Explications sur l'importance des réflexes archaïques - Nouvelle Page Santé

Explications sur l’importance des réflexes archaïques

 

Avez-vous déjà vu la réaction d’un bébé (moins d’un an) que l’on plonge dans l’eau d’une piscine ?

Elle est attendrissante et surtout absolument extraordinaire !

Le bambin se met à battre des jambes et, de façon tout à fait spontanée, retient sa respiration !

Mais qui lui a appris à faire cela ?

Personne.

Ce qui le fait réagir ainsi est un instinct de survie que l’on appelle « réflexe archaïque ».

Il s’en passe des choses in utero !

Ces mouvements réflexes font partie intégrante de notre système nerveux et sont déterminés génétiquement.

Ils commencent à se manifester chez le fœtus, seulement quelques semaines après la conception pour certains, un peu plus tard durant la grossesse pour d’autres, et d’autres encore arrivent au moment de la naissance ou durant les premiers mois de vie.

On peut les observer surtout durant la première année de vie et, pour certains, jusqu’à l’âge de 3 ans.

Ils sont extrêmement importants, car ils permettent au nourrisson de survivre dans son nouvel environnement et de se développer, aussi bien d’un point de vue moteur, que sensoriel et émotionnel.

En réalité, ces réflexes primitifs participent à la création d’un réseau de connexions complexe au sein du cerveau.

70 réflexes indispensables à notre développement

Il existe environ 70 réflexes archaïques, cela peut paraître beaucoup, mais il ne faut rien de moins pour nous adapter à ce monde étrange, dans lequel nous sommes projetés à la naissance.

Nous passons, d’un coup d’un seul, d’un monde aquatique, d’un cocon solitaire et confortable à un monde où tout n’est qu’interactions, stimuli, et efforts pour survivre.

Heureusement que nous pouvons compter sur ces réflexes, sans quoi cette transition d’une extrême violence nous serait sans doute fatale.

Parmi les plus importants, on compte :

  • Le réflexe de succion : lorsqu’on effleure les lèvres du nourrisson, il ouvre automatiquement la bouche pour téter, ce qui lui permet de se nourrir.
  • Le réflexe de préhension : le bébé sert fort avec ses doigts ce qu’il a dans la main.
  • Le réflexe tonique du cou : quand le nouveau-né tourne la tête, il allonge le bras du même côté et plie l’autre comme pour chercher à atteindre un objet.
  • Le réflexe des points cardinaux : le bébé tourne la tête du côté où on lui caresse la joue et ouvre la bouche pour téter.
  • Le réflexe de nage dont je vous parlais en début de lettre.
  • Le réflexe de Moro : en réaction à un mouvement soudain, un son ou une lumière forte, le nourrisson écarte bras, jambes et doigts symétriquement avant de les ramener près de son corps.
  • Le réflexe de marche automatique : lorsqu’on le tient debout, le nourrisson fait des mouvements de marche spontanés.
  • Le réflexe de ramper : en relevant les fesses puis en allongeant ses jambes, le nourrisson se met à ramper ; c’est ainsi qu’il peut atteindre le sein juste après l’accouchement.

Au fil des mois et des années, progressivement, ces réflexes vont passer à une phase dite « d’intégration ».

Les mouvements deviennent alors volontaires et l’enfant peut les contrôler.

Cette faculté d’acquisition permet par la suite de maîtriser des schémas de plus en plus complexes, grâce à la création de réseaux neuronaux.

Autrement dit, les réflexes archaïques sont, en quelque sorte, le point de départ du long apprentissage que nous ferons tout au long de notre vie.

Ils permettront à l’enfant d’avoir une motricité volontaire, conduisant à des gestes fluides et coordonnés, un bon équilibre postural, une stabilité émotionnelle, etc.

C’est vous dire s’ils sont importants !

Quand ça coince…

Lorsque tout se déroule normalement, chaque réflexe passe par une phase d’activité plus ou moins longue puis, tout naturellement, à la phase d’intégration.

Malheureusement, l’intégration ne se fait parfois pas correctement pour diverses raisons.

Si ce petit grain de sable vient contrarier le processus, le corps va alors mettre en place un système de compensations, afin que tous ces mouvements indispensables puissent se réaliser malgré tout.

Quoiqu’il arrive, l’acquisition des mouvements se fera, mais il y aura un surcroît de travail pour certaines parties du corps, ce qui engendrera de la fatigue, des douleurs, des tensions musculaires ou encore des difficultés d’apprentissage, qui pourront persister à l’âge adulte.

Pour faire simple, la non-intégration des réflexes archaïques peut entraîner des troubles :

  • Au niveau postural (équilibre) ;
  • Au niveau moteur (coordination) ;
  • Au niveau sensoriel ;
  • Au niveau émotionnel (confiance en soi, bien-être psychologique, faculté à communiquer) et cognitif (apprentissage).

Pourquoi ça coince ?

L’apparition des réflexes archaïques et leur acquisition peuvent être perturbées à différents stades du développement de l’enfant.

Dès la vie intra-utérine, des soucis vécus par la maman peuvent commencer à perturber le processus.

Cela va des problèmes de santé, en passant par un stress chronique, ou une longue période d’alitement.

Lors de l’accouchement, ce sont les réflexes archaïques de l’enfant qui sont sollicités.

Ils lui permettent, entre autres, de bien se positionner et de sortir du ventre de la maman.

S’ils sont court-circuités par une césarienne, l’utilisation de forceps ou par un déclenchement anticipé, la future intégration des réflexes peut en pâtir.

Le déroulement de la première année de vie est également très important.

L’enfant doit pouvoir explorer le monde de la façon la plus libre possible et bénéficier de stimuli quotidiens de la part de son entourage.

Les parcs, trotteurs, transats, cosy, et autres, qui contraignent les mouvements, sont donc à éviter.

Enfin, d’autres facteurs peuvent perturber cette belle mécanique durant cette phase de l’enfance, comme les accidents, les maladies, l’exposition à des toxines, etc.

Vous sentez-vous concernés ?

À l’âge adulte, il peut arriver que certains réflexes archaïques ne soient pas complètement intégrés ou que l’intégration soit remise en cause, du fait d’un traumatisme par exemple.

Les personnes concernées (et elles sont plus nombreuses qu’on ne le croit) apprennent alors à vivre  avec les troubles qui en découlent.

Si vous avez un de ces troubles et que vous ignorez pourquoi vous en souffrez, vous êtes peut-être concerné :

  • Troubles de la mémorisation, difficulté de concentration, difficulté à aller au bout des projets ;
  • Trouble de la coordination et/ou de l’équilibre ;
  • Fatigue chronique, douleurs d’origine indéterminée, troubles posturaux ;
  • Difficulté à faire des choix ;
  • Stress chronique, anxiété, manque de joie de vivre, déprime, faible motivation, manque de confiance, mauvaise estime de soi ;
  • Difficultés relationnelles, difficulté de communication, prise de parole en public difficile, timidité excessive, hypersensibilité émotionnelle ;
  • Troubles alimentaires, phobies ;
  • Hypersensibilité auditive : vous ne supportez pas les bruits soudains, les environnements trop bruyants.

Si vous n’êtes pas concernés, vos enfants le sont peut-être.

Pensez-y, s’ils montrent des difficultés à marcher, à apprendre à faire du vélo, à lire et écrire, ou à nager.

S’ils sont excessivement maladroits, présentent des troubles de l’attention, du langage, ou font pipi la nuit fréquemment.

Tous les troubles en « dys » sont également suspects : dyslexie, dyspraxie, etc.

Quelles solutions ?

Plusieurs spécialistes peuvent prendre en charge les troubles issus de réflexes archaïques mal intégrés ou déficients.

Je pense notamment aux kinésithérapeutes, aux ostéopathes, aux orthophonistes, et aux psychomotriciens.

Les techniques utilisées s’appuient sur deux points fondamentaux : reproduire les mouvements spontanés et développer les connexions neuronales.

Après avoir repéré les réflexes concernés, il s’agit de les reprogrammer pour favoriser leur intégration neuro-sensori-motrice.

Plusieurs méthodes existent, par exemple, le Rhythmic Movement Training International (RMTi ®)[1], qui reproduit des séquences de mouvements rythmiques effectués spontanément par le bébé, ou  la technique de l’IMP (Intégration Motrice Primordiale)[2]

Grâce à la plasticité du cerveau, de nouvelles connexions neuronales peuvent alors être activées.

Ces méthodes conviennent à tous, du bébé, à la personne âgée, de la femme enceinte à la personne en situation de handicap.

Pour finir, je vous donne deux liens intéressants pour en apprendre plus sur le sujet :

https://www.atelier-des-apprentissages.com/

https://www.braingym.fr/

J’espère que ces quelques informations sur les réflexes archaïques vous donneront des pistes pour solutionner certains problèmes, dont vous n’arrivez pas à identifier l’origine.

N’hésitez pas à échanger avec moi en commentaires.

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Sources :

Merci de ne poser aucune question d’ordre médical, auxquelles nous ne serions pas habilités à répondre.

En soumettant mon commentaire, je reconnais avoir connaissance du fait que les éditions Nouvelle Page pourront l’utiliser à des fins commerciales et l’accepte expressément.

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Sacchetti Monique
1 jour il y a

Bonjour
Je suis ravie que l’on diffuse enfin ces informations de façon plus large au public Ma fille pratique également ces méthodes en tant que podologue sur le Puy sainte Reparade (13) et adapté des semelles particulières pour stimuler les capteurs propriocepteurs avec des résultats fabuleux sur les patients ( enfants et adultes )
A citer donc cette profession avec domaine devposturologie à côté des Kine et autres professions

Ozanne Violaine
Ozanne Violaine
19 heures il y a

Bonjour,
Je vous remercie vivement pour votre article riche et clair sur l’intégration des réflexes archaïques !
Orthophoniste formée via RMTI, je ne peux que constater que mes patients qui travaillent l’intégration de leur réflexes primitifs en compléments de leurs séances d’orthophonie progressent plus rapidement que les autres et que l’amélioration de leurs troubles tient dans la durée !
Je suis donc convaincue par cette approche qui a changé ma pratique !
Cordialement.
Violaine Ozanne

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