Le sel dans tous ses états

 

Avant toute chose, je vous souhaite de tout cœur une excellente année 2025.

Que l’amour, la joie, la fraternité et l’espoir soient vos premières médecines !

J’espère que vous avez passé d’excellentes fêtes avec vos proches.

De mon côté, tout s’est merveilleusement bien passé, mais comme à mon habitude, une partie de mes pensées était tournée vers de nouveaux sujets à partager avec vous.

Les joies de la table m’ont donné de nombreuses idées… et une en particulier.

La perfection à un détail près…

Les belles tables sont incontournables pour un réveillon réussi.

Nous choisissons avec soin la nappe, la vaisselle, et nous rivalisons de créativité pour sublimer l’ensemble avec des décorations de circonstance.

Ce décor de lumières et de couleurs chatoyantes est l’écrin féerique qui s’apprête à accueillir les mets les plus délicats.

Pourtant, il est une chose que nous négligeons tous : la qualité du sel que nous proposons à nos convives.

En général, la salière du quotidien trône timidement entre la carafe en cristal et les pommes de pin dorées.

Quel dommage ! Car le sel aussi sait se parer de ses plus beaux atouts pour apporter une touche des plus raffinées à vos plats.

Au-delà du simple sel de table, il existe une multitude de sels de qualité qui varient non seulement par leur origine, mais aussi par leurs saveurs, leurs textures et leurs bienfaits.

Fleur de sel, sel rose de l’Himalaya, sel fumé Salish… Voilà de quoi voyager et faire danser les papilles !

Et la santé dans tout ça ?

Nous avons souvent tendance à faire des généralités sur le sel et ses méfaits.

Comme pour tout, ce sont les excès qui sont véritablement néfastes. Et il est vrai qu’avec la nourriture industrielle, les doses de sel que nous avalons atteignent rapidement des proportions démentielles.

Les aliments les plus riches en sel sont : le pain, la charcuterie, le fromage, les gâteaux apéritifs, les sauces, les soupes et les plats préparés.

Avec ces aliments courants dans notre alimentation, on se retrouve avec une consommation moyenne de 8 grammes de sel par jour, alors qu’il faudrait en consommer idéalement moins de 5 grammes.

À titre d’exemple, 60 g de pain (¼ de baguette) contiennent en moyenne 1 à 1,4 g de sel.

Idem pour 2 tranches de charcuterie, ou 30 g de feta ou de roquefort !

Or, l’excès de sel contribue aux maladies cardiovasculaires, c’est un fait attesté par de nombreuses études^[1] [2].

Une surconsommation de sel peut également avoir un impact sur la santé des reins^[3].

Voilà de quoi inviter chacun à surveiller sa consommation.

Mais à doses raisonnables, le sel possède des atouts santé trop souvent ignorés.

En effet, il est indispensable au bon fonctionnement de l’organisme car il contient essentiellement du chlorure de sodium et de précieux minéraux (dans sa forme non raffinée pour ces derniers).

Ainsi, il joue un rôle important dans l’équilibre acido-basique, il permet la transmission de l’influx nerveux, le bon fonctionnement des cellules et participe à la régulation du volume des fluides dans l’organisme.

Alors, si vous savez vous montrer raisonnable, ne vous en privez pas. Mais surtout : misez sur un sel de qualité.

Le raffinement du sel… non raffiné

Pour limiter votre consommation de sel, le mieux reste de cuisiner vous même et d’éviter autant que possible la nourriture transformée.

Ainsi, vous pourrez non seulement avoir la main légère sur la quantité, mais aussi profiter de sels exceptionnels qui ne pourront qu’être bénéfiques à votre santé.

Le sel gris et la fleur de sel

Tous les sels non raffinés sont riches en oligo-éléments et en minéraux. C’est là leur principal atout.

Le sel gris, par exemple, est récolté au fond des marais salants. Il y emmagasine tous les oligo-éléments et les sels minéraux présents dans le sol tels que le calcium, le potassium, le magnésium, le cuivre, le fer, le zinc, l’iode.

Il est principalement utilisé pour la cuisson des aliments à l’eau ou en croûte de sel (poissons et viandes).

La fleur de sel, qui est considérée comme le « caviar des sels », se récolte de façon artisanale à la surface des marais salants : là où la cristallisation du sel se forme juste avant qu’il ne tombe au fond des bassins.

Elle se distingue par sa texture légère et cristalline, ainsi que par son goût délicat.

Son usage est principalement destiné à apporter une touche finale à un plat.

Elle se marie même avec du sucré (un bon chocolat noir avec une pointe de fleur de sel, ô joie !).

Le sel rose de l’Himalaya

Nous avons là un véritable trésor minéral qui provient des mines de sel situées dans les montagnes de l’Himalaya.

Il est issu de dépôts marins séchés il y a des millions d’années, bien avant la formation de la fameuse chaîne de montagne.

Il est extrait depuis des siècles et est considéré comme l’un des sels les plus purs au monde.

Sa couleur rose caractéristique est due à la présence d’oxyde de fer et d’autres minéraux traces, tels que le magnésium, le potassium et le calcium.

Le sel rose de l’Himalaya est souvent utilisé dans les rituels et les pratiques ayurvédiques. Dans l’eau du bain, il est exceptionnel pour soulager les douleurs.

On lui attribue également des propriétés détoxifiantes et reminéralisantes.

Le sel fumé Salish

C’est sans aucun doute mon préféré pour la touche boisée qu’il apporte à mes plats.

Ce sel est une spécialité des peuples autochtones du Canada et de l’État de Washington aux États-Unis, « Salish » désignant la langue d’origine de nombreuses tribus amérindiennes.

100% naturel, sans conservateurs, le sel est récolté puis fumé au bois d’aulne rouge, un arbre originaire d’Amérique du Nord.

Au nez, ce sel d’exception possède un parfum puissant et très boisé.

Il réveille instantanément des souvenirs de balades en forêt ou de feux de cheminée.

Il possède un fort pouvoir salant, il faut donc bien le doser.

Personnellement, je fonds littéralement pour des pommes de terre vapeur sur lesquelles je fais fondre une noix de beurre avec une pincée de sel Salish.

Un bonheur pour les papilles !

Le sel noir d’Hawaï

Ce sel est produit artisanalement, sur l’île de Molokai dans l’archipel d’Hawaï.

Selon une tradition unique : pour enrichir le sel en minéraux, des roches de lave noire sont ajoutées à l’eau de mer à l’intérieur de bassins de décantation.

Il en résulte un produit atypique, à la saveur surprenante.

Au-delà de la note iodée, vous pourrez déceler un goût légèrement fumé très agréable en bouche.

Sa couleur noire de jais lui confère une esthétique propice à la finition de certains plats.

Le givre de sel

Ce sel pur et cristallin, aussi appelé « sel d’aurore », est récolté dans le désert égyptien (il provient d’une ancienne mer vieille de 70 millions d’années !).

On le trouve sous le sable dans la région du désert blanc, une étendue de 20 km située entre l’oasis de Bahariya et la ville de Qasr el Farafra.

Les vents et l’érosion ont permis au sel de se cristalliser d’une manière unique, sous la forme de très fins bâtons d’un blanc éclatant, lui donnant l’aspect du givre.

C’est ce long processus naturel qui lui a donné aspect scintillant caractéristique.

Le givre de sel est très sec et fond lentement, il convient aussi bien à des plats froids ou chauds.

Sa texture est douce et fine, et il est souvent utilisé comme touche finale tout comme la fleur de sel.

Le monde du sel est bien plus vaste qu’il n’y paraît.

Que vous préfériez la délicatesse de la fleur de sel, la pureté du sel rose de l’Himalaya, la rusticité du gros sel marin gris, la richesse aromatique du sel fumé Salish, ou l’aspect esthétique du givre de sel, chaque sel a le pouvoir de vous faire voyager.

Gustativement, mais aussi dans le temps.

Personnellement, je n’y résiste pas… Avec toute la modération qui convient à un si précieux trésor.

Et vous, quel est votre sel préféré ? Saviez-vous qu’il en existait autant de variétés ?

Dites-moi tout en commentaires !