Les bienfaits du régime Seignalet

 

Le régime Seignalet repose sur une idée simple : notre alimentation, si elle n’est pas adaptée à notre système digestif, peut provoquer des phénomènes inflammatoires et contribuer ainsi au développement de diverses maladies.

La solution ? Adopter un régime hypotoxique.

Nous ne sommes pas des poubelles !

Nous avons tendance à penser que nous pouvons manger de tout, sans conséquences.

De façon épisodique sans doute, mais sur le long terme, une alimentation inadaptée à notre morphologie, à notre biologie ou à notre système digestif peut rapidement poser problème.

Prenons l’exemple du lait pour illustrer mes propos.

C’est un fait : les intestins des adultes ne sont pas faits pour digérer le lait animal.

Si boire un verre de lait (notamment à jeun) provoque chez vous des douleurs abdominales, rassurez-vous c’est tout à fait normal.

Le lait animal contient de la caséine et du lactose, une protéine et un glucide particulièrement difficiles à digérer.

Le lactose en particulier nécessite une enzyme, la lactase, pour être digéré, or, seuls les nourrissons en produisent suffisamment pour que la digestion se passe bien.

Une fois que nous grandissons et que nous sommes capables de diversifier notre alimentation, notre production de lactase chute drastiquement.

Quand la lactase est produite en quantité insuffisante, le lactose n’est pas complètement digéré et parvient dans le gros intestin, où il est fermenté par des bactéries.

Il en découle une accélération du transit intestinal avec comme conséquences des diarrhées, des gaz et autres douleurs.

Moralité : pourquoi continuer à boire du lait ?

Le lobby des produits laitiers vous donne toutes les raisons possibles depuis des décennies, libre à vous d’y croire ou pas…

Quoi qu’il en soit, force est de constater que notre alimentation a beaucoup changé depuis l’époque de nos grands-parents.

La nourriture industrielle est aujourd’hui la norme et je doute que tous les ingrédients qu’elle contient soient faits pour finir dans notre estomac…

L’acide benzoïque, le colorant caramel ammoniacal du cola, le dioxyde de titane, l’aluminium (E173), les parabènes, etc. sont-ils vraiment les bienvenus dans notre organisme ?

La réponse me semble évidente, pourtant nous en ingérons malheureusement tous les jours, si bien que notre système digestif fait office de véritable poubelle…

Revenons aux bases

Le docteur Jean Seignalet (clinicien, biologiste, maître de conférence et chercheur) a mis au point son régime en 1985.

Pour ceux qui se poseraient la question, le régime Seignalet n’est pas un régime minceur, mais un régime dont le but est de favoriser la santé.

Il se base sur l’hypothèse que de nombreuses maladies sont causées par l’hyperperméabilité intestinale, qui laisse certaines substances contenues dans les aliments pénétrer dans la circulation sanguine et déclencher une réponse inflammatoire.

Pour éviter de fragiliser nos intestins et d’en arriver là, l’idée est de revenir à une alimentation naturelle, dite « originelle ».

Autrement dit, le régime Seignalet est « hypotoxique » car il exclut les aliments que l’on peut considérer comme potentiellement « toxiques ».

Le docteur Seignalet explique que les aliments que nous consommons ont subi de nombreuses transformations moléculaires.

A tel point que des aliments sains à l’origine sont devenus totalement indigestes pour certains d’entre nous.

C’est le cas de nombreuses céréales (dont le blé et le maïs), des laitages animaux et des aliments ayant subi des cuissons excessives.

Ainsi, les produits frais, crus, et les modes de cuissons doux sont largement privilégiés dans ce régime, soit une alimentation proche de celle de nos ancêtres chasseurs-cueilleurs en somme.

Le docteur Seignalet aurait suivi gracieusement, pendant presque 20 ans, plus de 2500 patients atteints de maladies diverses.

Sa méthode aurait permis d’en soulager une grande partie, notamment ceux souffrant de maladies auto-immunes (spondylarthrite ankylosante, maladie de Basedow, sclérose en plaques, etc.), d’élimination (colites, reflux, problèmes de peau, sinusite, etc.), et d’encrassage (goutte, arthrite, ostéoporose, diabète de type 2, etc.).

Le régime Seignalet en pratique : ce qu’il ne faut pas faire

L’objectif premier de ce régime est de limiter la porosité de l’intestin grêle (on parle d’hyperperméabilité).

Pour cela, il est recommandé d’exclure deux grandes catégories d’aliments :

1. Tous les laits animaux (vache, chèvre, brebis) et leurs dérivés, c’est-à-dire le beurre, les fromages, la crème, les yaourts, les glaces… Aucun animal à l’état sauvage ne consomme naturellement le lait d’une autre espèce. Les laits animaux sont très différents du lait maternel humain et posent de sérieux problèmes de digestion.

2. Les céréales mutées ou indigestes (blé, maïs, seigle, orge, avoine, kamut, épeautre, petit épeautre, millet…). Selon le docteur Seignalet, ces céréales ont subi de nombreuses mutations génétiques au fil du temps et leur structure moléculaire est très différente de celle de la céréale initiale. Le blé, par exemple, est passé de 7 à 21 paires de chromosomes. Le maïs initial mesurerait 7 cm, aujourd’hui les plants peuvent atteindre 6 mètres. Vous pouvez les remplacer par le riz, le sarrasin, ou le sésame, par exemple.

L’exclusion de ces aliments doit être stricte dans un premier temps. Ce premier principe d’exclusion est essentiel et il peut même suffir à retrouver la santé dans certains cas.

On peut éventuellement réintroduire ces aliments, en proportion raisonnable, lorsque l’amélioration de la santé est effective.

Mais si les symptômes indésirables reviennent, c’est que l’aliment ou les aliments concernés ne sont pas adaptés à votre terrain et qu’il va falloir vous en passer.

En plus des deux grandes catégories précédentes, les ingrédients suivants ne sont également pas recommandés, le fait de les éviter constitue donc un « plus » dans le régime quotidien :

• les légumineuses
• les viandes transformées
• les viandes rouges
• les sucres raffinés
• les huiles raffinées et les graisses hydrogénées
• les aliments transformés
• les boissons alcoolisées

Le dernier point important est d’éviter à tout prix les aliments cuits à une température supérieure à 110°C ou au micro-ondes.

En effet, les graisses et les protéines animales brûlées sont extrêmement néfastes pour les intestins en particulier et pour l’organisme en général.

Le régime Seignalet en pratique : ce qu’il faut faire

Si vous souhaitez suivre le régime Seignalet, les produits crus ou cuits à une température inférieure à 110°C et les huiles vierges crues, extraites à froid, doivent constituer l’essentiel de votre alimentation.

Vous devez ainsi privilégier :

• les fruits et légumes frais
• les viandes maigres (poulet, dinde, lapin, veau)
• les poissons gras riches en  oméga-3
• les œufs dont le jaune reste peu cuit (sauf si vous y êtes intolérant)
• les oléagineux et les graines

Bien entendu, il est recommandé de consommer des aliments issus de l’agriculture biologique.

Et enfin, pour compenser le fait que nos aliments sont de moins en moins pourvus en vitamines et minéraux, le docteur Seignalet préconise également une supplémentation si nécessaire.

Je pense particulièrement à la vitamine D et au magnésium, qui sont les carences les plus fréquentes dans notre société.

Pour qui, pour quoi ?

A ce jour, aucune étude contrôlée n’a permis d’affirmer l’efficacité du régime Seignalet.

Cependant, moi qui ai la chance d’avoir dans mon entourage des naturopathes, des ostéopathes et des nutritionnistes, je peux vous assurer que tous sont unanimes : le régime Seignalet, ça marche !

Je les ai interrogés pour avoir leur avis et tous se rejoignent sur plusieurs points :

• Une nette amélioration est à noter en cas de maladies inflammatoires (arthrite, tendinite, bronchite chronique, gastrite, rhumatisme, goutte, etc.) et, dans une moindre mesure, en cas de maladies auto-immunes.

• Le régime Seignalet améliore de façon évidente la digestion, tout en apportant à l’organisme tous les éléments dont il a besoin.

• En éliminant certains aliments, il limite les risques d’intolérance ou d’allergie et en encourageant la consommation d’aliments frais, non transformés et biologiques, il favorise la santé de façon globale.

En général, les effets favorables se font sentir à partir des trois premiers mois lorsqu’on suit le régime correctement.

Mais c’est souvent là que le bât blesse, car ce régime demande de revoir notre alimentation en profondeur.

Lorsqu’on supprime les principales céréales, les produits laitiers, et qu’on limite les légumineuses, les viandes rouges et les aliments transformés, cela peut vite devenir un casse-tête pour élaborer les repas.

Par conséquent, cela peut rendre ce régime difficile à suivre sur le long terme.

En revanche,une fois que le pli est pris, on s’en sort très bien.

Le tout étant de toujours veiller à avoir de la variété dans l’assiette.

Enfin, sachez qu’une période d’élimination peut durer de quelques jours à quelques semaines et se manifester par différents désagréments, qui correspondent à la détoxification de l’organisme.

Cela peut prendre la forme de maux de tête, d’aphtes, de diarrhée, ou encore de problèmes de peau.

Les personnes fragiles doivent également veiller à ne pas perdre trop de poids et si c’est le cas, elles devront stopper le régime.

Pour conclure, n’oubliez pas que ce régime a pour objectif de soulager certaines maladies, il n’est donc pas utile si vous ne présentez pas de symptômes faisant penser à une inflammation chronique, une maladie auto-immune ou une allergie.

Avez-vous déjà testé le régime Seignalet ? Avec quels effets ?

Vos commentaires sont les bienvenus.