Explications sur la maladie du foie gras - Nouvelle Page Santé

Explications sur la maladie du foie gras

 

En moins de 200 ans, notre mode de vie a plus évolué que ces vingt mille dernières années.

Si un voyageur dans le temps ramenait avec lui un homme du Paléolithique, il se retrouverait propulsé dans un monde totalement inconnu, pour lequel il n’est absolument pas adapté.

Entre la pollution, les maladies inconnues et la nourriture inadaptée à son organisme, il ne pourrait pas survivre bien longtemps.

Ce n’est qu’au fil du temps, lentement mais progressivement, que la sélection naturelle adapte nos corps aux changements des conditions environnementales.

Cependant, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, l’évolution culturelle et environnementale est devenue une force plus puissante que la sélection naturelle.

Nous sommes des zèbres perdus dans les Pyrénées

Dans son ouvrage, L’histoire du corps humain – Evolution, dysévolution et nouvelles maladies, David A. Lieberman, professeur de biologie humaine évolutive à Harvard, résume de façon très simple pourquoi les maladies chroniques font des ravages dans notre société :

“ Nous sommes des zèbres perdus dans les Pyrénées.”

Pour faire simple, le zèbre est adapté pour évoluer dans la savane africaine ; il se nourrit d’herbes locales, connaît bien ses prédateurs, résiste à certaines maladies et se plaît dans un climat chaud et aride.

Maintenant, imaginons que ce zèbre soit transporté, par exemple, dans les Pyrénées ; il n’aurait certes plus à craindre les lions, mais aurait bien d’autres problèmes.

Il aurait du mal à trouver de quoi s’alimenter, à conserver sa chaleur en hiver et à résister à un nouvel ensemble de maladies.

Il ne survivrait pas bien longtemps.

Or, les évolutions récentes et très rapides de notre mode de vie et de notre environnement nous placent, à certains égards, dans la position de ce malheureux zèbre.

En effet, on estime qu’il faut près de 40’000 ans pour que l’homme puisse s’adapter génétiquement à de modestes changements de son écosystème.

Imaginez donc le choc que peuvent représenter pour nos organismes les deux derniers siècles à l’échelle de notre évolution !

Notre incapacité à nous adapter aussi rapidement expliquerait, selon David A. Lieberman, l’incidence croissante de maladies dites de « civilisation », dont une en particulier, qui fait des ravages en silence : La stéatose hépatique.

Peu de symptômes, mais des dégâts considérables

La maladie du « foie gras » non alcoolique, ou stéatose hépatique non alcoolique, touche de plus en plus de personnes.

La raison en est simple, toutes les conditions sont réunies pour que ce soit le cas :

  1. Notre alimentation est de plus en plus issue de l’industrie, avec son lot de mauvaises graisses, de sucre, de conservateurs et de substances controversées.
  2. L’obésité flambe partout sur la planète.
  3. Idem pour le diabète.

Autant de facteurs principaux favorisants cette maladie.

Ainsi, la stéatose hépatique non alcoolique concernerait 25 % de la population mondiale[1].

Sachant que seul un faible pourcentage des cas est diagnostiqué, nous sommes sans doute très loin du chiffre réel.

Pire encore, l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médical) ajoute qu’en France plus de 200’000 personnes seraient atteintes d’une forme avancée et sévère de la pathologie : la « stéatose hépatite non alcoolique » (aussi appelée NASH d’après sa dénomination anglaise, Non Alcoholic Steato Hepatitis)[2].

Aussi, selon la Société Nationale Française de Gastro-entérologie, « des projections estiment que ce nombre va plus que doubler d’ici à 2030, et que les complications de cirrhose ainsi que les carcinomes hépatocellulaires [cancers primitifs du foie, ndlr] liés à la stéatose hépatique non alcoolique vont tripler à cet horizon »[3].

Car si la stéatose hépatique non alcoolique se fait plutôt discrète au niveau des symptômes, elle peut mener lentement mais sûrement à des atteintes très graves du foie (hépatites, cancer).

Et c’est bien là tout le problème !

Mais comment en arrive-t-on là ?

Eh bien, au départ, il s’agit d’une “simple” accumulation de graisse dans les cellules du foie qui passe inaperçue.

Ce n’est qu’au bout d’un certain temps, alors que la pathologie a déjà atteint des stades bien avancés, que des symptômes commencent enfin à apparaître.

On peut alors parfois constater de l’inconfort, des nausées, de la fatigue ou encore une accumulation de liquide dans la cavité abdominale ou des hémorragies digestives.

Dans la majorité des cas, une stéatose hépatique non alcoolique ne présente pas de risque de complication, mais on estime quand même que 20 % des personnes atteintes vont finir par présenter une inflammation des cellules hépatiques conduisant à leur nécrose.

Ce n’est pas négligeable.

Si l’on ne prend pas le problème à bras le corps, une fibrose, une cirrhose ou un cancer du foie, peuvent alors se développer…

Prévention et hygiène de vie sont actuellement les meilleurs remèdes

Les facteurs de risque associés à cette pathologie sont bien définis.

Il s’agit :

  • De l’obésité ;
  • Du diabète de type 2 ;
  • De l’hypertension artérielle ;
  • D’un taux élevé de « mauvais » cholestérol (LDL) ;
  • D’un taux de triglycérides sanguins trop élevé, et d’un faible taux de « bon » cholestérol (HDL) ;
  • De l’hyperferritinémie.

Actuellement, il n’existe aucun traitement approuvé par les autorités de santé pour lutter contre la stéatose hépatique non alcoolique.

Il est donc particulièrement important de s’en prémunir dès le plus jeune âge, essentiellement en adoptant une alimentation équilibrée et en évitant à tout prix la sédentarité.

Si vous n’avez pas appliqué ces règles d’hygiène de vie jusqu’à présent il n’est jamais trop tard pour bien faire !

Et si vous souffrez déjà de stéatose hépatique, sachez qu’il est toujours possible de réduire les lésions hépatiques et de retrouver un foie en bon état en appliquant ces mesures simples[4].

Cela prendra du temps mais vous y arriverez !

Tout d’abord, gardez à l’esprit que la perte de poids permet de ralentir fortement la progression de la maladie : perdre 10 % de poids corporel et lutter contre la graisse abdominale serait l’objectif à atteindre selon la Société Nationale Française de Gastro-entérologie[5].

Adoptez le régime méditerranéen, qui exclut les mauvaises graisses et les excès de sucre.

Faites la part belle aux fruits et légumes de saison, aux viandes maigres et au poissons grillés.

De plus, de récentes études[6] [7] ,animales et in vitro, indiquent que l’indole, un composé très présent dans les crucifères (brocoli, choux de Bruxelles, chou vert, chou-fleur…) pourrait réduire l’inflammation et les dépôts graisseux dans le foie.

« Des aliments à haute capacité de production d’indole sont essentiels pour prévenir la NAFLD (stéatose hépatique non alcoolique) et sont bénéfiques pour améliorer la santé des personnes atteintes », explique le Pr Chaodong Wu, l’un des chercheurs ayant participé à ces études.

Faites donc des choux vos meilleurs amis.

Enfin, sachez qu’une résistance à l’insuline est souvent sous-jacente à la stéatose, car pour compenser cette résistance le pancréas sécrète de plus en plus d’insuline.

Cela a pour effet de transformer les sucres en gras que l’organisme va stocker.

De fait, avoir une alimentation à index glycémique bas est une bonne stratégie pour se prémunir ou faire reculer la stéatose hépatique.

Enfin, c’est une évidence, mais je le précise quand même : évitez de consommer de l’alcool (même si celui-ci n’est pas directement mis en cause dans la stéatose hépatique non alcoolique).

Quelques mesures en plus

Prendre soin de la santé de votre foie devrait être aussi naturel que le fait de vous brosser les dents.

Pour rappel, le foie est l’organe principal de la détoxification de l’organisme.

Il filtre, traite, et concourt à l’élimination de tout ce qui n’a rien à y faire, et je peux vous dire qu’il ne chôme pas !

Pour l’aider dans sa tâche et ainsi le préserver vous pouvez faire appel à :

  • La choline

Elle est très efficace en prévention pour éviter l’accumulation de dépôts graisseux et pour limiter les dégâts au niveau de votre foie[8].

Il a été démontré que la carence en choline était souvent associée à des lésions hépatiques et au développement de la stéatose hépatique.

Je vous conseille donc de miser sur une supplémentation de choline pour garder un foie en bon état de marche, à hauteur de deux cures de deux mois par an, par exemple.

En revanche, s’il est avéré que vous souffrez déjà d’une stéatose hépatique, il n’est pas recommandé de vous supplémenter en choline.

La prise de choline est également déconseillée chez les personnes atteintes de dépression ou de maladie de Parkinson, pour éviter une possible aggravation des symptômes.

  • Le glutathion

C’est un antioxydant majeur pour le foie, qu’il aide à la détoxification des médicaments, de l’alcool et des polluants.

C’est un complément que je conseille également en prévention.

Sinon, vous pouvez également vous supplémenter avec de la NAC (N acétyl-cystéine), qui est un précurseur du glutathion et qui permet de recharger naturellement nos réserves.

La NAC a montré une capacité à bloquer l’accumulation de graisses dans le foie et améliore la fonction hépatique en réduisant les messagers de l’inflammation[9] [10].

Le glutathion peut avoir des interactions avec certains traitements médicaux et notamment la chimiothérapie, demandez l’avis de votre médecin si vous suivez un traitement au long cours.

  • La vitamine E

Les personnes souffrant d’une stéatose hépatique non alcoolique ont un besoin accru en vitamine E[11].

Or des études ont pu mettre en évidence que celle-ci contribue justement à réduire les inflammations, mais aussi la fibrose chez les sujets atteints de la maladie du foie gras[12].

Pour tous ces compléments, référez-vous à la posologie recommandée par le fabricant.

Et vous, avez-vous des choses à me dire au sujet de la maladie du foie gras ?

N’hésitez pas à échanger avec moi en commentaires.

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Sources :

Merci de ne poser aucune question d’ordre médical, auxquelles nous ne serions pas habilités à répondre.

En soumettant mon commentaire, je reconnais avoir connaissance du fait que les éditions Nouvelle Page pourront l’utiliser à des fins commerciales et l’accepte expressément.

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Belhay
Belhay
7 jours il y a

Bonjour . Est ce que je peux donner de la vit E à mon époux qui a une cirrhose nash

Sylvie
Sylvie
7 jours il y a

Article très intéressant merci
Personnellement je suis atteinte de thé de stéatose génétique… Donc je pense que malgré tous mes efforts j’ai quand même atteint une fibrose stade 2
Que me recommandez-vous vu qu’il n’y a aucun traitement ?
Merci

Marie
Marie
7 jours il y a

Merci pour cet article très bien réalisé et complet. Auriez-vous des conseils à donner pour aider à maintenir un sevrage alcool et pour prendre soin de son foie suite à consommation d alcool (sans problème indus). Des recommandations éclairés pour perdre du poids pour la santé rt permettre de retrouver confiance.
Marie

Laporte
Laporte
5 jours il y a

Que pensez-vous des statines ?
J’ai une stéatite génétique d’après mon médecin
Merci

Micheline
Micheline
5 jours il y a

Je souffre de la maladie auto immune
Spondylartrite, sarcoidose, diabète type2,
Lichen buccal, micci.
Des douleurs 10/10 H24
Je prends des planâtes curcuma, gimgembre ortie et autres
Rien me soulage
Que me conseillez vous.
Merci pour votre aide et votre retour

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