S’il est un aliment dont je ne pourrais me passer, c’est bien le fromage.
Pendant longtemps, j’ai un peu culpabilisé, je l’avoue, jusqu’à ce que je rencontre le naturopathe qui me suit depuis maintenant quelques années.
En arrivant pour la première fois dans son cabinet, j’avais déjà une petite idée de ce qui n’allait pas dans mon alimentation, et les produits laitiers en faisaient partie.
Étant issu d’une famille d’agriculteurs, le beurre, le lait frais, les yaourts et le fromage étaient incontournables à table.
C’était un véritable crève-cœur pour moi de devoir m’en priver, tout particulièrement du fromage, pour lequel j’ai un véritable faible.
Quelle ne fut pas ma joie lorsque j’appris, au terme de cette consultation, que je n’aurais pas à faire ce sacrifice pour ma santé !
Pourquoi j’ai tout arrêté sauf le fromage
Suite à ma visite chez mon naturopathe, j’ai effectivement tiré un trait sur un certain nombre de choses comme les aliments raffinés (céréales, farines, sucre, sel), le gluten, et la plupart des produits laitiers, sauf… le fromage.
Le lait et le gluten favorisent grandement l’inflammation si vous avez un terrain acide comme c’est mon cas.
Cela ne veut pas dire que le lait est un aliment à bannir pour tous.
En fonction de votre constitution et de vos capacités digestives, il vous sera plus ou moins profitable.
Pour éviter d’entrer dans des polémiques sans fin, la règle est finalement très simple : si vous le digérez mal, avec des douleurs intestinales et des ballonnements, le bon sens vous invite à ne plus en consommer ou alors de façon très épisodique.
Il ne sert à rien d’insister et de se tourner vers un lait de mauvaise qualité, écrémé, pasteurisé, sans lactose, bref un lait qui n’en est plus vraiment un…
Pour ma part, après avoir arrêté d’en consommer (tout comme le gluten et les aliments raffinés), j’ai pu constater des résultats spectaculaires sur mes douleurs articulaires, sur l’état de ma peau, et sur mon énergie qui est remontée en flèche !
En revanche, je continue à me faire plaisir avec le fromage.
Sans excès, mais sans me priver non plus.
Et vous savez quoi ? Je m’en porte très bien !
En quoi le fromage est-il différent du lait ?
Certes, le fromage est un produit laitier.
Logiquement, il ne devrait pas être très bon pour moi, qui ne supporte pas le lait.
Oui, mais le fromage est un produit laitier fermenté, et cela change tout.
Ainsi, le fromage ne contient presque plus de lactose, ce sucre propre au lait qui est si difficile à digérer. Certains n’en contiennent même plus du tout !
Génial !
Adieu les crampes d’estomac, les boyaux qui se tordent dans tous les sens et les nausées !
Ensuite, comme tous les produits fermentés, le fromage subit des transformations durant ce processus.
Cela lui confère de nombreux atouts que n’a pas le lait.
Un must pour le microbiote
Les fromages sont excellents pour la santé de la flore intestinale.
Il sont naturellement riches en différentes espèces de bactéries, levures, et moisissures pro et prébiotiques[1].
La science le dit : les produits laitiers fermentés sont associés à la prévention de l’obésité et à la réduction du risque de troubles métaboliques et de pathologies liées au système immunitaire[2].
Ces bonnes bactéries ont également des propriétés anti-inflammatoires notables.
Cela est en grande partie dû à leur action favorable sur la flore intestinale.
Plus le lait du fromage est « cru », plus il contient de bactéries bénéfiques (à éviter cependant en cas de grossesse).
La pasteurisation (le fait de chauffer le lait) réduit considérablement la plupart des précieuses bactéries.
Les fromages dits « persillés » (bleu, le roquefort, etc.) sont particulièrement intéressants pour leur variété de bactéries et autres moisissures.
Une étude fort intéressante menée par l’INRA ( Institut national de recherche en agronomie) et le CHU de Besançon a montré que parmi le millier d’enfants suivis dans 5 pays européens différents, ceux qui consomment fréquemment du fromage dès l’âge d’un an et demi sont moins enclins que les autres à développer des allergies alimentaires et de l’eczéma (ou dermatite atopique)[3].
Ces bénéfices seraient accrus par la variété des fromages consommés.
Un concentré de minéraux
L’autre avantage majeur des fromages par rapport aux autres produits laitiers est qu’il contient infiniment plus de minéraux comme le calcium ou le magnésium.
À titre d’exemple :
Le lait, c’est 120 mg de calcium pour 100g, et 9,8 mg de magnésium pour 100g[4].
En comparaison, le Comté c’est 993 mg de calcium/100 g et 43 mg de magnésium /100 g !
Le Camembert au lait cru, 380 mg de calcium/100 g et 18 mg de magnésium/100 g.
Comment arrive t-on à une telle différence ?
Les fromages sont fabriqués avec du lait caillé chauffé, ce qui permet à l’eau de s’évaporer et aux composants du lait, dont le calcium, d’être concentrés.
La quantité d’eau présente dans le fromage détermine sa fermeté, mais a aussi une grande influence sur sa teneur en minéraux.
● Plus le fromage est ferme, plus il contient de calcium et autres minéraux indispensables à la santé. Ainsi, les fromages qui comptent la plus forte teneur en minéraux sont le Comté, le parmesan, le pecorino, le gruyère.
On ne le sait pas toujours, mais les fromages sont aussi une très bonne sources de vitamines !
● Plus un fromage est gras, plus il est riche en vitamines liposolubles comme la vitamine A (rétinol) :180 µg/100 g.
Sachant que c’est une vitamine difficile à trouver dans l’alimentation, le fromage s’avère être un pourvoyeur de choix.
Certains contiennent aussi une bonne quantité de vitamine K, indispensable à la coagulation sanguine et à la fixation du calcium sur les os.
● Les fromages les moins gras sont, quant à eux, plus riches en vitamine B12.
Ils en contiennent en moyenne deux fois plus que les fromages gras.
Puisque je vous parle des graisses contenues dans le fromage, je pense que certains d’entre vous doivent se dire : « Ok, tout ça c’est très bien, mais moi je dois limiter le gras dans mon alimentation ».
Si c’est une recommandation médicale, alors il vous faudra effectivement faire attention avec le fromage.
Pour les autres, sachez que ma position sur le gras est la suivante : le véritable ennemi des artères et du système cardiovasculaire en général est le SUCRE et non le gras.
Ce n’est pas le sujet du jour mais, pour faire court, de nombreuses études ont démontré que les graisses saturées ne présentent pas de lien direct avec les pathologies cardiaques[5] [6].
Certains acides gras saturés ont même un rôle antiviral et un effet hypocholestérolémiant (ils font baisser le cholestérol).
Le tout étant de ne pas en abuser, comme toujours !
Qualité et plaisir
Les véritables amateurs ne me contrediront pas : la qualité est primordiale pour profiter pleinement des saveurs incroyablement variées des fromages.
Hors de question de mettre sur la table une bête Vache qui rit ou un Babybel insipide !
Aux fromages industriels, préférez ceux que vous propose un bon fromager.
Il vous invitera à déguster des fromages « bio », AOC, ou provenant de producteurs artisanaux.
Si vous n’avez pas de problème de santé particulier, privilégiez les fromages au lait cru qui préservent les précieuses vitamines, enzymes, et bactéries bénéfiques.
J’ai seulement deux recommandations à vous faire concernant le fromage :
- Attention à la caséine qu’il contient. Cette protéine allergène peut causer bien des soucis à ceux qui y sont sensibles. Parmi eux : douleurs articulaires, maux de tête, problèmes cutanés, difficultés respiratoires, maladies inflammatoires… Dans ce cas, il faut bien entendu limiter drastiquement sa consommation de fromage.
- Soyez raisonnable dans les quantités et ne perdez pas de vue qu’un régime alimentaire varié, constitué principalement de fruits et de légumes, est la meilleure garantie d’une vie en pleine santé !
Et vous, quels sont vos fromages préférés ?
Est-ce que, comme pour moi, vous auriez beaucoup de mal à vous en passer ? Dites le moi en commentaire !
J’ai une chance inouïe, j’habite à 30 min. d’un affineur de renom: Me Antony à Ferrette, alors adieu Vache qui rit et Cie.
Bonjour, j’ai lu attentivement votre article sur le fromage. Pour ma part je ne mange plus de fromage à base de lait de vache et je n’ai plus du tout d’eczéma !!! Je mange quand même de temps à autres mais pas le soir du fromage de chèvre ou de brebis qui se digère bien mieux. Voilà pour mon expérience… merci pour vos articles. Claire
Le fromage ce n’est plus du lait Tous les fromages passent par une étape de fermentation lactique, qui va faire que le lactose a été consommé par les bactéries. D’où la production d’acide lactique qui va faire baisser le pH et donc avoir un rôle inhibiteur des bactéries pathogènes Pendant l’affinage les caseines qui sont des grosses protéines vont être découpée en petits morceaux. Cela va se faire par des enzymes : celle du lait la plasmine, celles de la présure chymosine, pepsine, et surtout les enzymes , les protéases libérées par les bactéries, les levures et moisissures quant c’est… Lire la suite »
Je n’ai jamais banni les produits laitiers car je digère très bien ceux que je consomme. J’adore les fromages à pâte pressé cuite surtout le parmesan, je consomme aussi des yaourts au bifidus et à l’acidophilus, kefir de lait, fromage blanc, de la crème et du beurre. D’ailleurs les acides gras des produits laitiers contiennent de l’acide butyrique qui est prébiotique et donc c’est très sain pour la flore intestinale. Les produits laitiers que je ne digère pas (certains fromages style camembert, et le lait, je ne les consomme pas) J’ai toujours écouté mon corps et non les critiques effrayantes… Lire la suite »
Moi non plus je ne peux pas me passer de fromage j’ai 91 ans et me porte bien !
Je me fais soigner par un médecin immunologue qui m’a beaucoup aidé pour ma santé. Par contre pas du tout du même avis que vous pour les fromages. Pour lui, manger du fromage diminue considérablement l’absorption de calcium(1g de fromage enlève 1,2g de calcium) .
Donc ostéoporose….
Qu’en pensez-vous tout en sachant que mon médecin est un expert en nutrition et très pointu dans toutes ses analyses. Merci