Chers amis,
Connaissez-vous l’« acupuncture occidentale » ?
Il s’agit d’une technique mise au point en 1848 par Carl Baunscheidt, ingénieur et professeur allemand, accessoirement inventeur de génie et passionné de médecine.
Cette thérapie se révèle particulièrement efficace en cas de troubles articulaires et rhumatismaux.
Je vous explique tout de suite en quoi cela consiste.
Un moustique et un éclair de génie
Carl Baunscheidt souffrait de rhumatismes aux mains.
Mais après avoir été piqué par un moustique, il s’est aperçu que ses douleurs s’étaient estompées à l’endroit de la piqûre.
Sa curiosité naturelle l’a alors poussé à reproduire l’expérience en piquant sa peau à l’aide d’un outil de son invention, doté de petites aiguilles (le « réveilleur de vie »), et en appliquant une substance irritante afin de provoquer une réaction inflammatoire.
Et bingo ! L’expérience s’est révélée concluante.
Grâce à ce dispositif à aiguilles, prévu pour injecter la substance irritante dans la couche superficielle de la peau, Baunscheidt a alors reproduit son expérience sur de nombreux patients.
Devant les résultats probants, la technique a fini par être recommandée par la faculté de médecine de Bonn avant de se démocratiser dans le monde.
Mais notre inventeur ne s’est pas arrêté en si bon chemin.
Il a complété sa méthode avec la création d’une sorte de « sangsue artificielle » – en réalité une ventouse percée de multiples petits trous, posée sur la peau – , qui permettait non seulement de faire remonter le sang dans le derme (la couche intermédiaire de la peau), mais aussi de l’aspirer facilement hors du corps.
Il faut rappeler qu’au 19ème siècle, les ventouses étaient encore fréquemment utilisées en médecine et que souvent, on pratiquait de petites incisions dans la peau pour évacuer le sang, que l’on croyait chargé de “mauvaises humeurs”.
Avec la sangsue artificielle de Baunscheidt, la thérapie avait le mérite d’être bien moins traumatisante.
Du succès à l’oubli… à la mésothérapie
Malgré son succès, la méthode Baunscheidt a néanmoins fini par tomber peu à peu dans l’oubli au fil du temps.Elle est toutefois encore pratiquée aujourd’hui par certains naturopathes en Allemagne et en Suisse.
Le célèbre naturopathe Daniel Kieffer a d’ailleurs consacré un ouvrage à cette méthode, remettant ainsi en lumière les travaux de Carl Baunscheidt, tout en l’enrichissant des connaissances actuelles en réflexologie et en naturopathie[1].
Le principe de la méthode Baunscheidt consiste à créer, grâce à de petites aiguilles, des « pores » supplémentaires sur certaines zones réflexes de la peau par lesquels pourront s’échapper, après l’application d’un produit réactif (souvent une huile essentielle), diverses toxines.
Le praticien favorise ainsi la circulation sanguine et lymphatique ainsi qu’un drainage des déchets par la peau, ce qui entraînerait une diminution de la douleur et un renforcement du système immunitaire.
Suite à cette stimulation, la peau se couvre de petites vésicules remplies d’humeur.
Ces dernières se dessèchent ensuite, en formant des croûtes qui tombent et disparaissent au bout d’une dizaine de jours.
Bien qu’il n’y ait pas de recherches spécifiques sur la méthode Baunscheidt, celle-ci s’avérerait particulièrement efficace pour le traitement de l’arthrose, des maux de la colonne vertébrale, de l’arthrite, de la polyarthrite chronique, de la spondylarthrite ankylosante, des sciatiques, des névralgies, des bronchites, de l’asthme…
En agissant sur des zones de réflexologie, cet acte permet aussi d’agir sur les organes internes en correspondance avec la zone réflexe stimulée.
Une technique qui n’est pas sans rappeler la mésothérapie
Je suis un adepte convaincu de la mésothérapie, cette technique douce encore trop méconnue, qui consiste à injecter de petites doses de médicaments ou d’autres substances dans le derme.
Cette pratique a été développée en France, dans les années 1950, par le médecin français Michel Pistor.
Et il y a fort à parier que Carl Baunscheidt et ses petites aiguilles l’ont fortement inspiré.
Contrairement à une infiltration, ce sont des injections beaucoup plus superficielles.
Elles peuvent se faire autour d’un tendon par exemple, à quelques millimètres de profondeur.
Deux avantages sont à noter pour ce type de traitement :
- On emploie des médicaments à doses plus faibles qu’en médecine conventionnelle et/ou des produits ne présentant pas d’effets secondaires.
- Les produits injectés superficiellement en fonction de la pathologie du patient n’ont qu’une action locale.
La mésothérapie est fréquemment utilisée pour aider les sportifs à récupérer d’une blessure.
Les personnes souffrant de douleurs chroniques ou les personnes âgées qui réagissent mal à la cortisone peuvent également y trouver de nombreux bénéfices.
Pour résumer, la mésothérapie est utilisée pour traiter de nombreuses affections, tant médicales[2] qu’esthétiques[3].
Elle permet notamment de soulager :
- Les douleurs articulaires et musculaires ;
- Les migraines ;
- Les troubles circulatoires (varices, hémorroïdes, cellulite, etc.) ;
- Les affections dermatologiques (acné, psoriasis, eczéma, etc.). La mésothérapie permet notamment de réduire les inflammations de la peau ;
- Les imperfections esthétiques (rides, cernes, vergetures, tâches pigmentaires etc.). Elle permet de stimuler la production de collagène et d’élastine et de redonner à la peau tout son éclat.
Des réactions locales légères et de courte durée peuvent apparaître, liées en partie aux microtraumatismes produits par l’aiguille et en partie à l’activité du médicament pouvant générer un érythème passager.
Les principaux problèmes qui peuvent survenir, comme les infections par exemple, sont dus aux conditions d’hygiène et à la qualification du praticien.
Veillez donc à choisir un professionnel sérieux !
Pour cela, vous pouvez consulter le site de la Société Française de Mésothérapie où des praticiens reconnus vous seront recommandés[4].
La mésothérapie, tout comme la méthode Baunscheidt, ne sont cependant pas adaptées à tous.
Les principales contre-indications sont :
• Les maladies auto-immunes
• Les antécédent d’œdème de Quincke
• La fièvre
• Les inflammations sévères
• Certaines maladies de peau (plaies, varices, ulcères, urticaires, verrues…)
• L’asthme en période de crise
• Les femmes enceintes et allaitantes
• Les jeunes enfants et les personnes très âgées
• La prise d’immunosuppresseurs
Avez-vous déjà fait appel à la méthode Baunscheidt ou à la mésothérapie pour vous soigner ? Vos commentaires sont toujours les bienvenus.
A bientôt,
Laurent des éditions Nouvelle Page
Pour moi meso pour tendinite au top
Bonjour, Je suis très étonnée de lire votre article sur la mésothérapie. Je me suis soignée pendant quelques années par mésothérapie, pour mes douleurs cervicales ( douleurs qui irradiaient jusqu’au coude, vertiges…). Mon médecin qui a été formé par le docteur Bernard Guez à Nice pratiquait cette technique avec succès et dans la demi-journée qui suivait les piqûres, j’étais soulagée pour plusieurs semaines. Quelle surprise quand il y a un an il m’a annoncé que cette pratique était interdite par l’Ordre de Médecins, qu’il était passé devant une commission disciplinaire (amende, interdiction d’exercer pour certains de ses confrères…) et qu’il… Lire la suite »
bonjour,
il y a quelques années j’ai fait 2 ou 3 séances pour des douleurs chronique musculaires (que j’ai toujours d’ailleurs) et ça n’a pas été très concluant, j’ai fait 2 séances avec des pansement de catéchine (piments), de l’électro stimulation + du tens …. bref rien qui me soulage vraiment. j’ai fini par m’habituer à la douleur et suis en invalidité catégorie 1 qui m’a permis de réduire mon temps de travail (40h à 32h semaine).
bien cordialement