J’irais même jusqu’à dire qu’il constitue l’un des fondements de notre pratique puisque nous accordons beaucoup d’importance aux « humeurs » comme le faisait Hippocrate en son temps.
En la matière, tout est question d’équilibre.
Un terrain trop acide et ce sont des problèmes de santé à n’en plus finir.
Un équilibre si fragile
Notre santé s’épanouit donc sur un terrain légèrement alcalin.
Pour rappel, la mesure du pH permet de connaître le degré d’acidité ou d’alcalinité d’une solution (comme le sang), ou d’un milieu.
L’échelle s’étend de 0 à 14, 7 étant le point neutre.
En dessous de 7, le milieu est acide et au-dessus de 7, le milieu est basique (ou alcalin).
Des variations de pH peuvent survenir dans certaines conditions (activité physique, pathologies, alimentation…), mais un pH qui se dérègle durablement dans un sens ou dans l’autre n’est pas bon signe pour votre santé.
Pour le maintenir à un niveau idéal notre organisme fait appel à plusieurs mécanismes qui impliquent notamment :
- Les poumons (qui éliminent le dioxyde de carbone qui est acidifiant) ;
- Les reins (qui éliminent tout excès, d’un côté comme de l’autre, via les urines) ;
- Et ce qu’on appelle le « système tampon » (quand l’organisme vient puiser des minéraux dans les os ou dans notre alimentation pour neutraliser les acides en excès).
Dans la grande majorité des cas, c’est un pH trop acide qui est en cause.
Concentrons-nous donc sur cette problématique.
L’acidité de tous les dangers
Pour faire simple, l’acidité du sang augmente en raison :
- de notre alimentation ;
- du dysfonctionnement de certains organes (le système pulmonaire ou rénal par exemple) qui entraîne une diminution de l’élimination des acides ;
- ou par un excès d’élimination des bases.
Les personnes qui en sont victimes présentent souvent le même profil :
Elles sont soumises au stress, au surmenage, ne dorment pas assez, n’ont pas d’activité physique (ou au contraire font trop sport), et ont une alimentation catastrophique !
Les signes qui doivent vous alerter sont :
- une fatigue persistante ;
- des nausées ou des vomissements inexpliqués ;
- une respiration rapide ;
- une transpiration excessive ;
- des douleurs articulaires et musculaires ;
- des maux de tête récurrents ;
- des crises de goutte ;
- des calculs rénaux ;
- une sécheresse de la peau et des muqueuses (une sécheresse oculaire par exemple) ;
- des ongles et des cheveux cassants.
Dans les cas graves (heureusement rares), des problèmes cardiaques peuvent apparaître et la pression artérielle peut chuter, ce qui peut même aller jusqu’au décès.
Si vous avez des doutes et souhaitez mesurer l’acidité de votre organisme, vous pouvez effectuer une analyse urinaire via un test ENA (excrétion nette d’acide) qui se fait en laboratoire.
Ce test est bien plus précis que les bandes urinaires disponibles en pharmacie.
Vous pouvez aussi faire un test sanguin si votre médecin accepte de vous le prescrire.
Identifiez le coupable
Parmi toutes, l’alimentation est primordiale dans le maintien de l’équilibre acido-basique.
L’acidose provient en grande partie de ce que nous mettons dans notre assiette.
On pense immédiatement aux aliments acides comme les agrumes ou le vinaigre mais ce ne sont pas les premiers à incriminer, loin de là !
Ils n’ont même, dans la majorité des cas, rien à voir avec le déclenchement d’une acidose chronique.
Il convient en priorité de se tourner vers les excès de protéines et de céréales raffinées !
En effet, si vous êtes un gros consommateur de viande et de céréales, lors de la digestion votre organisme produira beaucoup d’acide urique.
Mais attention, certains végétaux ne sont pas tout à fait innocents pour autant.
Les épinards, la rhubarbe, l’oseille, le chocolat, le thé, sont par exemple, de grands pourvoyeurs d’acide oxalique.
Retenez surtout que l’alimentation industrielle, les sucres raffinés, les produits laitiers, les alcaloïdes (thé, café, chocolat, alcool…) sont aussi producteurs d’acidité et responsables du déséquilibre acido-basique.
Lors d’une surproduction d’acides en tous genres, le corps n’arrive parfois plus à les éliminer.
Ces acides sont alors libres de se déposer dans divers endroits de notre organisme : les tissus conjonctifs, les articulations, les muscles, où ils agissent comme de véritables toxines.
Acidose = déminéralisation
C’est pourquoi, sur la durée, l’une des conséquences majeures de l’acidose est la déminéralisation.
Des soucis comme l’arthrose, l’ostéoporose ou les caries sont étroitement liés à l’acidification de l’organisme.
Alors, gardez à l’esprit que, pour ralentir la progression d’une arthrose ou d’une ostéoporose, il est judicieux de commencer par rétablir l’équilibre acido-basique.
Pour obtenir des résultats, il est nécessaire de revoir votre alimentation et votre hygiène de vie.
Mais vous allez voir, une fois que l’on a fait un peu de tri dans les mauvaises associations alimentaires, il n’y a rien de très compliqué.
Revenir à l’équilibre grâce à l’alimentation
Il vous proposera une alimentation riche en minéraux et en végétaux tout en limitant les protéines animales et les produits laitiers.
C’est la base du programme à mettre en place.
Connaissez-vous l’indice PRAL ?
C’est la référence qui permet de connaître le degré d’acidité ou d’alcalinité d’un aliment.
Il prend en compte la quantité d’éléments acides et d’éléments basiques contenus dans 100 g d’un aliment.
Le coefficient d’absorption intestinale est également pris en considération.
Si l’indice est positif (>0), cela signifie que l’aliment a un effet acidifiant et s’il est négatif (<0), l’aliment est considéré comme basifiant.
Les aliments les plus basifiants sont essentiellement les fruits, les légumes, les épices et les herbes aromatiques (curcuma, persil, thym, origan, ail, paprika, menthe, etc.).
Pensez à les introduire systématiquement dans vos menus.
Voici à présent une petite liste d’aliments alcalinisants à consommer quotidiennement :
Et pour vous donner une idée du pouvoir acidifiant des produits carnés sachez que le poulet rôti affiche un indice de +14,6, le porc + 13,3, le veau + 18,7 et le bœuf + 11,3 !
Côté laitage, méfiez-vous particulièrement des fromages comme le camembert (+13), le cheddar (+26,4), le gouda (+20) et le parmesan (+27,8).
Vous trouverez facilement sur internet des tableaux très complets sur l’indice PRAL des aliments2.
N’hésitez pas à vous y référer.
Idéalement, essayez de composer vos menus avec 60 à 80 % d’aliments alcalinisants.
Les bonnes et les mauvaises associations
Pour une bonne digestion et une assimilation optimale des nutriments (notamment tous les minéraux qui vont permettre de tamponner l’acidité) vous pouvez associer :
- Céréales + légumineuses + légumes + une petite quantité de lipides.
- Légumes (2/3 de l’assiette) + protéines animales (une seule source par repas).
- Fruits seuls en dehors des repas pour favoriser leur digestion.
Oxygénez-vous en faisant de longues balades en pleine nature et pensez à respirer profondément ! Ça peut paraître tout bête, mais c’est très important.
Dernier conseil : misez sur de bonnes nuits de sommeil et, pour vous y aider, laissez-vous tenter par une séance de sauna par semaine, c’est l’idéal pour se relaxer et éliminer du même coup les acides via les glandes sudoripares !
Pensez-vous être en état d’acidose ?
Ces conseils vous ont-ils aidés à mieux comprendre de quoi il s’agit et comment y remédier ?
j’ai de l’ostéoporose et je refuse les traitements comme le provia je préfère m’orienter vers la médecine naturelle donc je vous remercie pour ces précieux conseils
Bonjour, il me semble avoir repéré une erreur. Vous dites dans un premier temps que les épinards sont acidifiant, puis on le retrouve dans le tableau des aliments alcalinisant.
Personnellement, quand je mange trop de fromage, mes douleurs d’arthrose augmentent.
Merci pour vos lettres toujours très intéressantes.
Nicole
exellent
Merci pour ce rappel très détaillé, c’est la base alimentaire que toute personne soucieuse de sa santé doit connaitre et appliquer. A garder précieusement sur la porte de son frigo.
Jean-louis Vernet les bains
Merci pour le partage ! Très intéressant !
Oui ça m’a bien aidé. Ce que je fais déjà en partie.
Utile à la compréhension de beaucoup de problèmes de santé et de devenir. Merci pour ce texte pédagogique et aider les médecins à sortir de leurs habitudes et du passer outre d’un bon diagnostique à la consultation, mais hélas il deviennent de moins en moins nombreux et le chiffre prime aujourd’hui y compris le « pharmaceutique »
Merci pour votre article très intéressant et qui résume une très bonne approche pour être en bonne santé.
Cependant je remarque que dans votre tableau les épinards ont le plus fort indice Pral négatif (-10,3) alors que plus haut dans votre article vous les avez mentionné comme devoir s’en méfier car grands pourvoyeurs d’acide oxalique… Alors quid des épinards ?
Merci pour cet excellent article sur un sujet fondamental
Je suis sportive et de ce fait je dois consommer beaucoup de protéines mais je mange également beaucoup de légumes. Mon terrain est acide et je suis obligée pour le basifier de prendre du bicarbonate de potassium. Cela fonctionne bien car ce complément permet de remonter le PH en flèche. J’en prends le matin et l’après midi et je veille bien à le prendre sur un estomac vide et attendre 15 mn avant d’ingérer quoi que ce soit. Je détermine la quantité à prendre grâce à un papier indicateur de PH.
Excellent article: Simple, clair, efficace & surtout introduit les indices PRAL dont on parle assez peu … Merci
Bizarre:les épinards seraient le légume le plus alcalinisant alors qu’il est le plus riche en acide oxalique???
bonjour, dans votre tableau les épinards ont un indice PRAL négatifs donc sont alcalinisants mais plus haut vous avez écrit qu’ils sont acidifiants en raison de l’acide oxalique qu’ils contiennent. Donc au final on ne sait pas s’ils sont acidifiants ou le contraire
merci
Pour des enfants que faut il donner au petit déjeuner ? Les jus en bouteille comme le jus d ananas sont ils conseillés ? Pour l eau faut-il de l eau plate ou gazeuse ? Merci