site internet que « l’Artemisia annua ou afra soigne et prévient le paludisme » si elle est prise en tisane à raison de 5g infusés 15 minutes dans un litre d’eau bouillante[4].

La tisane est à boire sur la journée pendant sept jours.

Pour le député ivoirien N’guetta Kamanan, ingénieur agronome de formation, il s’agit d’un traitement gratuit et adapté au savoir-faire agricole du continent.

Cela n’empêche pas l’OMS de mener des campagnes pour inciter la population à ne pas utiliser ces tisanes.

Selon l’organisation, il n’y aurait pas de recherches suffisamment convaincantes et cela pourrait favoriser la résistance du parasite à la substance active, l’artémisinine, utilisée dans les médicaments.

C’est peut-être là que se situe le problème, comme le souligne Lucile Cornet-Vernet qui évoque dans son livre les manquements d’une recherche scientifique soumise aux intérêts du monde de l’argent, et bien peu sensible à l’accès libre et au non-profit.

Il existe pourtant des publications scientifiques qui plaident en faveur de l’Artemisia[5],[6].

La plante aurait même des vertus qui vont bien au-delà de son action contre le paludisme.

Récemment, il a été démontré qu’Artemisia annua présente des effets inhibiteurs contre d’autres parasites, certains virus (par exemple le virus de l’hépatite A, les virus de l’herpès simplex 1 et 2), les champignons (Candida) et les certaines bactéries (Enterococcus, Streptococcus, Staphylococcus, Bacillus, Listeria, Escherichia, Salmonella etc.)[7].

La plante miracle a également montré une action anti-inflammatoire !

À chacun de se faire son opinion donc…

Quoiqu’il en soit, vous pouvez vous procurer facilement la plante séchée pour réaliser vos infusions, ici par exemple : https://www.herboristerieduvalmont.com/plantes-medicinales-en-vrac/5204-armoise-annuelle-artemisia-annua-plante-coupee-bio-5425021017489.html

Pour revenir au paludisme, sachez que d’autres recherches s’annoncent très prometteuses :

  • Le Pr Ian Crandall de l’Université de Toronto au Canada, qui étudie depuis longtemps les bienfaits de l’ail, a révélé que des composés contenus dans l’ail, les disulfides, pourraient être particulièrement efficaces[8].
  • Parmi les plantes utilisées de façon traditionnelle au Cameroun pour traiter le paludisme, deux sont sources d’espoir pour l’avenir : Croton sylvaticus et Lantana camara. Des recherches sont menées pour en extraire de nouvelles molécules pouvant être utilisées dans la formulation de traitements plus efficaces.

L’enjeu des prochaines années sera de trouver une solution durable afin de contrer les formes résistantes aux traitements actuels.

Un défi de taille car le paludisme fait encore chaque année environ 600 000 morts dans le monde[9].

Un chiffre bien trop élevé, surtout lorsque certaines voix comme celle de Lucile Cornet-Vernet s’élèvent pour dire qu’il existe des solutions simples mais malheureusement peu rentables pour l’industrie…

Avez-vous déjà souffert de paludisme ?

Des traitements naturels vous ont-ils aidés à vous sentir mieux ?

Merci de partager votre expérience avec nous !

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Sources :

Merci de ne poser aucune question d’ordre médical, auxquelles nous ne serions pas habilités à répondre.

En soumettant mon commentaire, je reconnais avoir connaissance du fait que les éditions Nouvelle Page pourront l’utiliser à des fins commerciales et l’accepte expressément.

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Béné
Béné
18 heures il y a

Vous avez oubliez le dioxyde de chlore, qui fonctionne tres tres bien sûr sur les paludismes, qque soit le stade de la pathologie !!
Et pas que…. Mais ça, vous devez bien le savoir….!

Geppetto
Geppetto
18 heures il y a

Bonjour,
Pourquoi militer encore et toujours pour « l’extraction » de molécule (artémisine ou autres), ce qui fait le bonheur des industriels de la pilule, alors qu’à de très nombreuses reprises, c’est le « totum » de la plante qui est (et de loin) le plus efficace ?
L’exemple le plus parlant est celui de l’artémisia, puisque « lartémisa afra » ne contient pas d’artémisine, mais est cependant tout aussi efficace, voire plus, que sa cousine « annua » contre le paludisme, mais aussi le Covid, la grippe, etc….

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